Irae

Une minute de lecture


Les yeux fermés
Un souffle après l’autre
J’apaise ma respiration
Et j’attends

Quand la fatigue physique
S’ajoute à celle de la tête
On a envie de rendre doucement les armes
Et de s’abandonner

Je suis fatiguée de jouer un rôle qui n’est pas le mien

Pourtant je ne veux pas renoncer
Mais si je reste les armes à la main
Obtiendrai-je ma récompense ?

Rien n’a de sens
Entre les loups, les dominos
Les visages en demi-lune, les losanges chamarrés
Je ris d’absurde et tout tourne autour de moi

Alors venez
Rejoignez-moi dans cette mascarade insensée
Dansons, dansons, jusqu’à ce que l’aube survienne
Et que ses rayons nous brûlent

Révèlent la dérision de notre situation
Exposent les vices et les convoitises
Dénoncent votre iniquité
Et mon orgueil élevé

Et dans ce décor doré aux éclats de cristal
Tournent, tournent, les partenaires
Cette assemblée désorientée
Tout est fou et tout s’ignore
Et j’observe désenchantée

Ce que le monde peut être drôle
Tous désarticulés, pantins que nous sommes
Marionnettes sans cœurs, et sans états d’âme
Mais moi je sais ce que valent les pleurs
Et je me souviens d’avoir eu des larmes

À présent ma poitrine est vide
Rien ne bat sous cette pièce façonnée
Les émotions sont parties, je ne suis plus lasse
C’est fini

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