11h30

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Gabriel sourit devant ma réaction un peu disproportionnée. J’ai envoyé balader le vendeur assez sèchement, lui faisant bien comprendre qu’il dérangeait. Mon bel ami (à défaut d’être amant) me propose alors de faire un petit tour dans le magasin, pour voir un peu les nouveautés dans les rayons CD et DVD. Bien entendu, j’accepte puisque c’est ce qu’il a envie de faire. Nous engageons alors la discussion sur nos goûts musicaux, notre premier véritable sujet de conversation depuis que nous nous connaissons. Il aime le rap et le hip hop, moi pas du tout. Comme un con, je n’ose pas lui dire. Et il me parle de groupes dont je n’ai jamais entendu parler. J’essaie de changer de conversation… Je parle donc cinéma. Là, je ne prends pas de grand risque parce que j’aime à peu près tout et je connais très bien ce domaine. Lui aussi est un grand cinéphile. Je suis soulagé, je nous ai trouvé un point commun. Il est intarissable sur le sujet, je ne fais qu’intervenir de temps à autre pour le relancer et c’est reparti pour un tour. Ça m’arrange bien, je n’ai jamais été un grand bavard. J’adore l’écouter me parler, je bois ses paroles, il a une voix assez grave et sensuelle. Il est parfait cet homme ! Tellement parfait qu’il n’y a aucune chance qu’il s’intéresse à moi. Mais je vais tenter de le séduire au moins un petit peu…

Nous ne voyons pas le temps passer, lui à parler, moi à l’écouter. Je fais complètement abstraction des gens qui nous entourent, ne remarquant même pas leur présence. Gabriel semble lui être gêné par l’agitation permanente à nos côtés. Est-il embarrassé par le fait qu’on le voie en compagnie d’un autre garçon ? Toujours est-il qu’il me propose de sortir du magasin si je ne veux rien acheter ou voir d’autre. Encore une fois, je ne le contredis pas et approuve sa demande. On a alors le bonheur de voir que le temps s’est légèrement amélioré, le soleil pointe même le bout de son nez .

Vient maintenant la question à laquelle vous vous attendez tous…
- On fait quoi maintenant ? me demande Gabriel.

Je suis tenté de répondre « Comme tu veux » mais il est temps que je prenne une décision quand même parce que depuis qu’on s’est rejoint, je n’ai fait que le suivre. A force, il va en avoir assez…

- On pourrait peut-être aller manger ?

Wouhaouh ! Quel courage j’ai eu de proposer un truc aussi fou à midi et quelques… Je suis décidément plein de ressources insoupçonnées…

- Oui, c’est vrai qu’il est l’heure. On va où ?

Ouh là ! Je vais devoir prendre une deuxième décision en l’espace de quelques secondes. Je frise l’overdose, là… Je n’ai aucune idée de l’endroit où l’amener. J’aurais dû y réfléchir avant… Peut-être là-bas, j’y suis allé avec mes parents il n’y a pas longtemps, c’était bien…

- Il y a un p’tit resto sympa derrière la cathédrale. On pourrait aller voir s’il reste une petite place pour nous...

J’aurais dû réserver… Mais à quoi ai-je donc la tête ! Ça fait une semaine que je programme et reprogramme cette journée dans mon esprit et j’ai oublié de penser au repas… Un dimanche midi en plus, il risque d’y avoir du monde…

Tout en marchant vers le lieu espéré de notre repas, Gabriel réengage la conversation. Je l’écoute, comme depuis le début. Non, en fait, je ne l’écoute plus vraiment. Je pense surtout à ce que je pourrais faire avec lui sur un bon matelas. Je commencerais à l’embrasser tendrement, le cajoler dans mes bras protecteurs. Je poserais mes lèvres un peu partout sur son visage, puis descendrais dans le cou, que je lècherais délicatement. Je lui ôterais son tee-shirt et découvrirais ses tétons pointant et réclamant que ma bouche vienne vers eux. Et très vite, j’irais à la rencontre de son membre gorgé de sang, léchant et suçant la moindre parcelle de cet appendice. Il gémirait de plaisir et en réclamerait encore et encore. J’enfournerais au plus profond de ma gorge ce beau phallus, ferais des va-et-vient lents ou rapides, en alternance. Puis avant qu’il n’atteigne le point de non-retour, je stopperais mon ouvrage pour faire durer le plaisir un peu plus longtemps. Il me supplierait d’accélérer afin d’atteindre le plaisir ultime. Au bout de quelques minutes, j’accèderais à sa volonté et le retirerais juste à temps pour voir sa semence éjectée sur son torse, un jet atteignant même son menton. Un cri rauque serait sorti de sa bouche dans le même temps. Il me sourirait, heureux d’avoir connu un tel moment de bonheur...

Nous voici au bout du trajet menant au restaurant alors que je termine de penser à ce scénario de rêve... Par chance, à travers la porte, on s’aperçoit qu’il n’est pas rempli.

- Un couvert ?

- Ben non, deux…

Il est con lui ou quoi ? Le serveur nous amène donc après avoir posé cette question stupide à une table un peu excentrée des autres, dans un recoin où on pourra être tranquilles. Il me parle, je l’écoute. Comme depuis le début. Je suis bien, là, avec lui. Et je repense au moment où nous serons seuls dans une chambre… Seuls dans un lit, dans mon lit…

Le repas englouti, nous ressortons du restaurant et allons faire un tour dans le Parc St Pierre afin de profiter des quelques rayons de soleil toujours présents. Et c’est là que nous rencontrons Isabelle, ma cousine…

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