Chapitre 2
La porte s’ouvrit enfin et le soleil éblouit alors le groupe. Lorsqu’elles sortirent, elles virent deux personnes qui s’attelèrent à leur demander comment elles allaient et ce qu’elles faisaient là.
Une fois que leur vue s’était acclimatée à la luminosité, elles aperçurent la Plage Verte, qui, semblait bien différente de ce que le groupe connaissait. Bouche bée, les jeunes suivirent les personnes qui venaient de leur ouvrir. La route était déserte, des vélos peu communs y circulaient. Après quelques pas, les deux guides s’arrêtèrent et se tournèrent vers le groupe en montrant du doigt leurs sacs et leurs téléphones.
« Vous avez eu ça où ? Au marché noir ? Vous savez pourtant que tout objet, vêtement avec un indice de réparabilité faible sont désapprouvés depuis plusieurs années ».
L’autre personne lui parla à l’oreille « Tu trouves pas qu’elles ont l’air perdu ? On ferait peut-être mieux de les accompagner à la SCP plutôt que de leur faire subir un interrogatoire ».
Il prit un air pensif et leur dit « Bon, venez, nous allons à la SCP, vous allez vous reposer un peu avant qu’on éclaircisse la situation ».
Ilias intervint « C’est quoi la SCP ? »
Dubitatif, Lionel lui répondit « Ben, la salle commune principale ».
Elles remontèrent alors la rue Torteron, le chemin qui longeait les remparts était toujours présent mais la pelouse tondue avait été remplacée par de nombreuses jardinières, certaines très près du sol d’autres à mi-hauteur, on pouvait y voir différentes personnes s’en occuper. La route ne présentait plus aucune place de parking, ni de voiture, les seuls véhicules étaient encore une fois des vélos. Du plus simple des vélos au plus design, il y avait de nouveau, ces vélos peu communs. Il s’agissait de Cycles Utilitaires Modulaires. Dotés de 3 roues dont deux à l’avant de parte et d’autre d’un cargo permettant de transporter 90kg. La majorité de ces vélos qui parcouraient la rue semblaient avoir été fabriqué à partir de pièces de vélo classique et agrémenté d’une batterie qui semblait elle aussi, être réalisée à partir de matériaux de récupération. Certains câbles étaient apparents mais cela n’enlevait rien au design parfaitement ergonome de l’engin. Ces cargos transportaient toutes sortes de choses cagettes de légumes, matériel de bricolage, instrument de musique, enfants, adultes.
Le groupe arriva à la mairie qui était devenue la fameuse salle commune principale dont parlait Lionel et Lucia. Lorsqu’il entra, l’accueil surplombé de plexiglas avait laissé la place à un espace avec des canapés, des tables basses et un mur d’affichage libre. Les box administratifs avaient été décloisonnés et on pouvait y apercevoir différents ateliers : de la couture, des outils de bricolage mais également des espaces avec des machines à écrire et un petit tas de journaux.
Lison s’approcha de l’un de ces journaux et le prit en main afin de le montrer aux autres « Regardez ce qu’il y a d’écrit ».
Mardi 7 juillet 2054 – 30 ans après les législatives qui ont évité une catastrophe sociale et climatique, les cheffes d’État mettent en œuvre une expérimentation de conseils citoyens élargis.
Suite à cette lecture, les jeunes venaient de comprendre pourquoi tout leur paraissait si différent. Elles essayèrent alors d’expliquer ce qui leur étaient arrivées ainsi que d’informer Lionel et Lucia qu’il y avait selon elles, d’autres personnes sous les remparts qui n’étaient pas ressorties.
Lionel et Lucia finirent par conduire Lison, Shirley, Anaëlle, Ilias et Kerrian à l’étage dans une immense cuisine commune. Lucia leur dit alors « Nous devons éclaircir ce qui s’est passé en attendant vous allez participer à la préparation du repas ».
Plusieurs personnes faisaient des allers-retours sur les balcons, elles mettaient des plats dans des caissons en bois qui comportaient également un miroir afin de refléter les rayons du soleil à l’intérieur de la boîte. Il s’agissait de fours solaires permettant d’éviter toutes émissions de gaz à effet de serre mais également de réduire les coûts en énergie.
Le soir venu et le repas finit, Lison, Shirley, Anaëlle, Ilias et Kerrian étaient accueillies chez différentes personnes.
Shirley qui se sentait encore poussiéreuse suite à la collision avec Lison demanda si elle pouvait aller prendre une douche. La femme qui l’accueillait la conduisit à la salle de bain. Ayant eu vent de l’histoire étrange que le groupe de jeunes avait raconté elle expliqua alors à Shirley comment fonctionnait la douche.
« C’est une douche cyclique à brumisation qui fonctionne au feu de bois. Le petit poêle juste là va chauffer l’eau qui se trouve dans le réservoir de gauche. Dans le réservoir de droite, il y a de l’eau froide. Tu tournes les manivelles pour allumer l’eau et réguler la température. L’eau usagée est stockée dans un autre réservoir en dessous puis elle va être pompée, filtrée et redistribuée dans les deux réservoirs d’eau. Parfois on vient rajouter de l’eau manuellement. Ah ! Et il faut bien fermer la cabine pour garder la chaleur. Bonne douche ».
Le lendemain à la Plage Verte
Tout le monde était arrivé au point de rendez-vous excepté Kerrian. On pouvait voir sur la Vire des structures en forme de nénuphars qui étaient équipées de pales aquatiques, de mini éoliennes et de panneaux solaires. Tels des fleurs, de petits dômes se trouvaient au centre des nénuphars, le groupe se demanda à quoi ces structures pouvaient bien servir. Mais quelque chose d’autant plus inattendu volait vers elles : il s’agissait d’un colibri robotique. Le mouvement de ses ailes était similaire à celui de son homologue vivant, extrêmement rapide. L’oiseau faisait un vol stationnaire près du groupe. Après quelques secondes, il les interrompit et transmit ce message à Lucia «Nous avons un problème, les scientifiques qu’on a retrouvé sous les remparts et Kerrian ont disparu ».
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