Chapitre 035 : « Premier semestre universitaire. »

« Dernier cours de la journée. »

Lee-Rim ressent un étrange malaise depuis son arrivée, quelque chose qu’il ne saurait encore définir mais qui crée une atmosphère pesante autour de lui et du petit blondinet, qui pour sa part ne semble pas le ressentir.

- Tu ne trouves pas étrange le comportement des étudiants autour de nous ?
- Bah ! C’est sans doute parce qu’ils se demandent qui je suis exactement, surtout depuis que notre musique est mise en ligne avec les jeux vidéo de Charles et sa bande.
- Tu crois que c’est ça ?
- Que veux tu que cela soit d’autre ? ah oui… je vois !! Ils se demandent surement qu’est-ce qu’un beau gosse comme moi fait avec un mec comme toi qui n’a rien pour lui.

Heureusement pour Kai que Lee n’éprouve pas l’envie de se prendre la tête une fois de plus avec lui et préfère laisser l’allusion couler naturellement, sachant de toute façon qu’elle est entièrement fausse et connaissant suffisamment son propre aspect physique pour le savoir.

- Tu m’envoies toujours des vacheries, je me demande si ce n’est pas lié à mon refus de partager mon lit avec toi.
- Dans tes rêves garçon !
- Très bien alors, j’ai compris et tu as raison de me le rappeler du fait que je commençais à voir la chose d’un œil neuf.
- Hein !! De quoi !!

Un bruit sourd venant du bureau du professeur se fait entendre, la dernière exclamation de Kai ne s’étant pas faite en silence, loin de là s’en faut, en ramenant toute l’attention de la classe vers eux deux.

- Je vous prierais de faire silence pendant mes cours, c’est entendu jeune homme ?
- Oui professeur.
- Hum… bien… n’en parlons plus.

Le trouble du professeur devant la bouille contrite de Kai dirigée vers lui, lui ôte toute envie d’en rajouter et de le punir, ce qui comme de bien entendu est remarqué par l’ensemble de la classe qui commence à se gausser de lui.

Pourtant Kai n’en a pas fini avec Lee, il se rapproche donc de lui pour poursuivre la conversation, surtout afin d’approfondir ses dernières paroles pour le moins ambiguës.

- Tu serais donc d’accord ?
- D’accord pour quoi donc ?

Un nouveau bruit cependant beaucoup plus discret venant depuis le bureau les rappels à l’ordre une deuxième fois, Lee replongeant directement dans son livre de cours.

- On en parlera une fois dehors.

Inutile de préciser que le reste de l’heure paru des plus longues pour Kai qui n’arrive plus à détacher son regard du profil de son nouvel ami.

Ce n’est donc qu’une fois dans les couloirs, que Lee se plante devant lui avec un air sarcastique.

- Je suis donc si laid que tu n’arrives pas à détacher ton regard de mon visage ?

Il note de suite les rougeurs des joues qui enflamment subitement le petit blond, le trouvant encore plus mignon et craquant, si seulement la chose était possible.

Il va pour revenir sur la fameuse discussion, quand son esprit est retenu par le comportement bizarre des autres étudiants, ces derniers comme muent d’un besoin commun et subite, se retrouvent tous smartphones en mains à s’activer dessus comme des malades, semblant oublier tout ce qui se passe autour d’eux.

Tandis que Kai cherche désespérément une réponse à sa dernière question pour le moins embarrassante, ils s’avancent par derrière vers un petit groupe d’entre eux afin de confirmer son idée sur la question.

Il reconnait de suite le dernier jeu ludique que Charles a mis en ligne et après un rapide tour d’horizon autour de lui, il comprend combien les paroles de son ami s’avèrent exactes quant à la fortune qu’ils vont se faire depuis leur coopération d’avec le groupe « Kai/toon ».

D’ailleurs il n’entend plus que ça pendant les intercours, de ceux qui ne sont pas déjà ou encore en train d’y jouer, de se faire cette remarque lui amène une question qu’il s’empresse de poser à l’un des principaux protagonistes de cette engouement fanatique.

- Vous n’avez pas peur de la réaction de vos fans, quand ils comprendront qui vous êtes ?

Kai ne s’attendait pas à cette question, étant encore dans cet espoir de voir bientôt un rapprochement d’avec ce garçon qui chaque minute qui passe le rend plus accro encore.

Pourtant il fini par comprendre le sens de la question en jetant à son tour un regard autour de lui.

- C’est bien là la raison de ne nous montrer que sous forme de cartoon, tu devras toi aussi t’y faire si tu es accepté par le groupe une fois que nous aurons testé tes capacités musicales.
- Ce sera quand ?
- Mercredi soir je pense, Charles a réussi à réserver la salle ces jours-là, aussi bien pour nos répétitions que pour nos enregistrements et par la suite nos concerts en live.
- Je ne fais pas cela pour l’argent, mais juste pour le plaisir sache le.

Kai l’observe un moment avant que son visage ne se referme.

- Tu crois sincèrement qu’en me disant ça tu te feras bien voir de nous ?
- Pourquoi ne serait-ce pas le cas, cela prouve que je ne suis pas vénal.
- Qu’y a-t-il de mauvais à gagner honnêtement sa vie ? tu penses peut-être que de vivre aux crochets de tes parents est une bonne chose ? si c’est le cas je suis désolé de te dire que je pense tout le contraire et d’ailleurs c’est ce qui m’a le plus plu quand j’ai su pour Charles, Marc et surtout pour Louis, qui a été jusqu’à refuser qu’on lui verse sa rente royale.
- Je n’ai pas l’intention de vivre toute ma vie aux crochets de mes parents, c’est juste le temps des études et je n’abuse en aucune façon de leur argent, je m’habille comme tout le monde et je ne me montre pas pédant comme certains le font, rien que pour se faire passer pour plus important que les autres.

Kai comprend qu’il a vexé son ami et que dans ses paroles il y a une vérité à prendre en considération, tout le monde ne se forçant pas à l’autonomie financière et si ses trois amis qu’il a cités le font, c’est sans doute grâce aussi à leurs intelligences qui les ont faits créées dès le plus jeune âge cette société et qui leurs a permis de mener leur vie indépendante sans avoir recourt aux financements familiaux

Il se rattrape donc dans ses dernières paroles pour le moins désobligeantes, en lui expliquant ce à quoi il vient de penser et que pour quelqu’un comme lui l’est, issu d’une famille de la haute noblesse, il était sans aucun doute des plus vertueux.

De voir le sourire revenir sur le visage de Lee, ramène à l’esprit de Kai ses dernières paroles en classe.

- Tu serais d’accord pour que je partage ta chambre ?
- Pourquoi insistes-tu aussi lourdement, je t’ai dit que je n’étais pas se genre de gars à coucher avec quelqu’un qu’après tout je ne connais que depuis peu et un garçon qui plus est.
- Qui te parle de coucher aussi, c’est juste pour que Louis et Daniel aient leur intimité, puisque Ralphy a déjà pris la décision de partager une chambre avec Marc.
- Comme si cela te dérangeait de les voir faire l’amour ensemble ?
- Bien sur que non quand nous sommes tous pour le faire, mais là ce n’est pas pareil.
- Tu m’expliquerais bien la différence ?

Devant le mutisme de Kai, Lee soupire en reprenant sa marche vers la sortie jusqu’au moment ou une réponse lui vient qui sera difficile au petit blanc d’y trouver à redire.

- Donc tu peux aussi bien prendre le lit de Marc dans la chambre de Charles, du coup il n’y aurait rien à chambouler si ce n’est déplacer vos affaires d’une armoire à l’autre. De plus Charles n’a pas l’air du gars chiant et passe ses nuits ou à dormir, ou je ne sais où, mais certainement pas dans sa chambre.
- Tu ne m’aimes vraiment pas, je pensais que c’était comme pour moi avec toi un jeu juste pour se charrier gentiment, mais je me rends compte que tu le penses vraiment. Si c’est comme ça oublie et gardons nos distances en n’étant juste que des relations de colocs et d’études, rien de plus.