Épisode 8 - Fenris (Partie 2)
Hello ! Finalement, j'ai réussi à corriger une partie de l'épisode 8 (parce qu'il y aura encore une troisième, oui) et je pouvais pas attendre ! Du coup j'ai décidé de posteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer !
Je vous avoue que j'ai un peu le trac ahah ! Y a pas mal de descriptions et de blabla... je suis trop impatiente d'avoir votre avis ! de lire vos commentaires, je guette d'ores et déjà vos corrections/suggestions blablablabla BON J'ARRETE lol et je vous souhaite bonne lecture !
C’était le plan le plus stupide qui soit.
Lars soupira tout en écartant un Upsilon de son chemin d’un geste négligent de la main. Inutile de se voiler la face, ce plan était tout simplement idiot. Et dangereux.
Certes, il était puissant, mais il suffisait d’un minuscule grain de sable dans l’engrenage pour que tout parte en cacahuètes… et qu’il rate son sort. Or là, c’était de véritables cailloux qui pleuvaient par dizaine sur eux en la personne de ces saletés de chiens infernaux.
— Je me disais, l’Aristo… Pourquoi on a besoin de retrouver les autres et ce foutu démon, déjà ? Et si tu exorcisais tout le monde d’abord ? C’est pas que je me plaigne, mais c’est beaucoup moins drôle quand on peut pas leur éclater la tête à ces Upsimachinchouettes !
Très bonne question, songea Lars alors que le petit chat continuait de râler tout en tirant sur leurs assaillants. Toujours sur le dos de son nouveau meilleur ami pour la vie, le gamin s’en sortait décidément très bien. Il était rapide, il visait juste et ses réflexes étaient excellents. Les Upsilons tombaient comme des mouches autour d’eux. Aucun n’était mort, juste hors service le temps qu’ils arrivent à mettre la main sur Liv… et Déchet.
La vérité c’était que Lars n’avait encore jamais tenté d’expulser autant de démons en même temps. Et pour les renvoyer dans les Enfers de Dante qui plus est ! Le magicien avait, certes, toute confiance en sa puissance et celle de Fenris, mais il ne voulait pas prendre de risques. Il était hors de question de dépenser une quantité phénoménale d’aura pour ouvrir un portail sur une dimension infernale… D’ailleurs, pourquoi faire puisqu’il avait déjà une “clé” à portée de main ? Enfin... presque à portée de main.
Déchet restait, pour l’heure, introuvable.
Oui, Lars comptait utiliser l’aura de cette maudite Poubelle pour rouvrir le portail et renvoyer tous ces pitbulls enragés en enfer. D’où l’importance de le retrouver.
Et voilà que Lars se tenait à nouveau devant chez Liv. Aucune trace de cette dernière non plus, mais si les loups l’avaient conduit ici, c’est qu’elle était forcément dans les parages. Et donc l’autre imbécile cornu aussi. Mais où ?
Une crypte, comprit soudain Lars. Il y en avait sûrement une sous la maison parfaite.
Qui ne l’était plus soit dite en passant : le si joli petit balcon fleuri avait disparu, ainsi qu’un gros morceau de l’étage. Ne restaient plus que des ruines encore fumantes. Le jardin coloré, quant à lui, avait laissé place à un véritable champ de bataille avec, en guise de nouvelle décoration, des tas de gravats et les stalagmites qu’il avait créés plus tôt et qui se dressaient fièrement vers le ciel. Et bien sûr, l’impeccable barrière n’était plus qu’un lointain souvenir.
Lars en regretterait presque la mièvrerie des lieux.
Surtout qu’il y avait des Upsilons partout : dans la cour, sur le toit… les chiens de garde avaient envahi chaque recoin. Ceux qui ne se jetaient pas sur Lars et le petit chat se tenaient prêts en exhibant leurs crocs dégoulinant de bave.
Les loups de glace, ceux qui devaient trouver Liv, tournaient autour de la maison en s’agitant et grognant de frustration. Tout comme le petit chat, ils avaient clairement envie de transformer les petits toutou de Déchet en pâté, mais les ordres de leur maître étaient clairs : pas de massacre. Il fallait juste les neutraliser… sans arrachage de membres si possible.
Lars reporta son attention sur leurs innombrables adversaires, puis sur la maison. Déchet et Liv étaient à l’intérieur. il en avait l’intime conviction… à défaut de sentir leur aura. Celle des Upsilons était tellement nauséabonde qu’elle masquait complètement le reste. Dégoûtant.
Le jeune homme se dit qu’il pourrait tout simplement utiliser la glace pour excaver la crypte, mais cela impliquait de forer directement la bâtisse et donc tout ravager au passage. Chose qui ne se ferait bien évidemment pas sans dommage collatéral…
Pendant une fraction de seconde, Lars envisagea sérieusement de le faire. Après tout, à la guerre comme à la guerre, non ? Mais comme par le plus grand des hasards, les paroles et le beau visage de Liv lui revinrent aussitôt à l’esprit pour le rappeler à l’ordre. Et Lars leva les yeux au ciel en soufflant bruyamment. Ah et puis zut, cette foutue crypte était sûrement protégée par une puissante magie ! Ça ne servirait à rien d’essayer d’y entrer par la force.
Mais bien sûr ! La vérité c’est que tu te ramollis, mon pauvre ! commenta une petite voix railleuse dans sa tête. Et non, ce n’était pas Fenris.
Celle-ci était beaucoup trop occupée à s’enivrer de l’aura des Upsilon pour se moquer de ses états d’âmes. Elle mourrait d’envie de tous les dévorer. Lars ne put retenir un frisson, tant l’idée l'écœurait. Il était hors de question de… manger ces immondes bestioles ! D’abord parce que toute cette énergie noire ne manquerait pas d’exciter la magie du Chaos en lui, mais surtout parce que… ça devait être horriblement indigeste !
— N’y pense même pas ma douce, grinça Lars en tapotant légèrement la tête de loup d’un geste sévère. Je t’interdis d’en manger ne serait-ce qu’un seul, Fenris ! Toutes ces saletés retournent d’où elles viennent, est-ce que c’est clair ?
L’intéressée lui répondit par un grognement boudeur qui ne donnait aucune garantie sur sa bonne foi. Il ne manquerait plus qu’elle n’en fasse qu’à sa tête le moment venu !
— Fenris, je te préviens…
— Tu causes encore avec ta canne, l’Aristo !
Lars leva un œil agacé vers le petit chat. Le gamin avait quitté sa monture et se planta près de lui, un grand sourire aux lèvres.
— Fenris, c’est ta canne ? Un truc de magicien ? s’enquit-il en rechargeant ses armes. Il affichait un air tout guilleret, comme s’il était dans un parc d’attraction. Sinon, pourquoi ils ont arrêté de nous sauter dessus, les cabots ? C’est louche, non ?
Les Upsilons encore en état de se battre avaient en effet cessé de les attaquer. Ils restaient figés sur place à les toiser d’un air mauvais, leurs mains griffues raclaient le sol avec impatience. Le petit chat avait raison, c’était louche. A moins que ces sales bêtes n’aient finalement un semblant de cerveau. Peut-être avaient-elles compris qu’il était préférable de se tenir tranquilles si elles ne voulaient pas finir en passoire.
Lars n’eut pas le temps de s'appesantir là-dessus, car pour une fois, la chance daigna se mettre de son côté. Déchet sortit en effet de la maison, paradant comme un paon. Et Liv ? Lars se surprit à espérer qu’elle soit encore vivante.
Une chose était sûre : le démon n’avait pas encore récupéré l’anneau. Lars ne ressentait pas son écrasante énergie. Et puis de toute façon, il n’y avait que les fils d’Odin qui pouvaient s’en servir. L’artefact divin n’était absolument d’aucune utilité pour Déchet. Ørjan par contre… Ce sale serpent ne devait surtout pas mettre la main sur cette foutue breloque.
— Oh Strøm, je vois que tu as fini par sortir l’artillerie lourde ! Et tout ça pour moi ! Je suis tellement touché… susurra l’autre Poubelle, tirant Lars de ses pensées. Il écartait les bras dans un geste théâtral, un grand sourire lubrique aux lèvres.
Lars leva lourdement les yeux au ciel, tandis que le petit chat éclatait franchement de rire à ses côtés. Et voilà que cet imbécile cornu recommençait avec ses sous-entendus pervers. Il était d’un ridicule affligeant, en avait-il seulement conscience ?!
Une question qui n’avait pas lieu d’être. Déchet n’était clairement pas une lumière. En plus de draguer comme un pied, il se jetait bêtement dans la gueule du loup... Ah et puis de toute façon, peu importe. Lars n’allait pas s’en plaindre : cet abruti était là, parfait !
— Bon ! Avant que ce type ne te couronne roi des poubelles à ses côtés, on lui éclate sa gueule de gros con pervers ou pas ? demanda le petit chat, mais Lars l’ignora.
— Où est Liv ? demanda-t-il à Poubelle ambulante dont le sourire s’effaça aussitôt.
— Elle est encore en vie, mais plus pour longtemps ! éructa-t-il d’un ton haineux. Je vais prendre tellement de plaisir à la tuer ! Et ce petit guignol qui te suit comme une ombre ! Je vais tous les tuer, tu entends ? Juste sous tes yeux, pendant que je te ferais crier, Str…
L’intéressé ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase. La fureur le prit soudain à la gorge et il planta brutalement Fenris dans le sol enneigé.
Cette dernière rayonna d’une intense lumière violette en hurlant sa joie, puis des tentacules de glace surgirent de la terre. Ils foncèrent droit sur Déchet, s’enroulèrent autour de ses jambes et ses bras, puis le firent tomber à genoux. Les Upsilons bondirent aussitôt comme un seul homme, mais les loups se firent un plaisir de les intercepter. Dans un grognement bestial, ils les saisirent à la gorge et les projetèrent au loin sans aucune douceur.
Pendant ce temps, Lars ne prêtait aucune attention au chaos environnant. Plus rien ne comptait à part cette pitoyable créature que les tentacules maintenaient fermement à genoux sur le sol. Le jeune homme le toisa de ses prunelles embrasées, tout en s’avançant vers lui. Une fois à sa hauteur, il se pencha légèrement en avant.
Déchet voulut relever la tête, mais des tentacules le rappelèrent aussitôt à l’ordre en s’enroulant autour de son cou pour le tirer en arrière.
Le démon continua cependant d’arborer une tête réjouie. Surtout lorsque son visage se retrouva maintenu à seulement quelques centimètres de celui de Lars.
— Par Lucifer, Strøm ! Tu es magnifique, gargouilla-t-il d’une pathétique voix étranglée.
— Senke, siffla le magicien pour seule et unique réponse.
Cette proximité l’écoeurait profondément, mais c’était le prix à payer pour ouvrir plus facilement un portail donnant sur les enfers de Dante. Le jeune homme entrouvrit la bouche. Il inspira ensuite doucement presque tout contre celle du démon.
Il aspirait son essence même. Les volutes jaunâtres s’échappèrent des lèvres immondes pour disparaître entre les siennes.
Abject. La sensation était juste abjecte, Lars avait envie de vomir. Tout le contraire de Fenris qui frétillait d’une joie féroce. L’Incarnation de sa magie se délectait de la situation, elle savourait l’essence infecte. Elle en voulait même plus. Encore plus. Toujours plus.
J’ai dit : n’y pense même pas ! songea Lars en s’éloignant aussitôt de Déchet, pour le plus grand déplaisir de Fenris. Il n’est pas question de dévorer l’aura de qui que ce soit !
Nouveau grognement boudeur, mais Lars n’y fit pas attention. Il était temps de passer à la vitesse supérieure… en espérant que rien ne vienne tout faire capoter.
Juste au cas où, le jeune homme renforça les liens qui maintenaient Déchet à terre. Et pour une fois, ses pensées ne dérivèrent pas vers un certain petit chat…
Lars écarta les bras, Fenris flottant devant lui, puis tout son corps irradia d’une intense aura violine. Ses iris flamboyèrent dans la nuit tels deux puits de lumière, tandis que sa magie se déployait à travers tout le village, tel un monstrueux ouragan.
Lars s’éleva dans les airs aux côtés de Fenris. Ses mèches corbeau virevoltèrent sauvagement autour de son visage. La tête rejetée en arrière, les yeux grands ouverts, le jeune homme savourait toute la puissance qui émanait de lui. Elle se déchaînait, les rayons améthystes déferlèrent en gigantesques vagues. Ils s’écrasèrent contre le dôme de glace, mais aussi contre les loups que Lars avait envoyés aux abords de la barrière. Le magicien ressentait absolument tout, lui et ses créations ne faisaient plus qu’un.
Dix d’entre elles s’étaient placées exactement là où Déchet avait pratiqué les sacrifices rituels. Maintenant que Lars avait absorbé un peu de l’essence du démon, il pouvait rouvrir le portail des enfers en canalisant sa magie à travers ses créatures. Mais avant…
— GÅ VEKK ! tonna-t-il en ramenant ses deux mains devant lui pour saisir Fenris.
Un cercle de lumière apparut sous ses pieds, le même que celui qui avait servi à “exorciser” Sander. (Ciel, comme ce mot sonnait ridicule !) Le disque incandescent ondula dans l’air, s’agrandit, soufflant tout sur son passage…
Le sort captura impitoyablement les Upsilons dont les corps se figèrent aussitôt, puis se tendirent à l’extrême, tandis que leur peau se fissurait. Les possédés hurlèrent à s’en casser la voix alors que Lars et Fenris siphonnaient l’essence immonde qui écrasait leur âme.
Les démons s’accrochaient avec férocité, mais ils n’étaient pas de taille face à Fenris dont la cruauté était aussi immense que sa susceptibilité. Elle exultait d’une joie sauvage qui submergea Lars, tel un raz-de-marée infernal.
Son rire diabolique résonnait en écho dans la tête du jeune homme, tandis qu’elle aspirait les canidés infernaux avec autant de voracité qu’un monstrueux trou noir. Lars essaya tant bien que mal de tempérer toute son excitation, mais c’était comme si un barrage venait de céder. Toute cette énergie ! Fenris voulait s’en nourrir, elle allait tous les dévorer.
— Fenris, s’il te plait… non !!
Mais comme toujours, cette dernière n’en fit qu’à sa tête.
C’est ainsi que pour la millionième fois de la nuit… tout vira en catastrophe. Et bien évidemment, c’était lui qui en payait le prix fort.
Bon, ben... VOILI VOILA ! Comment avez-vous trouvé cette suite ? les descriptions et tout ? FENRIS la petite coquine ? que pensez-vous qu'il va arriver ? J'ai trop hâte de vous dévoiler la troisième et dernière partie de l'épisode ! Ce sera pour cette semaine ! En attendant, je guette vos commentaires en tapant des mains comme une gamine ahaha ! Gros bisous !
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