Ressentir est la pire chose au monde....

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Ressentir peut être une chose merveilleuse mais aussi la pire qu’il puisse nous arriver. Pourquoi devrons nous sentir cette souffrance de perdre un être cher, cette souffrance de savoir que nous ne sommes pas à la hauteur ? J’étais heureuse, enfin je faisais semblant. Comment être heureuse quand on a 100kg en trop, que les gens vous trahissent sans aucune raison ? Pourquoi sentir cette douleur qui vous ronge l’intérieur ? J’ai perdu un être cher, ce n’était peut-être pas un être humain mais c’était mon tout, ma coéquipière, ma confidente, ma source de réconfort, mon rayon de soleil. Elle a partagé 11 ans de ma vie et il a suffi de 5 minutes d’inattention pour que je la perde et qu’elle rejoigne les étoiles. Je me sens coupable, triste et en colère contre moi-même. On a beau me dire que ce n’est pas de ma faute et qu’il ne s’agit que d’un concours de circonstance. Mais pourtant, si je n’avais pas focaliser mon attention sur autre chose, elle ne se serait pas enfuie, je ne l’aurais pas cherché pendant 3 heures, elle ne se serait pas retrouvée sous un soleil de 30°C et la voiture responsable de sa perte ne l’aurait pas touchée, elle ne serait pas partie sans même lui jeter un coup d’œil, elle ne serait pas partie en sachant qu’elle a emporté une vie, et la vie de sa maîtresse. Alors oui, c’est de ma faute ! Et ça je m’en voudrais toute ma vie…

C’est fou, comment une boule de poils peut vous retourner le cerveau, elle apparait dans ta vie et la rend joyeuse et magique, mais elle part en vous la rendant insupportable. Ressentir son corps chaud, posé à côté de moi lorsqu’elle dormait, entendre ses aboiements quand elle croisait d’autres chiens, jouer et rigoler avec elle et passer une vie folle avec elle. Ressentir qu’en un claquement de doigts, elle n’est plus là, que vous ne reverrais plus jamais cette bouille qui vous faisait craquer autrefois. Savoir qu’on lui a retiré la vie. On m’a toujours dit que Dieu punissait les péchés et les méchants, mais qu’il récompensait les Hommes bons. Alors pourquoi Dieu nous enlève nos raisons de vivre, pourquoi il nous enlève nos êtres chers ? Pourquoi permet-il les injustices, les meurtres, les viols, les maltraitances et j’en passe, mais qu’il laisse partir les autres, ce qui sont purs, qui rendent la vie des gens heureux. C’est grâce à eux que nos vies ne sont pas tristes et monotones, mais Dieu en a décidé autrement. Parfois je me dis que Dieu ne peut exister, ou qu’il est dans le coma. Parce que maintenant j’ai beau avoir tous mes sens activer, mon corps fonctionnel, mon cerveau lui a décidé de s’arrêter, mon cœur est brisé, il lui manque une partie, il pleure et supplie qu’on arrête cette douleur qui lui fait du mal. Mais non, rien ne se passe, on me répète que ça disparaîtra avec le temps, mais cela ne fait que 4h et j’ai l’impression qu’elle est partie il y a bien plus longtemps. Savoir que je la tenais dans mes bras juste avant…

Cet organe qui nous permet de vivre à lui aussi mal, il souffre tout au long de sa putain de vie, il accumule mais un jour il craque, la carapace s’effondre, tout comme vos larmes. Elles coulent sans que l’on puisse les arrêter, elles coulent et elles coulent le long de votre visage, mais vous ne pouvez et ne voulez pas les contenir. Ce que vous voulez réellement stopper, c’est la douleur qui persiste tout au fond de votre cœur, qui s’infiltre dans le moindre recoin de votre âme pour vous consumer petit à petit. Et ne parlons pas de votre cerveau, il sait que c’est dur, mais il ne fait rien pour qu’on arrête de se focaliser dessus. Il pourrait nous faire penser à autre chose ou à rien, nous faire agir comme un zombie sans sentiments. Mais non, on doit se focaliser dessus, on doit agir comme un larve qui souffre. Ressentir cette douleur est un supplice, elle est incomparable, perdre quelqu’un est une chose affreuse. Pourquoi devons-nous mourir ? Pourquoi devons-nous faire souffrir les autres quand on s’en va, quand on lâche nos problèmes, notre mal-être mais qu’on doit faire souffrir nos proches. Pourquoi Dieu a créé la vie, s’il la reprend après ? Pourquoi tout simplement ne pas exister, ou ne pas mourir. Pourquoi on ne peut pas vivre éternellement avec les gens qu’on aime, pourquoi devons-nous les laisser partir. Dieu laisse les maladies, les injustices, les actes criminels s’installer dans nos vies dans le monde qu’il a créé ? Quel est le but dans tout ça ?

Je ne peux pas dire que je ne suis pas contente de ressentir de la joie, de la fierté, du bonheur, cela me fait du bien. Mais ressentir la haine, la douleur, la tristesse et la souffrance, j’aimerais m’en passer, j’aimerais qu’elles disparaissent comme la douleur, qu’elles s’en aillent loin de moi. Vivre tout en sachant que je continuerais à souffrir de cette douleur tout au long de ma vie me fait peur, savoir que je perdrais encore un proche ou un animal me fais peur. Comme de mourir, comment le monde tournera t’il lorsque je ne serais plus de ce monde, comment verrais-je les choses, ou ce que je ne apercevrais pas, comment les gens seront affectés de mon décès, que se passera-t-il quand je ne distinguerais plus la lumière du jour, que je ne poserais plus mes yeux sur le monde où je vis, que je ne respirerais plus cet oxygène qui m’ai vital et qui est pourtant détruit par ceux qui en ont besoin. Ces questions, je me les suis toujours posées et jusqu’à ce jour de mon adolescence, je n’ai su répondre qu’à une seule. Je sais comment le monde tournera, les gens qui me connaissent, et qui me sont chers seront tristes, détruits, ils sauront et me laisseront partir avec un bout de leur cœur. Mais leur restera-t-il encore un peu de cet organe vital à la fin ? Ne sera-t-il pas mort à force que les gens partent avec un petit bout à chaque fois ?

Ce jour restera gravé en moi, il fera partie de mes jours où je broie du noir, il fera parti des jours tristes, mais pourtant je dois quand même vivre avec et passer à autre chose. Je le sais, on me le dit, mais pour le moment je n’en ressens pas le besoin, j’ai besoin de me remémorer les souvenirs que j’ai avec cette boule de poils, ce souvenirs heureux. Mais malgré la contemplation et le sourire aux lèvres que j’affiche lorsque je pense à ces souvenirs, ils sont vite balayés par le dernier, la mort de mon chien, celui qui me détruit un peu plus à chaque fois. On dit toujours qu’on se relève des déceptions et des évènements tristes, mais comment fait-on quand l’être qui vous aidait, qui vous relevait n’est plus là ? Comment suis-je censée vivre quand, je sais qu’elle n’en a plus la chance.

PS : Je tiens à dire que j'ai perdu mon chien le même jour où j'écris le texte.

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