ENTRE L'OISEAU ET LA CAGE
j'écris et je reviens:
Nuit noire,une volée d'escalier que je monte le coeur battant; je me penche pour défaire mes lacets ,sans bruit. Je tâtonne pour trouver la poignée de la porte, je suis à bout de souffle, je la trouve et ouvre doucement mais elle grince! D'un bruit qui s'étire dans la nuit, chassant le silence. Zut je vais réveiller tout le monde! le bruit n'en finit pas et pourtant j'ai refermé?!
Mince le mainate Jérémie , je l'avais oublié celui-là! il imite tout sauf lui! En entendant l'oiseau,le chien se met à aboyer,là c'est le bouquet!. Je franchis le pas de la cuisine,les chaussures à la main quand la lumière s'allume brusquement.Je ferme les yeux éblouie:"Que vais-je dire?j'ai des heures de retard et aucune envie de rentrer,il m'avait dit 22h,j'espère que je ne sens pas trop la dernière cigarette que j'ai fumé avant de monter!
-"MIREILLE,VIENS ICI !"Sa voix forte et embrumée par l'alcool me percute
Alors là tu peux courir,pensai-je,je ne ferai pas un pas de plus!Je suis paralysée,j'ouvre la bouche pour pouvoir respirer,sa main s'abats sur moi dans une vitesse fulgurante;je cherche à m'échapper et entame un corps à corps endiablé.Me protéger,je me laisse glisser au sol ,les bras repliés sur le visage,je ne serai jamais assez forte,je dois protéger ma tête!j'entends le bruit familier du ceinturon glissant,il l'a retiré de son pantalon d'un bruit sifflant et retourné deux fois sur sa main pour mieux la tenir.De son autre main il se tient au mur me coinçant dans ce maudit angle entre la porte et la cage de l'oiseau que je n'entends plus grincer. C'est moi que j'entends:"NON PAPA! ARRÊTES! CA FAIT MAL!" Quand la première fois la boucle du ceinturon me touche le haut du dos,la douleur me vrille jusque dans la tête,reste que sa respiration au-dessus de moi,presque des ahanements,dans sa concentration à frapper,les coups tombent,pleuvent ,la douleur me scinde en deux:je voudrais être l'oiseau blotti au fond de sa cage,plus la peine de crier ,plus la peine de parler...Laisser passer et enfin finir par entendre sa voix glaciale:"VAS DANS TA CHAMBRE!".Le dos me brûle, les jambes aussi,pourtant j'étais en boule! d'un bond je me relève,vite ,avant qu'il ne recommence,je passe devant la porte de leur chambre,elle a fermé pour ne pas entendre.Je me glisse dans les draps le corps en feu,demain ils ne m'enverront pas à l'école,les bleus ne se verront pas pourtant,mais je leur demanderai,j'oserai,j'insisterai,je crierai s'ils ne veulent pas.
Et puis je l'ECRIERAI....ECRIRE
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