Catulle - Poème 51
Traduction personnelle à partir du texte original (même si je me suis déjà un peu écartée du littéral) :
Celui-ci semble être pour moi l’égal d’un dieu. Et, si cela est permis, il est même supérieur aux dieux celui qui est assis devant toi. Il te regarde et t’écoute rire doucement quand, malheureux, mes sens me tirent hors de moi. Car en même temps que je te regarde, Lesbie, le néant est supérieur à moi, les voix se taisent dans ma bouche, mais ma langue est engourdie, une flamme subtile se répand dans mon corps, mes oreilles résonnent de leur propre bruit, mes lumières se couvrent d’une double nuit.
Les loisirs, Catulle, te sont pénibles : tu bondis et tu fais de trop grands gestes lors de loisirs. Les loisirs perdirent par le passé et des rois et des villes prospères.
Maintenant le défi :
Lui, là-bas, pour moi, il est comme un dieu.
Que dis-je ! Il est même supérieur aux dieux !
Cet homme qui est assis devant toi, spectacle délicieux,
Il te regarde et il t’écoute, prunelle de mes yeux,
Lorsque tu ris avec douceur,
Alors que moi… Malheur !
A ce son, à cette vision, Seigneur
Je suis plongé dans une profonde torpeur.
Lesbie, lorsque je te regarde,
Je reste sans voix.
Lesbie, lorsque je te regarde,
Ma langue est en émoi.
Lesbie, lorsque je te regarde,
Un feu doux et subtil s’étend en moi.
Lesbie, lorsque je te regarde,
Mes oreilles n’entendent plus que leur propre bruit.
Lesbie, lorsque je te regarde,
Mes yeux, les phares de la vie, s’éteignent dans la nuit.
L’Amour, Catulle, ne te va pas !
Par amour, comme une puce, tu bondis et tu t’agites.
Ah L’amour …
Bien des rois sont devenus fous par lui.
Bien des royaumes se sont effondrés à cause de lui.
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