Mercredi 14 mai 2014
Je vais pas bien. Hier soir j'ai jamais autant pleuré de ma vie. Je crois que ça a duré deux heures. J'en pouvais plus. Comme si les derniers jours où j'allais bien n'avaient été que des mensonges. Un voile devant mes yeux. Au fond, je le savais, mais je voulais pas. Je croyais avoir un rêve, mais non. M'en aller, pour "visiter le monde". Aujourd'hui je veux m'en aller pour fuir ces sociétés merdiques et ces gens. Ces misérables gens. Ces misérables petits, minuscules soldats. Tout va mal, moi et le système. Tout va finir par exploser. Le monde marche à l'envers, et c'est moi qu'on veut raisonner. Je passe toujours en second choix. Les gens voient en moi une fille en qui on peut avoir confiance. Rien de plus. Un genre de décor pratique, mais qu'on laisse cramer dans un incendie en emportant le contenu. Il est précieux, mais ces petits objets qui brillent et n'ont aucune utilité coûtent cher, alors on les aime. L'objet pratique qu'on laisse cramer, ne vaut pas très cher sur le marché et il est pas joli. Pas agréable à regarder, ou à toucher, mais lorsqu'on l'achète, si on en a le courage, on le met au grenier, loin de tout le monde, et on range dedans les vieux souvenirs usés et tristes en espérant que le meuble créera une séparation entre nous et eux. Mais ça ne marche pas. L'objet n'est pas joli. Alors on prend le contenu et on laisse le feu s'en occuper comme il l'entend. On regarde joyeusement les flammes danser sur le bois sec et sale, en se disant "y'a aucun doute, le prochain sera beaucoup mieux".
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