Deux Métres
Dans une atmosphère ensoleillée, en l'année 1850, deux figures de proue marquent de leur empreinte le destin de leurs nations. Au cœur de ce pays, dont les paysages varient entre rizières étincelantes sous le soleil levant et montagnes majestueuses enveloppées de brume, Shiro, un chef militaire éminent, connu pour son esprit stratégique et sa bravoure sur le champ de bataille, conduit ses hommes avec une détermination inébranlable. En parallèle, Zhaocai, à la tête de ses forces depuis une position plus reculée, allie finesse stratégique et courage, orchestrant le conflit depuis son quartier général situé dans une ville riche en histoire et en culture.
La journée de Shiro se clôt dans l'intimité de sa tente, sous l'éclairage tamisé des lanternes traditionnelles, tandis qu'il examine scrupuleusement des documents militaires, chaque papier portant les marques des stratégies discutées plus tôt. Il rend visite à ses hommes, soignant leurs plaies avec la moxibustion, une technique où des herbes médicinales sont brûlées près de la peau pour stimuler la circulation sanguine et apaiser la douleur
La soirée se poursuit par une réunion cruciale avec ses généraux, où le dialogue stratégique est ponctué, discutant de plans d'action sur l'opération.
Cet échange se termine sur une note de solidarité et de résolution, et Shiro se réserve un moment de quiétude en préparant une infusion de thé Pu'er, célèbre pour ses propriétés relaxantes et son histoire riche.
De son côté, Zhaocai savoure un plat de canard laqué, véritable icône de la gastronomie locale, dans le cadre raffiné de son quartier général. Il convoque ensuite ses conseillers pour un briefing privé, dirigeant la session avec une autorité naturelle.
Son moment de détente inclut la dégustation d'un cigare renommé de l'époque, avant un échange discret avec une employée de l'hôtel, illustrant son aptitude à naviguer avec aisance dans les eaux complexes des relations humaines.
La nuit enveloppe ces deux mondes, chacun replié dans ses pensées et ses responsabilités.
Tandis que Zhaocai s'abandonne au sommeil, une silhouette féminine se dessine un instant à sa porte, une présence éphémère avant que le voile du sommeil ne le capture, prélude à un monde onirique dans un sommeil profond.
Au lever du jour, dans un coin reculé et sauvage, Shiro se réveille, égaré et assoiffé, près d'une rivière.
Sans une seconde d'hésitation, il se précipite pour inspecter l'eau, avant de s'abreuver, son instinct de survie prenant le dessus. Perdu, il tente de rassembler ses souvenirs, mais seules des images floues lui reviennent. L'environnement est une forêt dense, ponctuée de montagnes. Tandis qu'il écoute les bruits de multiples animaux sauvages, l'ombre d'une créature gigantesque survole la canopée.
Shiro, le cœur battant, aperçoit cette créature imposant. Sans perdre de temps, il s'arme d'une branche robuste et affronte l'oiseau qui semble préhistorique, dans une lutte acharnée pour sa survie. Après quelques minutes intenses, l'animal colossal finit par s'envoler, laissant Shiro seul avec son courage.
Continuant son exploration, Shiro se met à confectionner des outils rudimentaires pour subsister. Sa quête le mène à une grotte obscure qui débouche sur des traces fraîches. Intrigué, il suit ces empreintes jusqu'à tomber sur un autre individu, qui, dans un étrange parallèle, semble avoir atterri ici en même temps que lui.
Zhaocai, légèrement vêtu et concentré sur la préparation de son repas, ne lève pas immédiatement les yeux à l'arrivée de Shiro. C'est dans cette atmosphère tendue que Shiro, observant le festin de viandes en brochettes, s'adresse à Zhaocai avec une distance prudente :
Shiro : "Alors, tu t'en es débarrassé."
Sans interrompre son ouvrage, Zhaocai répond sans le regarder, continuant de découper les morceaux de viande.
Zhaocai : "Qu'est-ce qui t'amène ? Tu t'es perdu également ?"
Shiro, saisissant l'occasion pour en apprendre davantage, réplique avec une pointe de défi.
Shiro : "C'est plutôt à moi de te poser la question."
Zhaocai laisse échapper un rire léger, marquant une pause dans leur confrontation tacite.
Zhaocai : "Haha, il faut croire qu'on est dans la même situation."
Shiro s'assoit alors, continuant la conversation dans un effort pour percer le mystère de leur présence en ce lieu.
Shiro : "Ça fait combien de temps que t'es ici ?"
Zhaocai, se levant pour allumer un feu tout en boitant légèrement, répond avec une indifférence feinte.
Zhaocai : "Ça n'a pas d'importance. Tout comme toi, tu ne sais pas pourquoi tu es là."
Zhaocai rend l'appareil, Shiro l'a bien compris
Shiro, observant la démarche de Zhaocai et sa blessure, est frappé par un souvenir soudain de soins prodigués à l'un de ses soldats, blessé au genou. La méthode employée par Zhaocai pour traiter sa propre blessure, est en revanche différente et plus rudimentaire, pique sa curiosité.
Shiro : "Ton genou, pourquoi tu ne l'as pas soigné en utilisant la moxibustion ? Là tu risque une infection"
Zhaocai, finissant de préparer le feu, répond avec pragmatisme.
Zhaocai : "Non, je préfère soigner de cette manière. le Ba Duan Jin c'est plus naturel et efficace, même si c'est douloureux et que ça peut durer."
La discussion se poursuit, avec un respect mutuel malgré une méfiance évidente. Lorsque Zhaocai évoque le sujet sur son combat avec la créature, Shiro ne peut cacher sa surprise.
Zhaocai : "C'est un quetzalcoatlus, il faut savoir manoeuvrer avec précision avec ce type d'animal"
Shiro : "Un Quoi ?"
Zhaocai : "Un Quetzalcoatlus. Ça a existé il y a plusieurs dizaines millions d'années, ils sont connus pour leur capacité à voler vite malgré leur masse importante, c'est la plus grande créature volante ayant jamais vécu sur terre"
Zhaocai était surpris de Shiro, non pas par le fait qu'il ne connaissent pas la bête mais qu'il ait gardé son sang froid face à cette bête préhistorique, tout autre individu aurait probablement paniqué dans une telle situation.
Zhaocai - "Je ne sais pas pourquoi mais sans te connaître, tu n'es pas novice, tu as l'air d'avoir beaucoup d'expérience."
Shiro : "Et toi tu es bien instruit"
Zhaocai : "Le savoir est indispensable si on veut survivre à tout type de situation."
Shiro et Zhaocai ne se confrontaient pas, ne se faisaient pas confiance non plus, d'ailleurs aucun des deux ne s'était présenté. Cependant, ils savaient qu'ils ne devaient pas se séparer et Zhaocai s'apprêtait à lever le voile.
Avec un ton empreint de respect, il proposa à Shiro de partager son repas.
Mais, en posant une condition claire !
Zhaocai : "Si tu veux te servir, je t'en prie, prend. Mais par contre, on garde toujours une distance, tu ne te rapproches pas de plus de deux mètres de moi."
Shiro n'était pas surpris, il répond avec un sourire cynique, ses yeux pétillants d'un mélange de défi et d'amusement.
Shiro : "En temps normal, une personne qui se permet de me donner un ordre peut vite me désenchanter. Mais étant donné que je suis en accord avec cette condition, je laisse passer pour cette fois."
Un rire léger s'échappe des lèvres de Zhaocai, trahissant une once d'appréciation pour l'esprit de Shiro.
Shiro, toujours avec ce même sourire cynique qui s'élargit, ajoute
Shiro : "Mais c'est préférable que ça ne se reproduise plus."
Il le fixent avec un long regard où la tension et la reconnaissance mutuelle se mêlent, avant que Shiro ne se lève, marquant la fin de leur échange.
Zhaocai, évitant de croiser son regard directement, acquiesce simplement.
Zhaocai : "Entendu."
Sous un ciel teinté par les dernières lueurs du soleil, une ambiance chargée de prudence et d'une étrange camaraderie enveloppe les deux hommes.
La nuit approche rapidement, et avec elle, la question de qui prendra le premier tour de garde.
Cette décision, tout aussi tendue que leur conversation, mettra à l'épreuve la fragile trêve qu'ils ont établie dans cet environnement inconnu et potentiellement dangereux.
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