3.2.1 Redonner des forces

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La rentrée est joyeuse pour moi. Je retrouve avec plaisir Louise et ma bande de potes. Je sais que je vais être bien plus libre de mes actions maintenant et je m'en réjouis d'avance. J'ai étrangement le cœur léger malgré les événements. Je me demande bien pourquoi. Je pense que je m'éloigne peu à peu de l'emprise néfaste de Bellatrix et cela me rend de plus en plus heureux et combatif. Je m'aperçois que la folle et sa bande malveillante peuvent être dupés avec un peu d'astuce. Le plaisir que j'ai à leur mentir, voire à les maltraiter un peu me redonne assurance et confiance en moi.

Je réfléchis avec Maeve pour pouvoir enterrer officiellement la hache de guerre. Nous élaborons une stratégie de rapprochement progressif afin de ne pas nous faire démasquer. Pour l'instant, Maeve s'inquiète pour mon cousin. Il est en pleine déprime, dans un état proche de la larve. Proche de celui où j'étais il y a deux ans. Maeve ne sait pas comment lui rendre le sourire. Elle me demande conseil. Je suis le mieux placé pour comprendre le fonctionnement du cerveau d'un jeune crétin de sang pur.

Oliver croît avoir perdu l'amour de ses parents. C'est cela qui le mine intérieurement. Ses parents sont le moteur qui le booste, qui lui donne cette confiance en lui quasi-indestructible. Il a juste besoin d'être rassuré sur l'amour que ses parents lui porte. Lorsque je dis ces mots, Maeve a un grand sourire et me fais une bise sur la joue. Elle sait quoi faire. Dès le repas suivant, elle passe à l'action. Elle envoie une vision à Oliver. La vision de l'amour de ma tante à son égard. C'est efficace. Oliver reprend du poil de la bête et redevient ce garçon fier de lui et conquérant que j'adore.

Cette andouille squatte la bibliothèque. Notre refuge avec Maeve. Il refait les mêmes recherches que moi et Maeve, avec deux ans de retard. C'est amusant de voir qu'il réfléchit de la même manière que moi et emprunte ou consulte les livres dans le même ordre. Une communion de pensée en différé. Je fais exprès de cacher des livres ou de les emprunter juste avant pour le faire rager. Maeve voit mon petit jeu et me contre très souvent. Elle rafle le bouquin et le dépose sur la table d'Oliver sous mon nez. Elle et moi, on se chamaille en silence.

Même si je m'amuse à lui piquer des livres, j'aide de mon mieux Oliver à se documenter et à reprendre confiance en lui. Quand il s'endort sur un de ces bouquins, je corrige ses notes ou suggère des recherches sur ses papiers de brouillon. Nous avons quasiment la même écriture et Oliver ne se rend pas compte de mes petites corrections. Je lui évite de faire fausse route.

Je dissimule dans ses encas ou gourdes des vitamines pour le booster un peu et l'empêcher d'avoir un coup de pompe. Via Maeve qui transmet à Horace, j'aide de mon mieux Oliver dans ses réflexions à propos de Voldemort. Je le dirige à demi-mot sur la piste de Bellatrix, Delphi et mon grand père Séraphin. Je mets à sa disposition des livres sur la magie noire ou sur les légendes arthuriennes provenant de la bibliothèque privée des Lestrange. Il me suffit de les placer sur la bonne étagère quelques minutes avant le passage de mon cousin puis de les récupérer dès qu'il les repose. Tout cela regonfle à bloc mon cousin adoré.

Oliver ayant élu domicile à la bibliothèque, il faut que nous trouvions un autre lieu pour papoter sans qu'on nous voie. La tour d'astronomie, c'est trop haut et Oliver y va aussi. La salle commune, trop populaire. Le lac noir, trop visible. Alors, on se cache sous les estrades du terrain de Quidditch, comme des amoureux.

D'ailleurs, on en surprend beaucoup. Maeve parvient à ce que personne ne la voit. Moi, je passe pour un don juan qui donne rendez vous à toutes les filles ou un mateur. Déranger les couples qui se bécotent me fait bien rire. Je deviens un emmerdeur public pour tous les rapprochements physiques.

Je suis heureux de passer du temps avec Maeve. Pour l'instant encore en cachette. Je modifie un peu mon attitude en public. Je deviens moins agressif et méprisant envers les moldus. Maeve et moi, nous nous disputons de moins en moins face aux autres. Nous apparaissons comme nous tolérons mutuellement. Je ne peux pas changer du jour au lendemain sans que cela ne paraisse suspect. J'y vais par étapes.

Mes remarques acerbes sur le statut de sang disparaissent. Mes moqueries deviennent plus douces, moins agressives et blessantes. J'arrive parfois à faire rire l'objet de mes plaisanteries. Je tolère que mes potes se moquent gentiment de moi, Louise étant la plus virulente et la plus juste dans son pointage de défauts. Louise me connaît tellement bien que quand elle m'imite, je ne peux que courber l'échine en riant. Je deviens presque sociable et civilisé.

J'ai même réussi à placer un mot gentil à une sang-mêlé. Elle dessinait avec brio et un groupe de pimbêches se moquaient d'elle. Haut et fort, et devant un grand nombre de personnes, je l'ai complimenté sur son talent. Elle est devenue pivoine et a bégayé pour me remercier. Je lui ai posé quelques questions polies de façon à la mettre un peu en valeur. La fille ne savait plus où se mettre et les pimbêches sont restées muettes de stupeur quand j'ai demandé à la jeune artiste de faire mon portrait. Ses joues rouges étaient trop mignonnes. En plus, ma remarque était sincère.

Doucement, je passe du petit con prétentieux et snob que tout le monde déteste à un mec cool en plein âge bête, fréquentable et agréable. Ma popularité, surtout féminine, grimpe en flèche. Mes potes me trouvent de bien meilleure humeur et m'interrogent sur ce bien-être tout nouveau. Ces idiots me pensent amoureux. Ils ont à moitié tort, je dois le reconnaître. C'est bien l'amour qui me rend si joyeux, l'amour de deux sœurs pots de colle et d'une tante maternelle.

Durant les vacances d'octobre, je profite énormément de ma tante pour me faire chouchouter. Bellatrix, étant partie en croisade pour je ne sais quoi, je gère les mages noirs. Je leur fais comprendre qu'on ne touche pas aux membres de ma famille, même s'ils ne sont pas des partisans du Seigneur.

Je me comporte donc comme un parfait petit Seigneur et je n'ai de cesse de les menacer tout au long de mon séjour. Soit disant frustré de ne pas pouvoir agir à ma guise à l'école, je passe mes nerfs sur eux. Je leur déverse tout le réel mépris que j'ai envers eux sans retenue. Je n'hésite pas à lancer quelques Doloris bien placés pour maintenir l'ordre. Mes colères les effrayent et tout comme mon célèbre arrière grand-père, ils me craignent et s'aplatissent devant moi, de peur de s'attirer mes foudres.

Ce qui est amusant, c'est de voir qu'un gamin de treize ans est bien plus puissant qu'eux et maîtrise un niveau de magie qu'ils n'atteindront jamais. C'est là la faiblesse de Voldemort. Mis à part Bellatrix, rares étaient les mages noirs réellement puissants et dévoués. Lucius était un lâche comme tant d'autres, Peter Pettigrow aussi. Severus était puissant et malin, tellement qu'il a joué double jeu. À l'époque, le niveau était acceptable. Aujourd'hui, ce ne sont que des larves trouillardes et faiblardes. Même Mère n'a quasiment aucune magie.

Je me suis trouvé un nouveau jeu quelque peu malsain. Carrow étant à l'hôpital suite à mon Sectum Sempra, je décide de le tourmenter davantage. Il est rentré dans l'esprit de mon oncle et de ma tante pour les rendre malheureux, je vais faire de même. Chaque jour, à des heures différentes et de préférence quand il fait nuit noire, je me connecte à lui. Mon don pour la légilimancie est bien plus fort que ses piètres tentatives d'occlumancie.

Donc, quand j'ai quelques minutes ou que je me réveille la nuit pour pisser, je lui envoie des cauchemars et des images terrifiantes. Carrow croit revivre des souvenirs de ses ancêtres Alecto et Amycus lorsqu'ils étaient sous la coupe de Voldemort puis lors de leur séjour à Azkhaban. Je fais croire à ce crétin que le Lord aimait torturer ses sbires et Carrow éprouve la douleur des Doloris par voie mentale.

Persuadé que Voldemort a torturé Alecto et Amycus, Carrow se met à éprouver de la peur, mais aussi de la colère contre le Seigneur. Je le fais hurler de douleur et suer à grosses gouttes. Lorsque l'hôpital appelle Mère pour la prévenir des terreurs de son compagnon, je jubile de satisfaction. Ce n'est pas assez à mon goût. Cet abruti mérite davantage.

Je simule les sensations qu'on éprouve lors du baiser des détraqueurs. Utilisant le mal-être qui m'avait envahi, me poussant à avoir des idées de suicide, j'amplifie ma peine pour la faire ressentir à Carrow, lui faisant croire être dans l'esprit de ses ancêtres. Ce sale con se met à pleurer comme un bébé.

Lors de cauchemars, j'invente des faux ordres de Voldemort, obligeant Amycus à violer sa sœur Alecto quand elle déplaisait au Seigneur par son incompétence. Une autre fois, Alecto se retrouve obligée d'envoyer un Doloris sur son frère. Carrow est au supplice. Il n'ose plus dormir de peur de faire des cauchemars. Les infirmiers le bourrent de calmants et l'obligent à voir un psychiatre.

Mère se met à avoir peur que Carrow ne dévoile nos plans et avoue être un mage noir. Elle se rend à son chevet, persuadé qu'un Auror torture notre sbire sous couvert d'un sort d'invisibilité. Je continue mon petit jeu, empêchant Mère de dormir pendant deux jours. Je m'amuse comme un gamin. Quand elle rentre pour se reposer, et qu'un autre mage noir se rend auprès de Carrow, je fais en sorte que cet abruti de Carrow parle. Je veux que les mages noirs se mettent à douter du Seigneur.

Je veux frapper fort. Il faut que la foi en Voldemort de Carrow vole en éclats. Flora et Hestia, la tante et la mère de Carrow, n'ont jamais clairement soutenu le Seigneur. Elles n'étaient que des adolescentes du temps de Voldemort. Elles sont mortes peu de temps après la naissance de Carrow qui a été confié à ses grands-parents. Les circonstances de leurs décès sont très obscures. Bellatrix m'a parlé à demi-mot des jumelles comme de traîtresses.

Il ne m'en faut pas plus pour imaginer un horrible scénario. Le dernier cauchemar à destination de ce connard. Je passe une nuit blanche pour lui envoyer la totalité du récit abominable que j'ai concocté. Carrow visionne Flora et Hestia se faisant torturer puis assassiner par Bellatrix, suite à une remarque concernant le Seigneur. Je connais assez Bellatrix pour avoir pondu une histoire vraisemblable et collant parfaitement à la folie de mon arrière-grand-mère. Dorénavant, Carrow est persuadé que Bellatrix est la meurtrière de sa mère et de sa tante.

Bien sûr, il est trop froussard pour s'opposer à elle. La graine de doute et de dégoût est plantée. Un jour, il cessera de la suivre si l'occasion se présente et qu'il rencontre quelqu'un de plus puissant. Il est puni pour avoir osé s'en prendre à mon oncle et ma tante. Sans le savoir, il sera sûrement un pion dans la partie d'échec que je m'apprête à livrer envers Bellatrix dans les années qui arrivent.

En plus, en se confiant à d'autres mangemorts, il va semer le doute chez eux aussi. Déjà quelques-uns commencent à vouloir se mettre sous la protection du ministère ou de Maeve depuis qu'ils ont aperçu une partie de la puissance de mon amie. Avec mes fausses visions du passé, ils vont se poser de sérieuses questions sur leurs allégeances.

Servir un Seigneur qui vous maltraite malgré votre dévouement et dont la compagne assassine des jeunes femmes de sang pur sur un coup de tête, cela fait réfléchir. La peur peut soumettre certes, un jour, elle se retourne contre l'objet de la terreur et ce jour-là, le changement peut être brutal pour le tortionnaire.

Je dois arrêter mon petit jeu quand Bellatrix revient au manoir. De toute façon, les vacances sont finies. Mon cousin ayant repris des forces, j'envisage de tourmenter Bellatrix à ma façon. Puisqu'Oliver semble être le seul obstacle pour le retour de son précieux Seigneur, j'exagère les talents de mon cousin adoré. Je veux effrayer Bellatrix elle aussi. Et cela n'est pas chose aisé.

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