Epilogue, une autre fin est possible
Federal Reformatory for Women
Alderson, Virginie Occidentale
Lundi 11 juin 1984
Vendredi dernier, Consuela m’a appelée. L’USPC[1] a accepté ma libération sur parole, deux ans avant la date négociée avec le procureur. Mon avocate m’avait conseillé d’accepter les conditions avantageuses accordées par le procureur en échange d’un plaider coupable, rejetant l’essentiel de la responsabilité sur Becky. J’ai juste le temps de rédiger le dernier chapitre de mon histoire, écrite à quatre mains avec l’officier de police Tsali Sands. Ce dernier, qui était associé à l’enquête du shérif en Oklahoma, s’est intéressé à mon histoire, dans le cadre des études de droit qu’il menait en parallèle de ses activités professionnelles. Je lui ai raconté tous les détails de mon histoire et de son côté, il a obtenu les informations des différents services de police impliqués dans notre histoire. Consuela s’est chargée de démarcher les éditeurs avec notre manuscrit. Si vous lisez ces lignes, c’est qu’elle y est parvenue.
J’ai pu parler à Roy au téléphone durant le week-end et malgré la distance, il m’a promis qu’il serait présent pour passer avec moi mes premiers jours de liberté. Il ne s’est pas contenté de me mettre en relation avec Consuela, il a apporté un témoignage important lors des négociations avec le procureur. Il est venu me voir régulièrement durant tous ces mois de détention. Nous nous sommes écrits de longues lettres enflammées, ébauchant des projets d’avenir. Je vais avoir bientôt quarante ans et lui presque soixante. C’est sans doute trop tard pour fonder une véritable famille et avoir des enfants, mais pas pour construire une nouvelle vie. Roy va vendre le bar et le motel et nous allons partir pour un long voyage. Qui sait où nous aurons envie de nous fixer à la fin ?
FIN
[1] United States Parole Commission (USPC), commission fédérale autorisant la libération conditionnelle avant 1987
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