Je suis sortis, sous la pluie, encore une fois. Et je m'avance vers là où tout à commencé... la falaise.

Une fois proche du bord, je m'allonge dans l'herbe haute et mouillée. Mes joues sont rouges et glacées de larmes. Les quelques fleurs effleurent doucement mon visage, en une caresse de réconfort. Les herbes hautes me font office de cabane, cabane de tristesse, cabane de colère, cabane d'espoir brisée, cabane à l'habitante blessée, cabane instable, cabane bancale... un abris semblable à mon corps vide, mais pourtant résonnant de douleur. Je pense à lui. A ces paroles, réconfortantes, rassurantes, dansantes... Mon coeur est comme un éteau lourd qui pèse dans ma poitrine et mes poumons paraissent rejetés toutes mes tentatives de leur apporter de l'air. Les herbes folles suivent la chorégraphie ordonnée par le vent, le vent fort qui fouette ma carcasse, qui emporte ces mots à mes oreilles, à mon coeur, à mon âme. Comme de doux souvenirs, souvenirs du passé, le douloureux passé.

Je tousse dans une vaine tentative de me ramener à la réalité. Malheureusement elle est ici et moi aussi. Maintenant je vais devoir l'affronter.

J'ouvre les yeux et regarde le ciel, le ciel, tes yeux... tout me ramène à toi. Je ne veux pas être égoïste et t'avoir prêt de moi comme je le voudrais, l'est. La distance tu ne l'as supporterais pas et je crois que moi non plus. L'envie de te voir, t'enlacer, admirer ton sourire, rire avec toi... je ne pourrais pas.

Encore une fois... c'est toi qui me proteges.

Comment t'en vouloir ?

Mais laisses moi te le dires au moins une fois avant que j'efface tout cela.

Au début je voulais le nier, ne m'en rendant pas compte moi même, voulant me préserver de ce mensonge doux amer. Mais je crois que je peux le dire réellement au moins une fois.

Je t'aime.