Nostalgie de Courgette
On dit bien un concombre, alors pourquoi pas un courgette ? C’est le suffixe « –ette » qui vous pose problème ? Alors je propose un courgeon. Car, entre nous, notre virilité n’est plus à démontrer.
Ne me prenez pas pour une révolutionnaire… Je voulais dire UN révolutionnaire. Les habitudes ancestrales ont la vie dure… Je ne remets pas tout en cause. Par exemple, je ne crois absolument pas que Dieu nous ait créées à son image. Ce sont les humains qui lui ressemblent. Ma maitresse est une déesse qui restera éternellement jeune, alors que je vais bientôt commencer à me ramollir, à me flétrir irrémédiablement…
Je vous parlais de Dieu. Que cela vous étonne ou non, je suis profondément croyant. Et je sais par ouï-dire à quoi ressemble l’enfer. Des amies trop tôt disparues m’ont expliqué que c’était un lieu rassemblant une poêle, une plaque de cuisson, de l’huile d’olive, et des herbes de Provence.
Le paradis, j’ai la chance d’en avoir eu un aperçu, les jours où ma maitresse m’emmenait dans sa chambre avec la fiole d’huile d’olive (J’ouvre ici une parenthèse au sujet de cette dernière : c’est une hypocrite, qui feint d’être votre amie, alors qu’elle prépare déjà sa trahison)
C’est donc dans cette chambre que j’ai connu de rares moments d’extase, quand ma maîtresse me promenait entre ses seins ou me faisait disparaitre dans une grotte chaude et humide aux senteurs musquées.
Cela fait quelques jours que je n’y suis pas retourné. Elle a un petit ami. Je suis au frais dans le bac à légumes, mais je ne me fais pas d’illusions : ce n’est pas une cryothérapie dont le but serait de me maintenir en forme…
J’ai entendu la traitresse dire à ses copines en riant :
- Un homme, c’est quand même bien mieux qu’une courgette !
Je suis profondément déprimé, car je sais comment cela va finir: en ratatouille.
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