I
Le temps défile dans certains villages sans les atteindre. Les décennies y glissent sans accroc.
Vue des coteaux, au cœur de la vigne, l’église paroissiale, grande dame de briques moyenâgeuse, semble protéger ses habitants. Elle surplombe bienveillante, les maisonnées aux toits roses du bourg médiéval. Les remparts ceinturent les paroissiens dans un cocon étanche aux caprices du Tarn. Le village semble immobile, impassible, il sommeille sous le soleil ardent occitan.
Pourtant, à bien observer, on distingue le fourmillement des résidents dans les ruelles orangées. D'une cour à l'autre, ils déambulent. D'un verre à l'autre, ils divaguent. Sous les promenades ombragées, la rumeur circule, inlassablement. Des rires esclaffés, des cris d'enfants, l’effervescence d’un marché bondé.
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