Echec 2 - LA FOI
La Foi était un don du Ciel et une place assurée dans le Paradis. Auprès des Justes.
La Foi était une des vertus théologales. Elle était de nature divine et rapprochait les âmes du Ciel.
A la droite de Dieu !
Voilà ce qu’offrait la vertu de la Foi !
Et il n’y avait rien qu’une petite succube pouvait atteindre dans une âme de Juste, empreinte de la Foi.
Elendriel se tenait droite et dure.
Vibrante image de la Foi, divine statue de chair.
Lilli la retrouvait avec un plaisir profond.
Elle la contemplait alors que l’ange dansait autour de l’homme qui priait pour le salut de son âme.
Il hésitait à sauver un homme. Car cela signifiait perdre tout ce en quoi il aimait.
Perdre sa vie et sa liberté.
Alors il priait Dieu de le soutenir.
Dieu lui envoya Elendriel.
Et Elendriel chantait pour lui donner le courage.
Garder la Foi.
“ Pourquoi sauver cet homme ?, susurra la succube dans l’oreille de l’homme en prière. Quelle est son importance ?
- ARRIÈRE DÉMON !,” hurla Elendriel en levant son épée de lumière.
Mais Lilli sourit et ajouta :
“ Il n’y a pas que toi dans la balance… Il y a une ville… Il y a tous ces gens qui ont besoin de toi… La ruine pour eux et la faim…”
Ardat-Lilli leva ses merveilleuses ailes de cuir et posa ses bras sur les épaules de l’homme. Douce caresse qui fit frissonner l’humain.
Bel animal… La succube eut envie de poser sa main sur la bite de l’homme pour la voir grossir au gré de pensées malsaines...
“ Tu connais la faim. Tu connais son désespoir. Tu vas condamner une ville à ça ! Un seul homme contre des centaines. Réfléchis !
- ASSEZ !,” cracha Elendriel.
Et sa main saisit les bras du démon pour le repousser.
Une main si froide. La main d’un ange !
“ Dieu pourvoiera à leurs besoins !, asséna avec vigueur l’ange.
- Bien entendu ! Comme toujours !”
Lilli se mit à rire, méprisante et mauvaise.
“ A-t-il sauvé la famille de cet homme ?
- Nul ne peut discuter des voies du Seigneur !
- L’a-t-il fait ?
- Les Voies du Seigneur sont impénétrables ! Que sais-tu de l’avenir, démone ?
- La même excuse depuis des centaines d’années.”
Lilli avait des yeux verts brillants de plaisir.
Ceux d’Elendriel étaient d’un bleu céleste. Ils illuminaient la pièce.
“ Ce n’est pas une excuse ! Le démon n’offre que des plaisirs temporels, nous promettons l’éternité.
- Piètre récompense quand on souffre !”
L’homme se leva et fit taire les deux êtres éthérés.
Il s’approcha de la cheminée et regarda les flammes. Il ne voyait rien mais il était perdu dans ses pensées.
Une tempête sous un crâne.
“ Si Dieu m’a sauvé...c’est pour me donner le courage de faire ce qui est juste… Il saura… Je crois en Lui... “
“ Oui !, sourit Elendriel.
- Non !,” jeta Ardat-Lilli.
Les ailes de l’ange vinrent envelopper l’homme dans une étreinte invisible. Un halo lumineux qui étincelait et le protégeait.
“ Je serai là, souffla Elendriel. Vous ne serez pas seul dans la nuit.
- Dieu...me soutiendra… Mon Dieu ! Je vous en prie !
- Dieu vous entend !”
Les ailes le cachaient aux yeux de tous.
Elendriel le tenait dans ses bras. Et l’homme pleurait en silence.
Il se soumettait.
Ardat-Lilli cracha son venin sur le sol et disparut dans l’ombre.
Elle avait perdu.
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