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Mamie n'était plus.
Elle ne pouvait se permettre de partager un dernier moment avec sa grand mère à l'hopital. La pâleur de sa peau complétait le vaste esprit de cette bâtisse qui l'entourait chaque fois qu'elle venait. Les murs étaient tous immaculés d'un blanc jaunâtre, vielli, puis salit de douleurs et de souffrances et ils lui donnaient franchement la nausée.
Par un matin, la douce chaleur qui lui apportait le réconfort de son coeur s'était éteinte dans cette chambre qu'elle excécrait.
Elle avait choisi par défaut, une autre chambre dans un autre endroit sordide.
Lorsqu'elle s'approcha de la pièce, une lumière tamisée et des bougies décoraient le lieu assez chaleureusement pour le moment qu'elle s'apprétait à vivre.
Malgré le sentiment de vide océanique qui l'habitait à ce moment là, elle ne put pleurer parce qu'elle trouvait sa mamie si paisible. Elle s'assit dans le fauteuil à côté et la regarda tendrement. Elle se rappela ce qu'était, pour la toute dernière fois, le doux parfum d'une famille et la sérénité qui l'accompagnait. L'Amour de sa grand mère était indispensable depuis le jour ou elle naquit, dès qu'elle posa le regard sur elle et vice-versa, les paroles ne suffisaient plus à expliquer l'évidence, contre vents et marrées. Elle savait qu'elle serait accompagnée toute son enfance, qu'elle l'aiderait à se mouvoir et s'émouvoir du monde jusqu'à ce qu'elle lui lachâ la main dans un écrin de lavande pour lui révéler que tout se passerait bien après qu'elle ne fut plus.
Mamie n'était plus.
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