Mardi 10 Mars 2020 (quatre heure et quelques du matin)

5 minutes de lecture

Quel rêve étrange. Et horrible! J'en ai encore des frissons~

J'ai rêvé que j'étais encore au cimetière, il faisait jour et j'y pique-niquais avec ma famille. Premier détaille étrange : on a ouvert la tombe de mon grand-père et il en est sorti comme s'il sortait de son lit pour venir manger avec nous. Il était super bien conservé n'empêche : pas de vers, pas de moisissure... On s'amusait tous! Et puis, il y eu un moment où j'avais vraiment envie d'aller pisser. Je me suis donc levée et j'ai crié fort " J'vais aux toilettes!" Les toilettes. Pff! J'ai fait que m'éloigner de deux trois tombes et bizarement je me suis retrouvée dans une forêt. Deuxième point étrange. Je suis donc allée derrière un arbre, et alors que je m'apprêtais à faire mon affaire j'ai vu le taré de la veille arriver de loin. Il me fonçait dessus à la vitesse d'un TGV! Brrr! Je m'ébroue dans mon lit en y repensant. La peur de ma vie en rêve! J'ai couru comme une dératé pour le fuir! Mais j'arrivais pas, j'arrêtais pas de tomber comme une grosse cruche inutile! Et lui il était juste derrière moi, courant la langue sortie comme s'il allait me bouffer et hurlant "Tu vas mourir! Tu vas mourir! Tu vas mourir!"

Je m'enfonce un peu plus sous ma couverture à ce souvenir. J'ai pas du tout envie d'aller en cours avec un cauchemar pareil!

J'ai finalement réussi à retrouver ma famille. Il faisait déjà nuit dans mes songes, tout le monde pliait bagage et des bougies étaient allumées partout dans le cimetière.

Autre point étrange : quand on pliait quelque chose ou qu'on empilait toutes les assiettes ensemble elles disparaissaient pour apparaître directement à la maison, lavées et rangées!

J'ai tenté de dire qu'on m'avait poursuivi dans la forêt et que j'étais en danger mais personne ne m'écoutait. Finalement, maman m'a dit d'arrêter de me comporter comme une gamine et d'aller dire au-revoir à pépé. J'ai boudé et râlé, je suis râleuse de nature, mais j'y suis allée. Mon grand-père attendait patiement, assis sur sa tombe, une canne à la main et une pipe sortie d'on ne sait où à la bouche.

"Je vais devoir y aller pépé, que je lui ai dit, mais je reviens bientôt

- Fais attention à toi ma puce.

- Haha. T'en fais pas, je suis solide!

- Je t'attendrais ici.

- Mais non, tu devrais aller dormir. Je sais pas quand je reviendrais déposer des fleurs. Tu sais qu'on passe pas beaucoup te voir en ce moment.

- Ne t'en fais pas, tu viendras me rejoindre ce soir ici.

- Quoi ? Comment ça ?

- Tu vas mourir Raëlla."

Et je me suis réveillée en sursaut.

C'était horrible! Put*in, c'est quoi cette blague de merde ?! C'est pas drôle! Arrête de te moquer de moi pépé!

Je boude au fond de mon lit. Comment mon subconscient peut-il se retourner contre moi et me refaire vivre cette horreur? Pire! Comment ose-t-il utiliser le fantôme de mon grand-père pour me torturer ?!

"Pff." Je souffle allongée en étoile, le regard dans le vide. Je veux me rendormir et ne plus jamais me réveiller! Mais je ne veux pas rêver à nouveau. Je veux juste ne plus avoir aucune conscience, ne plus rien sentir, comme si je n'avais jamais existé. Ça serait tellement bien!

Je jette un regard sur mon portable. La lumière crue de l'écran termine de me réveiller définitivement. Quatre heure et demi du matin s'affiche. Merde! Il me reste vingt minutes pour me préparer. J'suis à la bourre!

Mes petites soeurs, ces pestes, sont encore en train de dormir. Étant à l'université je reprends les cours deux semaines en avance par rapport aux élèves du primaire, du collège et du lycée. Les chanceux! Je me dépèche de me jeter sous la douche. De ce côté là j'ai rien du cliché de la femme qui y passe une heure. Tout est fait en trois minutes max'. Je gratte rapidement mon cuir chevelu rageusement avec ma brosse à cheveux et glisse entre mes petites boucles noires créoles mon serre-tête jaune. Pour une touche de couleur joyeuse.

[...] Dehors il fait encore nuit noir quand je quitte la maison. Dix minutes pour rejoindre l'arrêt de bus. Je peux me permettre de traîner, il me faut moins de cinq minutes pour le rejoindre. Mais je ne veux pas risquer de le rater, avec la poisse qui me colle au cul en ce moment... Je marche donc dans le noir. Ici les rues sont plongées dans le noir presque toutes les nuits. Ils utilisent la lumière des lampadaires genre une fois par mois et seulement rue après rue. Ils font des économis de courant ou quoi?! Qu'est-ce qu'ils foutent avec nos impôts. Mais ça va. Quand t'es un enfant du quartier tu connais assez bien les rues, pas besoin de s'effrayer tout seul. Le principal danger réside dans les chiens. Mais là encore tout est nickel. En grandissant j'ai pris la confiance et maintenant je suis toujours prête à me battre avec le premier clebs ve-

Je me retourne brusquement, coupée dans mon récit mental. Je suis presque sûre d'avoir entendu quelqu'un marcher derrière moi! Pourtant dans le quartier tout le monde dors encore à ... quatre heure cinquante-cinq du mat'. Je recule d'un premier pas. Ça doit être moi qui suis mal réveillée. Aller bouge-toi grosse vache! Tu vas rater le bus sinon. Je me remets donc en route. Gardant mes sens en alerte. L'air de rien, ce rêve m'a bien marqué. Surtout le passage avec pépé. Brr!

J'arrive enfin tout en haut de la seconde petite butte. Plus qu'une pente douce, une ligne droite sur quelques mètres et je serais à l'abri. Je continue de m'avancer. Plus sereinement. La sensation d'être suivie à disparue et un lampadaire est allumé au milieu du chemin.

Il dit que la lumière soit et ... Alléluïa♫ alléluïa♪ Je ris intérieurement de ma connerie. Ça doit pas être normal de se faire des blagues nules à soi-même. Mais je continue de rire dans ma barbe, quand une forme noire dans le coin de mon oeil attire mon attention. Je me fige et regarde, un peu inquiète : c'est un rottweiler. Je l'ai jamais vu dans le quartier celui-la. Et encore moins ici! Je me remets en marche, lentement, en gardant bien mes distances avec lui. Pas de mouvement brusque. Bien lui montrer qu'en aucun cas je ne pénètre sur son territoire. Je ne fais que passer♪ Voilà, c'est ça. Gentille chien chien!

Mais lorsque je pense que tout est bien qui finit bien, une voiture arrivant de nul part -bah si, de ta droite nigaud- manque de me faire écraser. C'est de justesse que je l'évite. Mais le conducteur ne s'arrête pas pour autant, à croire qu'il ne m'a pas vu. Je veux l'injurier à en réveiller le quartier tout entier mais la masse sombre du chien approchant dangereusement dans mon dos me fait revoir mes priorités et me voila qui dévale le reste du chemin comme une fusée.

Encore une fois, la peur me fait fuir comme un lapin.

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