4 décembre (J-21)
4 décembre (J-21)
Pour la surprise de J-21 avant Noël, il va falloir que je me dépêche ! Kevin rentre dans une heure et j’ai beaucoup de choses à mettre en scène avant son retour. Je dresse mentalement une liste de tout ce dont j’aurai besoin en me disant que finalement, j’ai bien fait d’avoir regardé « cinquante nuances de Grey » !
***
Une clé tourne dans la serrure, la porte d’entrée s’ouvre puis se referme en claquant. Des pas résonnent dans le couloir, se dirigent vers la cuisine puis entrent dans le salon. Soudain, la voix de mon cher et tendre se répand dans la pièce. Il m’appelle. Il me cherche. Je ne bouge pas.
Les yeux recouverts d’un foulard de soie pourpre, je reste attentive au bruit, je ne peux compter que sur mon ouïe pour savoir ce qu’il fait, s’il arrive. Ma respiration est saccadée et mon cœur bat à tout rompre. Je tente de me calmer en réajustant ma posture. Assise à même le sol de notre chambre, entièrement nue, j’attends qu’il me découvre, moi, Krystal, sa femme, sa soumise d’un soir.
Alors que je me redresse pour éviter les crampes, les bruits de pas s’approchent de ma direction, mon corps est alors parcouru de délicieux frissons. Je repose mes fesses sur mes talons et mes mains sur mes cuisses, puis baisse la tête. Un sourire m’échappe lorsqu’il entre dans la pièce en jurant.
— Bonsoir Maître, dis-je sans bouger d’un centimètre.
Kevin comprend aussitôt mon manège. Il faut dire que pendant le film, il enviait beaucoup Christian Grey. C’est pourquoi, ce soir, je lui offre ce rôle sur un plateau d’or. Cette nuit, mon époux se transforme en acteur érotique pour mon plus grand plaisir.
Toujours, d’après les bruits, je suppose qu’il est en pleine admiration de notre chambre rouge. J’aurais payé cher pour voir sa tête à ce moment-là. Ses pieds le mènent aux étagères où j’ai disposé tous nos jouets, puis au lit que j’ai drapé de soie enflammée. Je suis presque certaine d’entendre son cœur battre la chamade lorsqu’il découvre sur une chaise, un jean déchiré aux genoux.
— Surtout, ne bouge pas, dit-il en entrant dans le jeu.
Lorsque Kevin sort de la pièce, je m’autorise à bouger un peu et même à repousser le foulard qui me cache la vue. Mais je n’aurais pas dû. Ou peut-être que j’ai bien fait finalement ? Cette initiative, même si elle est impromptue, réveille en Kevin son pouvoir inconscient de dominateur. Et je dois bien avouer que j’aime beaucoup ça.
— Tu ne sais donc pas obéir ?
Je déglutis difficilement au son de sa voix suave, mais déterminée. Ma poitrine se lève et se baisse à une vitesse ahurissante. Quelque chose se passe dans mon bas-ventre et mes poils se hérissent. Je suis à fleur de peau.
— Réponds-moi Krystal !
— Pardon Maître.
— Je suis dans l’obligation de te punir. Tu en es consciente ?
— Oui Maître.
— C’est bien… Très bien…
La chaleur me monte aux joues, mes poils se hérissent et mes seins se dressent. Je tente de contrôler ma respiration, mais c’est mission impossible. Je suis trop folle d’excitation. J’ai envie de me trémousser, de me caresser pour faire passer ce désir dévorant. Je me liquéfie alors même qu’il ne m’a pas touchée ! Il faut impérativement que je reste concentrée sur les sons pour ne pas succomber.
Kevin marche à petits pas devant l’armoire. Il avance vers moi. Il est là, à droite. Il passe dans mon dos et se poste devant moi. Mon maître d’un soir se baisse, il est à genoux maintenant. Je sens son souffle chaud et rapide sur la base de mes cheveux.
— Regarde le plafond et ouvre les cuisses.
Je m’exécute aussitôt et penche la tête en arrière en écartant les jambes. Sa main vient immédiatement au contact de ma toison. Kévin me pénètre d’un doigt, juste trois ou quatre doux va-et-vient.
— Tu aimes ça, hein ! Tu es trempée, petite coquine, tu aimes quand tu n’as aucun droit. Tu en veux plus n’est-ce pas ?
— Oui Maître.
J’entends qu’il se lève et ouvre la braguette de son jean. Puis je discerne le bruit de ses pas qui retournent vers l’armoire.
— Je vais te faire hurler de plaisir, mais tu ne dois pas bouger d’accord ?
— Oui Maître.
Je n’ai même pas eu le temps de me taire que Kevin pose un vibromasseur sur mon clitoris, ses doigts autour de mon téton qu’il pince délicatement. Le contact est plus que satisfaisant. Ma bouche s’ouvre en grand, mon bassin pousse contre le jouet vibrant pour plus de répercussions, je halète. Avec les yeux bandés, j’ai l’impression que les sensations sont décuplées. Le plaisir est tellement plus fort qu’à l’ordinaire ! Je gémis, je supplie, je crie, quand enfin, les traits de mon visage se crispent lorsque l’orgasme approche.
Mais Kevin n’est pas disposé à me laisser jouir aussi rapidement. Il m’ordonne de me mettre debout tout en me privant des vibrations ardentes. Je me redresse et me plante là, raide comme un piquet. Mon Maître et époux passe la main entre mes cuisses et m’écarte les jambes en frôlant mon bouton magique. Il se met à genoux, son souffle approche de ma vulve trempée. Soudain, sa langue se pose sur ma chair gorgée et ses doigts s’introduisent en moi. Ce contact, infime soit-il me rend bestiale, ce n’est pas assez il doit me délivrer de ce supplice ! Il faut que je jouisse !
Je presse mon bassin contre ses doigts, je veux qu’ils aillent plus loin, plus fort, qu’ils soient plus satisfaisants. Kevin connaît très bien mon langage corporel, il sait qu’à cet instant, je n’ai plus le contrôle de rien, je suis limite désespérée. Ses doigts laissent place à mon ami le godemichet et là, c’est l’extase assurée. Mon époux exerce en moi des à-coups puissants et rapides qui me font très vite monter aux rideaux. Mes jambes tremblent littéralement de plaisir, mes genoux fléchissent quand son vibromasseur entre à nouveau en contact avec ma pulpe d’amour . Des spasmes incroyables secouent mon corps, je ne suis plus que sensation. N’en pouvant plus, mes cuisses se referment sur elles-mêmes et Kevin a juste le temps de me tenir avant que je ne tombe au sol.
— Je t’aime ma soumise…
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