Chapitre 078 : « vacances d’été. »

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Chapitre 078 : « vacances d’été. »

« À bord de la navette extra-terrestre. »

Plusieurs jours déjà qu’ils sont à l’intérieur et plongés au plus profond de la faille sous-marine, l’ambiance délétère à bord montrant bien les problèmes qu’il reste à résoudre avant de prendre la décision finale de quitter ou pas ce système stellaire.

Le plus important étant cette nourriture infecte qui sort de l’appareil étrange et manifestement destiné à des estomacs tout autres que ceux des garçons, Charles lui-même faisant la grimace à chaque bouchée ingurgitée.

- Il n’y a pas à dire, c’est vraiment dégueulasse !
- Il est hors de question d’envisager un voyage à bord de cet engin tant que nous ne résoudrons pas le problème de la nourriture.
- De toute façon j’ai pris ma décision et cela se fera sans moi, bouffe cinq étoiles ou non, il est hors de question pour moi de quitter parents, amis et statut social.

Personne ne répond plus à Lee-Rim tellement sa décision a été donné maintes et maintes fois, tous pourtant à part Charles le comprennent et donc ne lui en veulent pas de les laisser tomber.

Daniel voit bien cette fois encore la mine de Charles se renfrognée, par la simple idée de perdre celui qui maintenant qu’il se retrouve par son aveu libérer sexuellement compte plus que tout pour lui.

Il l’emmène donc discrètement dans une autre pièce pour lui parler seul à seul, préférant cette solution que d’utiliser la télépathie qui rend toujours Charles aussi mal à l’aise.

- Je pourrais le formater pour qu’il change d’avis si tu veux ?
- Merci, mais je ne le supporterais pas et je ne pourrai plus le regarder en face, à quoi bon obliger quelqu’un à faire le contraire de sa volonté.
- Il ne s’en rendrait pas compte et penserait juste que cela vient de lui.
- Encore une fois, non merci ! Je l’aime trop pour accepter ce genre de manipulation, j’aurais l’impression d’avoir un petit ami lobotomiser et je le vivrais encore plus mal que de le voir me quitter.

Daniel comprend qu’il est inutile d’insister et quelque part au fond de lui il s’enorgueilli d’avoir un ami aussi altruiste, sachant très bien que très peu auraient eus cette volonté de lui refuser le service qu’il lui proposait de lui rendre.

- Peut-être pourrons nous revenir un jour, quand j’aurai retrouvé quelques pouvoirs et faire en sorte que vous puissiez vivre à nouveaux ensemble.
- Tu pourrais réellement le faire ?
- N’étais-je pas une sorte de dieu aux yeux de ton peuple, ta mémoire ancestrale doit avoir le souvenir de ma puissance quant elle était au sommet de mes capacités, dommage qu’à ce moment là j’ignorais tout de moi et de mon passé, sinon nous n’aurions pas à vivre de tels déchirements de cœurs.
- Tu veux sans doute dire par là que je n’aurai pas connu Lee-Rim.
- Hum…
- Tu n’as pas à t’en vouloir, pour rien au monde je ne voudrais l’oublier, tout comme toutes ces merveilleuses journées que nous avons passées ensemble.
- Nous ne sommes pas encore partis, il reste à résoudre le problème de la nourriture et le temps de trouver la solution, tu auras sans doute encore quelques bons souvenirs à garder de lui.
- Pas s’il continue de m’éviter comme il le fait depuis que nous avons parlé de quitter cette planète. Depuis lors j’ai l’impression de n’être plus qu’un inconnu pour lui, il n’adresse plus la parole à personne si ce n’est avec Louis en cherchant à le persuader lui aussi de rester.
- Louis ne ferait jamais cela, il est l’un de mes cinq nourriciers.
- Il y en a eu avant lui et il y en aura d’autres après lui, pourquoi montres-tu une telle assurance ?
- Avant c’était avant ? j’étais sous le coup d’une sorte d’amnésie qui étrangement avait semble-t-il également le pouvoir de bloquer ce qui me lie à mes nourriciers et leurs donnent en échange cette éternelle jeunesse, tes souvenirs doivent également aller dans le sens de mes paroles.

Charles justement s’est plongé en plein dedans, alors qu’il ne suit plus que d’une oreille les paroles de son ami.

- Il est étrange que je n’aie pas plus de souvenirs que ceux qui remontent à ma mémoire, cela ferait si je ne me trompe pas, plusieurs centaines de millénaires que tu n’aurais plus eu personne à tes côtés.
Ce qui explique pourquoi je devais absolument vous quitter, votre espèce ne comporte que de rares individus de sexe masculin, ceux-ci se sont encore plus raréfiés quand vous avez détruits votre planète pour partir en migration. Le « Cha-A un » n’ayant plus que deux hommes d’équipage et un prince consort à ma disposition pour me recharger en énergie, alors que mon corps au contraire de maintenant était à son apogée au niveau de mes pouvoirs. Rends-toi compte que depuis tout ce temps j’ai toujours été sevré d’un des deux éléments nécessaires à ce que je me sente enfin entier.
- Je comprends bien les affres que tu ressens, maintenant que tu as retrouvé tes souvenirs et la capacité physique d’élire tes nourriciers, il te manque cette fois l’autre élément qu’est celui de la déification.
- Avoue que je dois être quelque part maudis ! Hi ! Hi !

Charles est visiblement surpris d’entendre ce rire d’amusement, alors qu’il plaignait sincèrement Daniel de son terrible destin à ne jamais se retrouver entier.

- N’est-ce pas l’un des buts de notre voyage de trouver un lieu de piéter sur ta personne ?
- Bien sûr, mais cela ne me réjouis pas plus que cela, tu imagines le temps qu’il va encore me falloir ? en premier lieu de trouver cet endroit et en second lieu de faire en sorte d’y être reconnu, ce n’est pas encore demain que je pourrais rentrer chez moi à ce rythme.
- Puisque le temps n’a pas de réelle valeur pour toi, tu n’as donc pas à t’en inquiéter, pas vrai ?
- C’est à la fois exacte et inexacte, c’était le cas quand j’ignorais ma véritable identité, mais cela n’est plus le cas maintenant sans pour autant que je m’explique pourquoi tout m’est revenu d’un coup. Il va me falloir maintenant ronger mon frein en comptant le temps qui me sépare de mes amis et de ceux de mon peuple, l’attente cette fois sera une véritable torture pour moi et cela même si tout pourrait me faire croire le contraire.
- Tu parles de tes parties de jambes en l’air d’avec tes beaux gosses ?
- Je t’avoue que oui ! Hi ! Hi !
- Tu n’as vraiment aucune empathie avec moi à me savoir seul, pas vrai ?

Daniel observe du coin de l’œil son ami en cherchant à savoir s’il est sérieux dans son propos, ou tout simplement ironique.

- Rien ne t’empêchera de participer avec nous tous ou seulement celui ou ceux avec qui tu noueras des liens, les nourriciers ne sont pas exclusifs, quoique en général ils vivent assez « d’émotions » pour rester à s’éclater au sein du groupe quand ils leur restent un semblant d’énergie ou un excès de libido.
- Tu connais ma réponse, je ne suis pas mentalement près à ce genre de partages.
- Dans ce cas peut-être devrions nous trouver un remplaçant à Lee quand nous le déposerons à terre.

Charles foudroie du regard son ami pour qu’il puisse avoir eu ce genre de pensées, comme s’il pouvait du jour au lendemain remplacer celui qui emplie toute la place dans son cœur.

Sa bouche s’ouvre pour l’admonester, mais se referme finalement en préférant le quitter avant que les mots n’aillent trop loin, laissant Daniel soudainement devenu conscient de ce que sa plaisanterie avait sans doute profondément blessé l’amour propre de Charles.

Il se retourne alors pour rejoindre le reste du groupe toujours devant l’appareil délivrant cette nourriture aussi horrible soit-elle, mais néanmoins nécessaire pour leurs organismes, quand il tombe quasi nez à nez devant Lee-Rim complétement dévaster, comprenant qu’il venait sans doute de surprendre tout ou partie de leur conversation.

Ne sachant ni ne trouvant les mots qu’il faut, Daniel préfère l’éviter et quitter la pièce sans une parole, il n’a pas fait trois pas qu’il se sent saisir pas la manche.

- Attends !!

Il se tourne alors pour faire face au visage dévaster du jeune prince, ce dernier le fixant dans les yeux d’un regard suppliant.

- Que puis-je faire pour toi ?
- Je…

Daniel comprend l’énorme pression que doit ressentir le jeune homme, qui d’un côté n’arrive pas à se séparer de tout ce qu’il a vécu et connu jusqu’à ce jour et de l’autre de devoir quitter celui qu’il aime également à n’en pas douter de tout son cœur et qui vient une fois de plus de lui prouver combien il est près à souffrir pour lui laisser son libre arbitre.

- Tu ne pourrais pas juste apaiser mon esprit, pas comme tu l’as dit me faire oublier ma vie d’avant, ni mes parents, mais juste faire en sorte de… que… ce soit… moins dur pour moi.
- Tu tiens beaucoup à Charles n’est-ce pas ?
- Encore plus après ce que je viens d’entendre, trop pour pouvoir continuer à vivre comme avant de le connaitre. Peux-tu… enfin… juste un peu…

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