Chapitre 138 : « rencontre d’avec les passagers du « Kannn ». »

« Une semaine plus tard. »

Le « Kannn » traverse l’espace à une vitesse folle, refaisant en arrière le trajet qu’il a gardé en mémoire et cela dans le but de retrouver l’ouverture entre les univers pour rejoindre celui des cinq félons, il ne restera plus ensuite qu’à trouver un moyen pour rejoindre leur univers d’origine et pour cela ils comptent tous sur Xiao-Lu et toute cette puissance qu’il a accumulé en lui depuis ces derniers mois.

La décision est prise après quelques semaines à apprendre à tous à mieux se connaitre et aussi de "jouir" de nouvelles expériences sensorielles avec de nouveaux partenaires, qui aussi bien d’un côté que de l’autre les ont étonnés par leurs imaginations débordantes ainsi qu’une libido toujours à fleur de peau.

La décision donc, fut prise venant de tous d’entrer en stase et d’éviter de ce fait de revivre tous ces siècles enfermés dans le vaisseau, n’ayant plus rien à découvrir qu’ils n’ont déjà enregistrés dans les banques de données.

Le premier arrêt programmer les amena dans le système planétaire où Florian, Kim et Alexandre y vécurent tout un tas d’aventures, ils ne s’y attardèrent pourtant pas après avoir constater que tous leurs efforts pour y amener la paix avaient été vains.

La planète ayant visiblement les marques récentes d’une guerre dévastatrice de grande ampleur, de plus ayant eu connaissance du départ d’Alexandre, ils ne restèrent que quelques jours à visualiser avec horreur de quoi sont capables les humains quand il s’agit d’atrocités et de destructions.

Le deuxième arrêt prit plus de temps, le « Kannn » ayant gardé le souvenir des blessures et des douleurs atroces que le passage entre les deux univers lui a fait ressentir, il rechignait donc à suivre les directives et il y a fallu toute la patience de son maitre pour qu’enfin il accepte de franchir le pas, se retrouvant semble-t-il tout surprit de n’avoir rien ressenti, ignorant que la barrière n’avait vécu que le temps qu’elle était maintenu par les cinq maléfiques.

Le troisième arrêt qui était prévu non loin de la zone du vortex qui les avait sortis de leur univers et une fois-là d’y chercher un « passage » pour le rejoindre, les retrouva contre toute attente dans le vide de l’espace avec un seul système stellaire en vue encore trop loin pour être éventuellement reconnu, mais certainement pas ce même lieu constellé d’étoiles mourantes dans le souvenir de ceux qui l’ont connu.

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Val revient de cette première mission avec la satisfaction d’avoir réussi à les ramener là où il sera plus facile pour eux d’envisager leur retour une fois qu’ils auront retrouvé son cadet et que tous les cinq soient enfin réunis, ce qui pour lui est préférable à l’idée du conseil de les transférés tous depuis là où ils sont et ce de façon manu-militari sans leurs laissés le choix, n’acceptant pas que son frère tout comme ses amis soient considérés comme le seraient des prisonniers évadés d’une prison.

Il attend maintenant que tous les autres envoyés tout comme pour lui reviennent de leurs premières missions, leurs laissant ainsi encore un peu de temps histoire qu’ils prennent la bonne décision de rentrer d’eux-mêmes.

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« Sur « Penn », grand temple de Linn. »

Eldarian observe le ciel immuable où seul deux lunes et un unique soleil, évite de montrer le vide absolu de cette partie de l’espace.

Plus de deux siècles déjà qu’ils ont définitivement quittés la dernière galaxie propre à être ensemencer et que le système stellaire semi-artificiel file à travers l’espace dans l’attente d’en rencontrer une nouvelle.

La vie sur « Penn » poursuit donc son train-train, décennies après décennies, siècles après siècles, donnant naissance à de nouvelles générations qui prennent la relève de la précédente, mais cette fois ci sans heurts ni calamités.

Les traditions se perpétues comme elles se doivent de le faire et le petit groupe « d’immortels » que sont devenus ceux issus de la Terre s’arrange pour changer son lieu de résidence à chaque génération afin de pouvoir mener une vie à peu près normale.

Il en est là dans ses pensées, alors que la prochaine visite d’Alexandre et de Raphael est programmée pour les jours à venir, souriant de par avance du plaisir qu’ils vont partager ensemble durant ces quelques jours de visites ce faisant bien trop rares à son gré.

Il en est là dans sa contemplation du ciel, quand il reçoit l’appel et qu’il se rend nerveusement vers le local secret où se trouve l’artefact, seul lieu sur « Penn » où il peut échanger des pensées avec l’âme de la planète.

Discuter est un bien grand mot, disons plutôt recevoir des perceptions qu’il doit ensuite traduire avec le risque d’erreur qui va avec.

Quand il passe l’ultime sas et que ce dernier se referme derrière lui, la nuée oppressante le recouvre alors et son esprit reçoit des images, celles d’une ombre immense et noire, semblant traversée l’espace en se dirigeant vers eux.

La peur d’un nouveau péril et le premier réflexe bien naturel qui le prend aux tripes, avant que plusieurs spots visuels rapides ne lui montrent une silhouette qu’il fini par reconnaitre, ajouter à cela le manque d’anxiété venant de l’âme pensante de « Penn » et il retrouve son calme avec la conviction que sa crainte du danger n’a pas lieu d’être.

La communication s’arrête aussi brusquement qu’elle avait commencé et Eldarian se sent libéré du poids pesant sur son corps, respirant de nouveau naturellement.

Il sort l’esprit pensif de la salle secrète pour se diriger vers la petite ville longtemps cachée au reste du monde, où vivent toujours un grand nombre de « Goths », premiers habitants humains de « Penn » et où se trouvent parmi eux de nombreux mages ayant pour beaucoup retrouver la puissance de leurs ancêtres.

Il entre dans un estaminet où il sait trouver l’un d’entre eux faisant parti de ses connaissances, il l’aperçoit et lui fait signe de la rejoindre dans un coin reculer de la grande salle.

- Que me veut le grand maitre du temple ?
- Je dois parler à ton roi, peux-tu le lui faire savoir ?

L’homme psalmodie en fermant les yeux durant quelques secondes, utilisant la puissante magie de « Penn » pour communiquer avec celui dont la puissance reconnue l’a amené à être élu quelques décennies plus tôt roi dragon, succédant à celui qui a terminé sa très longue vie et qui a été le géniteur reconnu, à la fois d’un puissant dieu, mais également du premier grand maitre actuel, ce dernier traversant depuis lors les siècles sans paraitre prendre de l’âge.

L’homme aux longs cheveux roux ouvre de nouveaux les yeux.

- Il était déjà en chemin pour te rencontrer, il précédera celui avec qui il voyage et arrivera ainsi au temple avant la nuit tombée.
- Cela peut attendre jusque-là, je te remercie de ton aide.

Le grand mage se relève et s’incline avec respect avant de retourner à ses occupations, laissant Eldarian à la fois satisfait, mais toujours anxieux de ce que lui a montré « Penn », se demandant s’il a bien traduit le message semblant annoncer le retour de son frère jumeau.

L’hésitation lui vient essentiellement du fait que jusque-là « Loup » se contentait d’apparaitre tout simplement non loin de la cité Elfe et non pas en utilisant un moyen de transport, moyen qui de plus lui semble bien étrange, un peu comme s’il était vivant, c’est du moins l’image qu’il en retient.

Sans doute l’explication en est-elle simple et que comme le lui a confié à son arrivée Alexandre, son frère « Loup » ne reviendrait pas seul, mais comme le grand blond l’avait prévu, accompagner de nombre de ses amis tous venus pour le retrouver.

Il retourne alors jusqu’à ses appartements, pour envoyer cette fois une brève missive par la voie des airs à l’intention d’Alexandre, le prévenant juste que l’instant tant attendu par lui semble sur le point d’arriver.

Il libère l’oiseau messager avec un soupire de résignation, sachant bien que cela devait arriver un jour et que c’est justement après avoir pris conscience d’une séparation semblant inéluctable, qu’ils ont décidé quasiment depuis le début de leur relation à ne pas vivre ensemble afin d’en limiter le moment venu l’impact émotionnel.

La seule inconnue au tableau est le devenir de Raphael, Eldarian priant qu’il reste sur « Penn » qui le maintien en vie grâce aux pouvoirs conjugués d’Hoshio et de Val, celui qui les a amenés sur ce monde, pour qu’il vienne vivre à ses côtés après le départ d’Alexandre.

Une ombre d’inquiétude prend le maitre guerrier à la pensée de perdre celui qui dans son cœur a petit à petit prit la place d’Aerandir et qui depuis la disparition de ce dernier lui a permis de se sortir d’une terrible dépression et de garder un esprit ouvert à de nouveaux plaisirs.