3.2.3 Faire croire au père Noel
Les vacances de Noël approchent. J'ai décidé de recommencer ma série de cadeaux anonymes. Je souhaite refaire mon Père Noël anonyme. Cette année, je veux améliorer l'aspect personnel des offrandes. Je suis fier d'avoir personnalisé les cadeaux lorsque je le peux.
J'ai décidé d'offrir un cadeau à tous les élèves, peu importe leur richesse. Il est vrai que ceux qui ont des difficultés reçoivent un plus gros cadeau. Tous les élèves ont un petit quelque chose, comme un cadeau venant des professeurs.
Je dévalise les boutiques de Pré au lard et utilise parfois mon balai en douce pour aller dans le monde moldu. Il me faut un bon mois pour rassembler tous les cadeaux. Louise et Maeve me fournissent de précieuses informations sur les autres élèves lorsqu'elles le peuvent.
Elles récupèrent une grande partie des cadeaux pour moi. Je n'aurais jamais dû confier ma bourse à deux filles. Heureusement que Bellatrix m'accorde un budget illimité et que je maîtrise le sort de duplication de l'argent moldu. Mes deux sœurs ont fait des folies.
J'ai appris l'existence de chaussures nommées Louboutin grâce à Louise. Plusieurs filles en reçoivent. Un garçon a même gagné du parfum de marque. La plupart des élèves reçoivent des fringues ou des choses utiles, du matériel pour les cours, des livres d'approfondissement dans leur matière préférée, un passionné de botanique récupère des graines et une plante rare. Quel que soit l'âge ou les préférences, chacun obtient un présent adapté.
Sarah adore les boucles d'oreilles que je lui ai offertes. Louise sautille face au joli bracelet plein de brillant. Les filles m'ont choisi un bracelet aussi, sans brillant, en cuir et en argent. Jamie a eu un balai pour jouer au Quidditch. Horace, un livre rare car très complet sur les créatures magiques. Charline a droit à une robe de couleur vert émeraude. Maeve, la même en noir. Oliver reçoit un article de journal avec une photo de ses parents à un gala ayant eu lieu quelques jours plus tôt, pour qu'il sache qu'ils sont en vie. Pour dissimuler mon crime, le journal sert d'emballage à un pull de Noël très moche.
Les cris de joie me rendent heureux. Je suis quelqu'un de bien. C'est la vraie nature. Bientôt, je pourrais le montrer à tous. La perspective de pouvoir bientôt agir librement me réjouit. Savoir que ce soir, veille du départ en congés, j'ai apporté un peu de bonheur à chaque élève me remplit d'une force nouvelle.
Je suis certain maintenant que je ne partage pas les idées sombres et cruelles de la folle et de ma famille. Je suis une personne bienveillante et profondément bonne, comme ma tante et Louise. J'aime voir les autres heureux. Mon bonheur réside dans celui des autres.
Je reçois un second cadeau avant de partir. J'ai le bonheur de voir Maeve et Charline essayer leurs robes dans la salle commune du soir. Elles sont toutes les deux très belles. Les deux filles se pavanent. Toutes les demoiselles de Serpentards ayant reçu des vêtements décident de faire un vrai défilé à destination d'Horace et du Professeur Bordial qui est venu voir où en était nos valises. Oliver, Jamie et moi, ainsi que les autres garçons n'en ratons pas une miette.
Le professeur regarde les cadeaux d'un air suspect et observe Maeve qui lui fait un signe d'ignorance. Dès qu'il a le dos tourné, cette chipie me fait un clin d'œil et un bisou dans le vent. Puis, elle se moque de moi en train de mater Charline tourbillonnante au bras d'Horace. J'entends des remarques blagueuses sur la longueur de la jupe et le décolleté qu'elles ne remplissent pas encore.
Si j'arrive encore à me retenir face au papotage mental, je craque quand cette chipie utilise sa sœur pour convaincre les garçons ayant eu des fringues de faire un défilé. Tout ça dans le simple et unique but de voir Oliver enfiler l'affreux pull dans lequel elle a glissé du poil à gratter. Maeve est incorrigible. Mon andouille de cousin réussit l'exploit d'être encore classe alors que je ne l'ai pas raté. Il résiste au grattage intempestif tout le temps du défilé. Je suis déçu.
Le professeur informe Maeve qu'une enquête va avoir lieu pour connaître le Père Noël mystère. La directrice s'inquiète de ne pas avoir d'emprise sur cet événement imprévu et elle doit s'assurer des intentions pacifiques de ce généreux donateur. Mentalement, Maeve m'explique que la directrice craint que ce soit des cadeaux de mangemorts et de se retrouver avec des objets ensorcelés néfastes.
Pour rassurer le professeur, Maeve décide de me couvrir et se dénonce à la directrice avec mon accord, pour que l'enquête cesse. Elle se fait punir pour le sort de multiplication d'argent moldu. Je m'excuse auprès d'elle, voulant me dénoncer. Maléfique me dit de ne pas m'inquiéter, la punition est minuscule et il n'y a que la directrice et le Professeur qui la gronde. Nos cadeaux restants aux yeux des autres pensionnaires de Poudlard, comme provenant de la direction. Le secret est sauf.
Je rentre au manoir. Les fêtes sont d'une tristesse absolue. Bellatrix stagne dans ses recherches pour faire revenir son amoureux, son seigneur des Ténèbres. Alors, elle est d'une humeur massacrante et ne permet pas aux autres d'être heureux. Les remarques assassines et les sorts Doloris fusent. En plus, le manoir est surveillé par des Aurors et chaque personne entrant ou sortant fait l'objet d'une enquête.
À force, Bellatrix va finir par se faire démasquer malgré ses nombreux déguisements. Mère ne peut plus faire un pas dehors, mon oncle et ma tante sont suivis. L'Impero qu'ils subissent risque lui aussi d'être découvert. Carrow, encore hospitalisé, doit se battre contre des tentatives d'intrusions mentales. Bellatrix épuise sa magie pour tenter de dissimuler les crimes des mangemorts.
Je suis le seul au manoir à ne pas subir les foudres de la folle. Je reçois même des félicitations dans la réussite de mon plan de séduction, Bellatrix ayant eu vent que Louise me collait comme un chewing-gum et que Maeve commençait même à me parler poliment. Je certifie à cette vieille folle que les deux filles me mangeront dans la main d'ici la fin de l'année. En réalité, c'est plutôt moi qui suis leur esclave dévoué, ça, il vaut mieux que Bellatrix l'ignore.
Me plaignant de cette atmosphère délétère, j'obtiens le droit d'aller chez Louise entre Noël et Nouvel an. Je prends ma tante et mon oncle comme garde du corps, sous prétexte de reporter l'attention des Aurors sur la famille Nott. Bellatrix est persuadé que je suis un génie et me laisse satisfaire mon caprice sans me poser de questions.
Je crois que la ressemblance physique entre tonton et Drago, son neveu qui l'a tant déçue, lui rappelle des souvenirs douloureux. Même le Seigneur le prenait pour un digne mangemort, Drago fut au début, le fils que Bellatrix et Voldemort n'avait pas.
Louise est une vraie commère, elle satisfait la curiosité de ma tante et de mon oncle quant aux péripéties d'Oliver. Libre de poser toutes les questions qu'elle souhaite puisqu'on est que tous les quatre, Tata demande mille détails à ma chère blondinette qui se fait un plaisir de fournir un maximum d'anecdotes. Mon oncle et Tata sont tout sourire devant ce déballage d'informations.
Louise a déniché je ne sais où des photos d'Oliver. Un téléphone portable. Un objet moldu. Durant ces quatre premiers mois, Louise a photographié ou récupéré des photos d'Oliver envoyé par quelqu'un afin de les montrer à ma tante.
Louise montre ses clichés avec grand plaisir, en les commentant à sa manière. Mon pull immonde remporte tous les suffrages et Tata m'ébouriffe les cheveux de cette taquinerie pas bien méchante envers Oliver. Je n'ai pourtant rien dit et Tata a compris que j'étais le père Noël Mystère.
Je vérifie l'expéditeur des photos. Qui c'est ça Camy Léon? Je ne connais pas cet élève. Les clichés sont en plus dans des moments parfois hyper intimes d'Oliver et de sa bande. Louise me surprend à fouiller. Je me fais gronder gentiment. Alors qu'elle tente de récupérer son téléphone en se chamaillant avec moi, elle reçoit alors une vidéo. Un appel vidéo de ce fichu Camy Léon.
Louise prend l'appel. Nous voyons alors Oliver à Poudlard. Le fameux Camy Léon est en train de le filmer à son insu. Oliver est en train de faire une bataille de boule-de-neige avec Charline. Tous les deux rient comme des gamins. Charline fait un coucou à la caméra et lance des bisous.
Putain ! C'est qui ce con qui reçoit des bisous de Charline? Nous entendons Oliver qui a vu la caméra. Il salue et parle. Il croit que c'est Horace de l'autre coté. Ouf, ce con qui reçoit des bisous, c'est Maeve. Il faudra que j'éclaircisse ce surnom. Au sourire de Louise, je pense que les deux chipies m'ont fait une blague.
Ma tante et mon oncle ont les larmes aux yeux. Voir leur fils chéri durant un moment de joie ravive des émotions en eux. Tata change de sujet en me parlant de la beauté de Charline. Je sais qu'elle n'a regardé que son fils.
Ce n'est pas grave. Tata et mon oncle ont pu voir en direct qu'Oliver était vivant et en bonne santé. Je sais à quel point cette nouvelle va leur redonner force et courage pour la suite de leur enquête auprès des mangemorts.
Louise coupe vite la communication. Cela serait trop compliqué d'expliquer la présence de ma tante et mon oncle chez Louise si Oliver s'en aperçoit. Heureusement que Louise est en partie dans la confidence. Elle ne sait pas combien Maeve et moi sommes devenus proches. Mais elle sait que mon cousin a des soucis familiaux et qu'il y a une sorte de trêve entre Maeve et moi afin de permettre à Oliver ou ses parents d'avoir des nouvelles les uns des autres.
J'accorde quelques minutes à mon oncle et ma tante pour se remettre avant d'aller affronter le regard des autres. J'en profite pour taquiner Louise sur le surnom de Maeve. J'en prends pour mon grade, grand frère protecteur qui ne veut pas qu'elle puisse parler à d'autres garçons.
Ma tante ose appuyer Louise, je crie à la coalition pour rire. Mon oncle ne me soutient pas, me disant d'incliner la tête et de me taire pour ne pas aggraver mon cas. Ces trois-là se fiche de moi et voilà que Maeve se mêle mentalement de ma discussion et rajoute son grain de sel.
À force de me chamailler avec Louise, j'apprends l'explication de ce drôle de surnom. Camy Léon pour Caméléon, cette capacité de Maeve à se fondre dans le décor et à se rendre invisible, avec des têtes parfois hyper flippantes. C'est à mon tour de me moquer de Maléfique mentalement.
Je réalise aussi que mes deux sœurs se rapprochent sans me le dire. Comment fait elle pour être à la fois avec moi, avec Horace et Charline, lire à la bibliothèque et passer du temps avec Louise ? À croire que Maeve sait se dédoubler ou utilise un retourneur de temps. Cette chipie refuse de me dire son secret.
Je veux faire un dernier cadeau à Oliver. Je simule un faux interrogatoire en prenant la voix de Carrow. Avec la complicité de Louise, Tata et mon oncle font semblant de boire du Véritasérum et réponde à la question :
- Qu'est-ce qui est le plus important pour vous, plus important que votre propre vie ?
- Mon fils Oliver que j'aime infiniment.
Ils ont tous les deux la même réponse sincère sans Impéro ou sérum. J'envoie la vidéo à Maeve qui trouve un moyen pour la faire visionner à Oliver. Le matin de Noël, elle m'informe qu'Oliver a bien reçu mon petit cadeau. Je suis le plus heureux du monde.
Oliver sait à quel point ses parents l'aiment et eux savent qu'ils ont pu lui dire d'une façon détournée. Mon oncle se pose de plus en plus de questions sur ma prétendue appartenance aux mangemorts. Tata ne cherche pas à comprendre et me couve en parfaite tata poule.
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