Fuir, courir, ne pas s’arrêter.

Fuir, si je veux vivre.

Ne pas se retourner.

Depuis combien de temps court-elle dans cette forêt ? Elle ne peut le dire. Transit de froid, ses muscles sont douloureux à force d’avancer dans cette neige opaque et collante qui ne cesse de tomber et de recouvrir le sol depuis son départ.

Son souffle est erratique. Elle court le plus vite possible pour sa survie, essayant de réfréner la peur qui ne cesse de s'accroître au fur et à mesure de son avancée. C’est une course contre la montre qui se joue. Les arbres s’étendent à perte de vue, sa vision devient floue, des points noirs ne cessent de danser devant ses yeux.

Continuer… courir… fuir…

Elle le sait, c’est sa seule chance. La jeune femme ne peut pas abandonner maintenant. Devant elle, enfin, elle peut voir les arbres se disperser. Laissant place à une clairière.

Cela doit faire au moins deux bonnes heures que la course a commencé, la fatigue est de plus en plus présente. Les faiblesses de son corps se font de plus en plus pesantes, les chutes plus fréquentes. Tous ses sens sont à l'affût, jetant des œillades derrière elle pour s’assurer qu’ils ne l'aient pas rattrapée. Ses yeux scrutent avec intensité le moindre mouvement, les ombres provenant du paysage, jusqu’à apercevoir au bout de la clairière un bâtiment ressemblant à une grange.

Allez Opale, tu y es presque.

Continue...

Avance…

Plus que quelques pas.

Enfin à l'abri, la rouquine s’assied dos au mur du bâtiment, tentant de reprendre son souffle qu’elle parvient difficilement à récupérer. L’adrénaline commence à quitter son corps, sa vision est de plus en plus fragmentée et son esprit divague.

Yann... pardonne-moi, fut sa dernière pensée avant qu’elle ne perde connaissance.