Nous, humains
Un genoux sur le cou, pour tuer;
Un genoux sur le sol, pour pleurer;
Un genoux sur le sol, pour prier;
Un genoux sur le sol, pour condamner.
Les larmes coulent le long des joues
Du condamné soumis, ventre à terre,
Perdant, peu à peu, son pouls;
Manquant, doucement, d'air.
Les larmes coulent le long des joues
De ceux qui ont soif de justice:
Leurs yeux crèvent ou voient flou,
À cause des gaz, un véritable supplice.
Les fracas des matraques tracassent
Femmes et hommes; jeunes et vieux.
Les policiers et l'armée menacent
Femmes et hommes; jeunes et vieux.
Il y a des siècles, dans les champs de cotons,
Les esclaves meurtris chantaient leur force,
Leur espoir et leur rêve de libération.
Mutilés, démembrés, flagellés au torse,
Jusqu'à ce que la Mort les emporte.
Aujourd'hui, abolissons les privilèges
Des suprémacistes, des cloportes;
Ces misérables qui siègent
Au pouvoir, pour encore mieux dominer.
Ensemble, peu importe notre couleur,
Unissons-nous et chantons la douleur
De ceux qui sont trop opprimés.
Levons nos poings, marchons à l'unisson,
Damnons les crimes commis,
Crions notre insoumission,
Ne les laissons pas dans l'oubli.
Mettons les inhumains à genoux;
Devant leur potence,
Devant leur sentence,
Et que la Mort leur porte un ultime coup.
Nous, humains, sommes de la même race.
Chaque humain compte, chaque vie humaine a une place.
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