Chapitre 003 : « Dernier dimanche avant la rentrée universitaire. »
Chapitre 003 : « Dernier dimanche avant la rentrée universitaire. »
« Fin de matinée. »
Charles se laisse aller sur le canapé qu’ils viennent de déplacer, terminant ainsi l’installation des divers meubles de l’appartement.
- Purée… j’en ai plein les pattes !
- Et moi donc !
Marc s’assoit aux côtés de son copain en s'essuyant de la transpiration qui coule de son front, la canicule étant encore plus irrespirable dans la capitale.
Ils restent un assez long moment à reprendre leurs souffles, avant qu’ils ne commencent à s’inquiéter du troisième larron sensé être chargé de ranger le linge dans les armoires.
Charles et le premier à s'en faire la remarque, le silence ambiant montrant bien l’inactivité complète dans l’appartement.
- J’en connais un qui non seulement n’a pas choisi le pire travail, mais qui en plus se la coule douce.
- Hum… oui, allons voir ça de plus prêt.
Les deux amis se relèvent pour se dirigés vers la zone nuit de l'appartement où se trouvent les chambres, ouvrant la porte de la première pour y trouver Louis endormi sur une valise ouverte et encore pleine de vêtements, montrant bien qu’il n’avait même pas commencé le moindre rangement.
- On voilà un qui ne s’emmerde vraiment pas et qui roupille sans aucunes gênes, pendant que les potes triment comme des esclaves.
- Bah… Il a passé toute la journée d’hier à cavaler partout pour passer les annonces, n’oublies pas qu’il n’a pas notre résistance.
- Si tu veux mon avis, c’est ce qu’il veut bien te faire croire, ton cousin est un gros malin dès qu’il s’agit d’esquiver une corvée. Il va nous falloir des règles de vie commune sinon il profitera de nous comme ça jusqu’au bout, je l’aime beaucoup, mais ce n’est pas une raison pour se laisser marcher dessus.
Charles referme la porte sans faire de bruits, il pousse ensuite doucement Marc vers le salon pour le faire se rassoir sur le canapé.
- Tu as raison mais pour aujourd’hui je lui pardonne, laissons-le encore se reposer une heure et ensuite nous irons voir pour trouver un restau sympa pour le déjeuner, il faudra penser lundi après les cours à faire les courses pour remplir le frigo et également les placards, parce que je n’ai pas l’intention de manger au restaurant tous les jours.
- Tu surveilles déjà ta ligne ?
- Pas forcement, juste que je préfère manger maison que du tout fait sans savoir exactement ce qu’il y a dedans.
- Va falloir s’organiser alors, parce que sinon ce sera vite le bordel dans l’appart !
- On va se répartir les taches en trois pôles à faire deux par deux quand tout le monde sera là, la cuisine, le ménage et le linge, chacun son mois à tour de rôle.
Pendant que les deux amis discutent activités domestiques, Kai et ses deux copains sont dans le train qui les emmène à la capitale.
Ce n’est pas la première fois qu’ils quittent l’orphelinat pour quelques jours, mais jamais aussi loin ni aussi longtemps, car vu la durée du trajet ils ne pourront sans doute pas y retourner avant les prochaines grandes vacances.
De plus, ils ont bien compris qu’une fois majeur il leurs faudra apprendre très vite à devenir autonome et que la dérogation actuelle à ce qu’ils conservent leurs chambres étant qu’ils sont toujours en études, le fait d’avoir obtenu une bourse leurs laissent quelques années de plus avant qu’ils ne leurs faillent quitter définitivement le nid.
Daniel commence à sérieusement s’agacer d’entendre le déclic des appareils photos, comprenant quel sera le principal problème à prendre en compte une fois loin de l’orphelinat.
L’extrême beauté de Kai va attirer comme des mouches sur du miel tous ces paparazzies en herbes, énamourés à sa seule vue et qui le prendront en photo en se croyant discret.
Déjà il en voit les effets dans ce wagon bondé où beaucoup s’essaies à le regarder ou plutôt à l’admirer sans y paraitre, le déclic incessant des appareils montrant mieux que tout l’ampleur du problème qu’il va leurs falloir rapidement gérer.
Ralphy lui met un coup de coude pour qu’il se déplace et face écran, protégeant au mieux Kai de tous ses regards admiratifs et fiévreux, qui se portent sur lui.
Un « Oh » soudain venant d’un grand nombre de passager les font se retourner vers leur copain, le sourire qu’il a durant son sommeil a été l’élément déclencheur de cet émoi général, le rendant plus attractif encore aux yeux de toutes ces personnes jeunes ou plus âgées, qui s’extasient devant lui depuis qu’il est monté dans le train.
Ralphy se déplace tout en fouillant dans son sac à dos pour en sortir une casquette noire à large visière qu’il pose sur la tête de son copain en faisant en sorte de lui masquer un maximum le visage.
Daniel termine le camouflage en le recouvrant d’une veste ample mais légère, geste qui à l’évidence dépite nombre de voyageurs qui du coup reviennent progressivement à leurs activités propres.
- Il va falloir faire quelque chose pour éviter que cela ne se reproduise sans arrêt, sinon nous allons vite nous retrouver épuisés nerveusement.
- Difficile aussi par cette chaleur de lui demander d’en montrer de lui le moins possible, nous savons par expérience que les gens s’habituent avec le temps, le plus dur sera donc les premiers jours, voir les premières semaines à passées dans notre nouveau quartier et surtout à la fac.
- Ensuite il restera à gérer les adorateurs et les pervers, qui eux non plus ne vont pas manquer.
- Kai nous a promis qu’il éviterait de trop s’exposer.
Daniel soulève légèrement la visière de la casquette, le visage d’ange souriant de son ami montrant combien se dernier est heureux, loin de se rendre compte des problèmes qu’il génère autour de lui.
- Comment pourrait-il le faire pendant son sommeil, je te le demande.
- Hum… Oui, enfin… ce n’est pas non plus comme si nous découvrions ça pour la première fois, je me rappelle comment il fallait vite le cacher aux yeux de tous quand des familles venaient visiter l’orphelinat.
- A t’entendre on dirait que tu regrettes et que tu aurais préféré être adopter toi aussi.
- Regretter ? qui ça… moi ? tu n’y penses pas !! Comment veux tu que je regrette ? je n’ai jamais eu de parents certes, mais à la place j’y ai gagné deux frères qui sont toute ma famille.
Daniel détourne la tête pour cacher la larme d’émotion qui s’échappe de son œil, les paroles de son ami lui allant droit au cœur en connaissant la sincérité qui est la sienne.
- Au fait, tout est arrangé pour le dortoir ?
- Oui, nous pourrons récupérer les clés en arrivant, le concierge est au courant et il nous guidera vers notre chambre.
- N’y aura-t-il pas un quatrième gars ? ce sont bien des dortoirs pour quatre personnes.
Comment veux tu que je le sache, je ne suis pas devin, mais c’est logique que oui puisque les places sont rares. Rappelle-toi qu’il a fallu que notre tutrice use de son autorité pour qu’ils nous logent.
- N’est-ce pas dans la loi du royaume qu’un étudiant boursier soit loger par sa faculté ?
- Il y en a qui tentent toujours d’aller outre s’ils y trouvent un profit.
Les deux copains finissent par se taire et se laissés bercés par le « ta-tac-tatoum » du train, jusqu’au moment ou le téléphone de Daniel vibre dans sa poche.
Il le sort pour voir qui est l’appelant et reste un instant surpris devant un fichier vidéo à ouvrir.
- Qui peut m’avoir envoyé ça ?
Ralphy penche à son tour la tête pour mieux voir.
- Ouvre-le et tu verras bien !
Alors que Daniel s’apprête à le faire, il perçoit une étrange agitation autour de lui, nombres de voyageurs semblant avoir eux aussi reçus un fichier.
Quelques-uns sont plus rapides que lui à l’ouvrir et son geste pour le faire reste subitement bloquer en entendant les sons parvenir à ses oreilles, se tournant ensuite vers son ami qui tout comme lui reste visiblement incrédule de comprendre de quoi il s’agit.
Kai frémit en entendant la musique, il va pour entonner le refrain dans son sommeil, quand il en est empêché in extrémiste par une main lui couvrant la bouche.
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