Chapitre 6
Tout le couloir était un triste spectacle. La cage désarticulée, le carrelage entaillé par le choc de la chute, ce cadavre d’oiseau éventré témoignaient de cette scène extra-quotidienne qu’avait vécu le cagibi. Mes coussinets barbotaient dans le sang et la chair de volaille. Les traces sanglantes que je laissais en quittant la pièce étaient comme une estampille rougeâtre, une marque personnelle que j’abandonnais sur le lieu du crime. Et quelle saynète ! un cadavre déchiqueté, les pattes mâchouillées, rongées par mes crocs, les viscères à l’air libre, le plumage retourné et éparpillé, les yeux crevés, ce plat appétissant pataugeait dans une assiette splendide : des carreaux de ciment autrefois immaculés et maintenant souillés d’un rouge impur.
Annotations
Versions