Vert clair, musique classique. Le piano murmure, gronde, rugit, enchaîne et chante la vie sans paroles. Il nous fait pleurer sans savoir pourquoi, nous fait sourire avec joie, et enchante nos doigts. Les violons glissent sous les archers, les cordes se tendent sous tes doigts agiles et mes oreilles se reposent de ce son gracile.

Vert foncé, rock. La guitare vibre sous tes doigts magiques et les accords enchaînés donnent un rythme déhanché à nos pas et nos danses. La musique se propage dans la pièce et nous emporte dans son tourbillon de gris, de noir et de cuir. Les paroles effleurent nos tympans et nous oublions la vie. Nous ne savons plus où nous sommes, ni avec qui. Cela n'a plus d'importance.

Bleu clair, jazz. La guitare prend des accents et des accords mineurs tandis que les voix rauques prennent une tessiture grave et profonde. Nous remontons le temps et revoyons les couples se serrer et danser devant les trompettes déchaînées. Les sons sont reconnaissables, un vieux souvenir d'une autre vie peut-être. Les instruments deviennent chantants, leur ton découpé en répétitions d'accords tandis que les voix deviennent légères et évoquent la vie.

Bleu foncé, blues. La guitare joue des accords majeurs et des tons dramatiques. Les paroles se taisent pour dire beaucoup, et le rythme ralentit. La tête se met à se balancer devant cette prouesse de la musique mondiale. Gauche, droite, gauche, droite. La tête se redresse brusquement. Les paroles ont enfin fait mouche. Le cerveau ressent cette douleur, cette souffrance, ce blues.

Rouge, RNB. Les accords se font robotiques, mais toujours cette répétition... deux ou trois notes venues d'une autre galaxie suffisent. La musique semble venir de loin, du futur. Elle emporte et reste dans le coeur du public avec facilité et pour ce qui semble une belle éternité. Les paroles laissent un goût d'acier dans ta bouche. 

Mon âme est enfin reposée. Tous ces sons ont empli cette envie d'intensité, ce vide, ce besoin d'infinité.