Chapitre 2
4 ans après la mort de mon grand-père ma vie avait enfin repris un chemin plus ou moins positif, je rentrais à la fac et j'avais plus qu'envie d'en profiter, les garçons avait trouvé une école de musique dans la ville où j'étudiais donc on avait réussi à garder un contact beaucoup trop régulier, Rose elle était encore près de chez nos parents dans une école spécialisé dans le domaine qu'elle voulait alors on ne l'a voyait que le week-end, cependant à peine quinze jours après la rentrée Rose venait de ce faire rattraper par son démon, le cancer. Elle avait eu un cancer à ses 7 ans et cette année était la dernière année de sa rémission avant d'être enfin libre cependant c'était loin d'être fini, lors de son dernier IRM on lui a découvert des tumeurs au niveau du dos et elle devait recommencer un nouveau traitement. Ça a été un choc pour tout le monde, on avait appelé Rose en pleurs et on est resté au téléphone jusqu'au soir. Quand le week-end et arrivé on l'a passé avec elle, elle avait besoin de nous et on avait besoin de la voir.
La culpabilité commençait à prendre une place importante dans ma tête et chaque jour je me disais que j'aurais du être plus présente pour elle, j'aurai dû arrêter de la mettre de côté pour privilégier des amis qui n'en valaient pas la peine à l'époque, arrêter de tout remettre au lendemain parce qu'il y avait le temps, je m'en voulais de n'avoir jamais remarqué quand elle allait mal ou quand elle avait peur, j'étais une mauvaise amie et je m'en voudrais toujours pour ça. Je sais que je ne referais jamais la même erreur et même si ça allait être dur je voulais être l'épaule sur laquelle elle pourrait se reposer, je réaliserais ses rêves et je l'accompagnerais dans les moments difficiles de ce combat, je voulais qu'elle comprenne que je serai toujours là et que je la soutiendrai jusqu'au bout.... qu'on la soutiendrait jusqu'au bout.
Ça faisait désormais dix mois que Rose avait rechuté de ce cancer, son état balançait entre le mal et le bien chaque semaine et on restait impuissant face à ça, on faisait juste en sorte d'être là même si la fac et nos travail occupaient les 3/4 de notre temps, elle avait arrêté l'école et j'essaie de lui envoyer un message chaque jour même si je savais qu'elle serait trop fatigué pour me répondre, avec les garçons ont envoyé aussi un message à sa mère Sophie car maintenant c'était la seule personne qui nous tenait au courant de l'état de santé de Rose, on essayait de passer au minimum une fois par semaine chez elle mais j'aurai aimé être encore plus présente, ni la laisser seule les nuits où elle souffrait et qu'elle avait besoin de moi pour parler.
Sauf que malgré le fait que je la fasse rire, que je la fasse oublier ce démon, que je l'aidais à aller mieux quand les garçons ne pouvaient pas le faire, au fond de moi j'y arrivais plus, j'arrivais plus à la protéger, j'arrivais plus à paraître forte devant elle et à faire genre que ça ne m'atteignait pas. Chaque fois que j'allais lui rendre visite j'étais bouleversée et je rentrais chez moi en pleurant et en blâmant cette foutue maladie qui s'attaquait à une âme fabuleuse, j'arrivais plus à la voir comme ça, ses yeux fatigués, sa perte de poids constante, sa perte d'équilibre, je pouvais plus assister à ça... j'en avais marre d'être témoin de sa vie volée par le cancer. Pour les garçons aussi ça devenait difficile, ils produisaient de plus en plus de musique et jouaient même dans la rue afin de récolter de l'argent pour l'aider à financer ses rêves.
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