Mardi 11 décembre 2013

2 minutes de lecture

Nobody can understand me. Nobody can understand me. Nobody can understand me. Nobody can understand me.

Je viens de me prendre deux baffes par maman, parce que comme elle était énervée, elle m'a dit "J'imagine que comme t'as mis la table tu vas partir sans débarrasser !" et je lui ai répondu "Ah ben si tu l'annonces !". C'est tout. Je les hais. Je me hais. Je nous hais tous. Alors après sa démonstration de force, je suis restée neutre, sans bouger, en la regardant comme si tout allait bien. C'est ça qui m'amuse plus que tout. Parce que ça la perturbe à mort, elle cherche à savoir ce qui peut me détruire, sauf qu'elle trouvera pas. En tous cas, c'est pas ses petites baffes à deux balles. Au pire je suis capable de me les mettre toue seule. Et si seulement je pouvais chopper une lame ou une pointe, ou un bout de verre... Ce que j'aimerais... Ce que ça me manque... Juste gratter ma peau et voir la plaie s'ouvrir. Mais je veux tenir ma promesse à Marine, par respect. Mais mon dieu, à force de me retenir je vais devenir folle ! Ca m'obsède de plus en plus. Je pensais être forte mais en vérité je suis faible. Je passe mon temps à porter un masque neutre, mais si je devais montrer ce que je ressens, je serais déjà morte. J'aurais hâché mon corps entier, bu mon propre sang jusqu'à la dernière goutte. Si je parais neutre, passive ou froide, même quand je suis contente, c'est parce que quand je vais pas bien ça a l'avantage de ne pas se voir. Mais maman comprend pas, alors elle m'engueule, et ça empire.  Alors que je fais tout pour aller mieux et que Lucas est parti, elle se rend pas compte à quel point je suis mal. Elle croit que tout est simple pour moi. Moi, personne ne m'aide, je suis seule. Seule au monde. Et pour toujours. Parce qu'on ne me comprend pas. C'est comme ça. Lundi ou mardi, je me suis sentie atrocement humiliée. Enzo est venu au lycée et il a mis mon bonnet à la poubelle. Il a dit que j'étais moche, et on s'est battus. J'ai fini les deux fois par terre. Valentin me regardait par terre, et tous les autres aussi. J'avais honte. Honte de moi et du jugement que Valentin devait porter sur moi, de ce qu'Enzo devait penser de moi. Est-ce que, comme il l'a si bien dit, il regrettait d'être sorti avec moi et il me trouve trop moche, ou est-ce qu'il rigole, il me taquine ? Il faudrait que je demande à Lucas, ou Valentin. Eux-seuls sont capables de me dire si j'ai raison d'avoir honte de moi ou pas. Un gars de ma classe me drague. C'est drôle c'est la troisième fois en trois mois qu'on me parle de sex friends. Je dois avoir un sex-appeal sur certaines personnes et pas sur d'autres alors. Au fait, j'ai vu Valentin et Lise se rouler des pelles à à peine quelques centimètres de moi. Quelle salope. Valentin va la larguer comme une grosse merde apparemment, d'après ce que Lucas m'a dit. A ce qu'il paraît il ne l'aime pas du tout. Moi je dis dans sa gueule. Bref, je vais me coucher, good night.

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