La reconnaissance
de Jean-Marc Kerviche
Non la reconnaissance qu'on peut éprouver pour qui vous a rendu service mais la recherche de reconnaissance. Pas ce qu’on éprouve vis-à-vis de quelqu’un, mais l’inverse, ce vers quoi on tend pour être accepté, voire distingué. comme cette quête qu’on s'oblige pour entrer dans un groupe, dans un milieu, au sein d’un entourage, comme d’un besoin.
La reconnaissance, c’est le contraire de l'indifférence, c’est l'acceptation, l’opposé du mépris.
C’est ce que tous, nous recherchons pour exister, à commencer par le bébé qui, regardant sa mère, attire son regard quand il tète.
Un enfant s’étiole quand on ne s’occupe pas de lui, quand il ne reçoit pas l’amour dont il a besoin. Il arrive même qu’il se laisse mourir. Et ceux qui ne le reçoivent pas deviennent agressifs.
Aujourd'hui beaucoup se sentent rejetés, ignorés, laissés pour compte, tous ceux qu'on laisse au bord du chemin qui ne demandent pas grand chose sinon qu'on les respecte, au moins qu'on ne les oublie pas !
Et à tous les niveaux, de ceux qui courent à la Star'Ac, à ceux qui n'espèrent que la Légion d'Honneur. De ceux qui espèrent un poste, un titre, une première place, jusqu’à ceux qui vouent leur vie à une hypothétique et éternelle reconnaissance, comme peut être l’engagement dans les religions.
Des gamins des banlieues, qui clament qu'on les respecte, à ceux qui n'ont besoin que d'un sourire quotidien.
La quête de reconnaissance. Un moteur pour la vie.
Et il en faut peu. Voyez !…
Comment suis-je arrivé, je ne le saurais, mais j’y suis et je suis heureux.
Demain, je vais être présenté ! Une vie à attendre ce moment !
Que me vaut cet honneur, je ne sais, mais qu’importe, seul compte ma présence sur son passage lors de sa promenade, et tout ce que j’espère, c’est qu’il ne change pas d’itinéraire en cours.
Je prie, je supplie,
Un regard de lui, et je me pâmerais.
Un regard de lui, et je ne me sentirais plus d’aise.
Un regard de lui, mon vœu le plus sincère,
Est ma raison de vivre.
Un signe de lui, et j’existerais aux yeux de tous.
Et s’il s’arrêtait, je n’ose y croire. Ce serait trop beau.
Je défaille rien que d’y penser,
Je n’en puis plus, je n’en dors plus.
Et quel autre rêve après ?
Une nuit à Marly ! Non ! Je déraisonne !
Surtout n’allons pas si vite en désir !
D’abord, un regard du roi !
Après…
Importe peu, j’aurais vécu !
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La reconnaissance | Chapitre | 2 messages | 8 ans |
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