Chapitre 008 : « Dernier dimanche avant la rentrée universitaire. »
Chapitre 008 : « Dernier dimanche avant la rentrée universitaire. »
« Bureau privé de sa majesté, ce même jour. »
François repose d’un geste brusque le rapport privé qu’il vient de recevoir d’André, son ami depuis les bancs de l’école et accessoirement son plus habile enquêteur.
Le rapport lui rapportant le départ des trois garçons de l’orphelina bonne aventure en direction de la capitale, expliquant qu’ils avaient obtenus chacun une bourse d’étude venant à point nommé pour eux puisqu’en âge d’entrer à l’université.
Le risque qu’il a toujours voulu éviter, celui que les deux garçons nés dans l’hexagone extra-terrestre se rencontrent un jour et qui jusque maintenant était vraiment minime, voir quasi inexistant et devenu en quelques heures des plus probables.
Il cherche comment pouvoir éviter se qu’il craint le pire depuis bientôt dix-huit ans, sans pour autant prendre le rôle du méchant envers des jeunes hommes qui n’ont non seulement jamais fais parler d’eux en mal, mais dont l’un d’eux est considéré par lui comme l'équivalent d'un fils.
François ouvre un fichier sur son ordinateur, ce dernier contenant quelques centaines de photos prises depuis leurs naissances et durant toutes ces années passées à l’orphelinat, les faisant défilées en diaporama assez rapidement tout en réfléchissant à un nouveau plan.
Il sait pertinemment depuis toujours lequel des trois garçons n’est pas ce que l'on peut appeler humain, les visites médicales périodiques qu’il leurs a fait passer depuis leurs plus jeunes âges ne peuvent mentir, quoiqu’elles aient amené une incompréhension totale aux éminents spécialistes et scientifiques médicaux de l’académie royale.
En effet alors qu’ils s’attendaient tous à retrouver les mêmes données génétiques extraordinaires que celles découvertes lors des diverses analyses sur Charles, celles du garçon prouverait qu’ils n’ont quasiment aucuns liens aussi bien entre eux qu’avec l’humanité de ce monde.
Pourtant l’ADN des deux garçons est compatible à quatre-vingt-quinze pour cent avec celui du commun des mortels de cette planète, néanmoins les cinq pour cent marquant la différence ne sont pas du tout similaires pour les deux jeunes hommes, prouvant par ce simple fait qu’ils ne sont pas apparentés à un même monde, ce qui depuis lui amène des sueurs froides à essayer d’en comprendre la raison.
Depuis maintenant plus de dix-sept années, les spécialistes les plus reconnus des quatre royaumes planchent à tenter de déchiffrer ce qui depuis tout ce temps reste une énigme à part entière.
Qu’apportent ou qu’apporteront à un certain moment de leurs vies tous ces chainons supplémentaires de leurs génomes respectifs, voilà la grande question à laquelle il n’a toujours pas reçu de réponses claires.
Certains y voient là une amélioration physique ou intellectuelle pouvant les amener jusqu’à une vie beaucoup plus riche et surtout plus longue, tandis que d’autres y voient un danger potentiel à les voir prendre le dessus sur la race humaine d’une façon qu’ils extrapolent toujours, mais les amenant bien trop souvent vers une catastrophe.
- Pffttt !!! Que dois-je faire à présent ? Charles est un garçon attachant et brillant, d’une intelligence encore jamais atteinte et l’autre garçon reste tout aussi attachant sur bien des points, avec une intelligence également reconnue quoique sous une forme nettement plus artistique. Aucun des deux n’a jamais donné à penser qu’il pourrait pour quelque raison que ce soit devenir une menace pour nos royaumes, bien au contraire.
Le fait de parler tout seul arrive à lui faire retrouver son calme et sourire devant les photos, dont certaines des plus comiques qui défilent toujours sur son écran.
- Deux beaux garçons qui ne devaient jamais se rencontrés, quels seraient leurs réactions s’ils le faisaient ? attirance mutuelle ? instinct de compétition ? haine ? indifférence ? jalousie ? quoi d’autre encore ?
Le roi continue son monologue sans s’apercevoir que quelqu’un est entré depuis un moment déjà dans la pièce et l’écoute depuis lors avec une impression de surprise qui n’étonnerait personne devant ce à quoi il assiste.
C’est justement en terminant d’énumérer ses interrogations, que François s’aperçoit enfin de sa présence et s’en retrouve fortement contrarié, cherchant à se souvenir de quelles informations il aurait pu involontairement laisser échapper.
- Comment ce fait-il que tu sois rentrer dans mon bureau sans prévenir ?
- Mais royale père, j’ai frappé plusieurs fois et j’entendais bien qu’il y avait quelqu’un, je vous ai trouvé à arpenter la pièce en parlant seul, aussi je n’ai pas osé vous interrompre.
François comprend par les paroles toutes protocolaires de son fils, que ce dernier a été choqué par l’accueil on ne peut plus froid qu’il vient de recevoir de sa part, ce comportant alors comme le prince héritier du royaume faisant face à son monarque et non comme le fils aimant qu’il est resté en privé.
Ce simple constat attriste François, qui ébauche alors un sourire en retournant s’assoir à son bureau.
- Je me suis laissé emporter, excuse-moi mon fils, je suis juste quelque peu contrarié par un rapport que je viens de recevoir.
François remarque de suite le regard remplis de curiosité de son fils et préfère mettre sans plus tarder les choses à leurs places avec lui.
- Cela ne te concerne pas pour le moment, quand le temps sera venu pour toi d’en connaitre la teneur je te le ferai savoir, alors excuse ton père s’il préfère garder pour lui un sujet qui pour le moment n’apporte aucune inquiétude au bienêtre et à la sécurité du, voir, des royaumes.
- Mais qui pourrait ?
- En dernier recourt… Hum !! Sans doute, mais nous sommes loin d’en être là.
- S’agit-il de Charles ?
Le prince Henri voit bien qu’il vient de frapper juste au visage soudainement devenu livide de son illustre père, aussi prévoyant la suite de sa réaction, il préfère donner une version vraie, mais quelque peu tronquée de ce qu’il en sait déjà sur la question de son cousin.
- L’intelligence de mon cousin n’est pas ordinaire, tout le monde au palais en parle et est d’accord sur ce sujet, ce qui est suffisamment rare pour le noter, d’habitude les factions ne pensent qu’à se couper l’herbe sous le pied.
Henri voit bien que ses paroles on fait mouche et que son père reprend des couleurs, sans doute s’attendait-il à entendre autre chose venant de sa part et du coup, s’est maintenant sa propre curiosité qui le pousse à en savoir plus.
Heureusement l’éducation qu’il a reçue lui tempère suffisamment son impétuosité pour qu’il garde la retenue suffisante et attendre déjà en premier lieu ce que son père a à dire.
- Comment ce fait-il que de m’entendre te fait penser à Charles ?
- N’est-ce pas la raison de toutes ces interrogations, de savoir comment sera reçu mon cousin par ces professeurs et surtout par les autres étudiants ? jalousie, compétition, haine, attirance sexuelle ! n’est-ce pas là les craintes que tu as pour ses futures années universitaires ? je comprends bien les interrogations de père, moi-même j’avoue avoir déjà ressenti quelques-unes d’entre elles vis-à-vis de Charles. Heureusement mon amitié pour lui et l’affection que mon jeune frère lui porte m’ont ouvert les yeux et fait tout de suite regretter d’avoir eu de telles pensées.
- As-tu eu des pensées d’ordre sexuelle envers ton cousin ?
- Qui n’en aurait pas en étant confronter à son exceptionnelle beauté, ce n’est pas pour cela que j’ai éprouvé l’envie d’avoir ce genre de rapport avec lui.
Le roi se relève et reprend sa marche de long en large du bureau, plonger une nouvelle fois dans ses pensées par la réponse honnête que vient de lui donner son fils.
Henri se tient tranquillement à sa place en le laissant cogiter et en espérant qu’il lâchera involontairement quelques informations, aussi n’est-il pas déçu quand, à un moment donné, une phrase sibylline sort de la bouche du roi et lui donne encore plus l’envie de découvrir le véritable secret sur toute cette histoire.
- Le physique de Charles était déjà amplement suffisant pour créer des problèmes une fois son arriver à la capitale, comment vont bien pouvoir tourner les choses maintenant qu’ils se retrouvent tous les deux au même endroit ?
- Tu disais père ?
- Je… Oh ! Tu es encore là !
- Seraient-ils deux comme Charles ? ou plutôt non, une autre personne qui soit d’apparence comme mon cousin, c’est ce que j’ai cru comprendre de tes paroles.
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