J'étais sûr, certain que l'on pouvait gagner. Nous étions prêts, armés, préparés depuis des jours, et pourtant... Le ciel est obscur, la terre saigne, mes compagnons aussi. Je ne les vois plus, personne, tous écroulés au sol, plus aucun d'entre eux n'est débout, plus aucun d'entre eux n'est reconnaissable. Les cris et les pas de l'armée ennemi, je n'entends plus que ça. Ils courrent vers moi, équipés de lourdes armures d'acier, de flêches, de lances et d'épées, ils sont plusieurs centaines et je n'y arriverai pas, je le sais.

Jamais, jamais je ne m'étais senti si seul, si abbatu. Je vais mourir, maintenant, dans la minute qui suit, juste le temps qu'ils arrivent avec leurs épées et ce sera finit. Reste encore à savoir comment je veux mourir: tenter de fuir, en homme lâche, et me prendre une flêche dans le dos, me planter moi-même la lame dans le ventre, les laisser me tuer sans efforts ou alors me battre jusqu'à la dernière seconde comme l'on fait mes compagnons.

Ils sont morts pour leurs royaumes, pour leurs patrie, pour ce qui leurs appartient. Ils étaient fort et courageux, je me dois d'être comme eux.

Je prends en main la première épée que je trouve au sol et attends que l'ennemi s'approche, près... Très près... Puis je frappe, fort, j'en tue un, puis un deuxième. Le troisième est bien plus fort et me blesse à la jambe, malgré la douleur je continue et hurlant comme une bête sauvage, je lui saute dessus et lui enfonce la lame dans le coeur. Je me relève avec difficulté, puis sans que je ne puisse réagir un homme ennemi, rieur, m'envoie sa lance dans l'épaule, je tente en vain de lutter en restant sur les genoux, et de retenir les larmes qui perlent sur mes joues noires et rouges.

Il prend son arc en bois, sort sa flèche qu'il pointe sur moi, et tout s'arrête lorsque je la reçoit dans le crâne...

Je suis mort ce jour là en homme fier comme tout mes compagnons.