1 - Fred Weasley
« Il est mort »
Ces mots résonnaient en boucle dans sa tête, comme un écho dans une grotte sans fond, comme la certification d'une volonté auquel elle ne voulait pas y croire. Ces trois mots, presque aussi anodin que dévastateur, heurtaient et brisaient son cœur, petit à petit, sans jamais abimer pour pouvoir blesser d'avantage encore et encore pour toujours recommencer.
Mais après tout, ce n'était que des mots, et Kate voulait voir pour y croire. Elle voulait voir des ses propres yeux et assimiler d'elle même la nouvelle, malgré toute la confiance aveuglante qu'elle portait à Harry. Alors, sous cette bataille aussi sanguinaire que l'étaient ces trois mots, elle traversa les ennemis comme amis qui ne cessaient de se lancer des sortilèges sous les protestations de son frère, et fonça sans s'arrêter, le cœur battant.
Elle ne voulait qu'une chose ; elle ne voulait qu'une seule personne. Elle se raccrochait à l'espoir de le voir, bien vivant, et de le toucher, de le sentir contre sa peau, éspérant que les mots de son frère n'étaient qu'une farce, mais alors de mauvais gout. Mais Harry avait l'air tellement sincère et chagriner, et cela inquiéta d'avantage la brune.
Kate jetait de maléfices, sans même avoir à ouvrir la bouche, ne ratant que très rarement ses cibles. Dans ses yeux, on pouvait y lire de la crainte mais surtout de la détermination. D'un simple coup de baguette, tous ceux qui se mettaient en travers de son chemin devenaient victimes d'un long châtiment.
Au détours d'un couloir, Kate s'arrêta, baguette en l'air. Elle ne savait pas ou il pouvait bien se trouver à cette instant, et elle voulue se cogner la tête contre le mur lorsqu'elle se rendit compte que l'aide de Harry aurait été la bienvenue.
Elle entendit des pas venir à elle, et d'un geste brusque pointa sa baguette sur le nouvel arrivant.
« Ginny ! J'ai crue que tu...
— Kate, coupa-t-elle, au bord des larmes, il faut que tu sache. Kate... C'est Fred. »
Kate baissa sa baguette magique, le cœur lourd, les larmes qui menaçaient de faire surface. Elle ferma très fort les yeux refoulant sa tristesse au fond d'elle, avec la certitude qu'il fallait qu'elle le voie, puis réouvrit ses paupières, arborant un visage neutre, sans rien laisser paraitre.
« Je sais, dit-elle d'une voix calme, beaucoup trop calme au gout de Ginny. Harry m'a dit, tout à l'heure. Je sais, Ginny. Il faut que j'aille le voir. »
La jeune femme aux cheveux flamboyant l'observa, avec la minutieuse impression que d'un moment à l'autre son amie allait agir, d'une quel qu'onc façon, mais ne voyant rien vernir, acquiesça et la guida jusqu'à son frère.
Kate tomba des nus lorsqu'elle vit le corps paisible et sans vie de celui qui aurait du partager sa vie pendant de nombreux années encore. Elle s'y était attendue pourtant. Harry lui avait bien dit, ainsi que Ginny, mais elle ne voulait pas y croire, pas avant d'en avoir le cœur net. Mais la douleur de cette perte était plus dense, plus dévastatrice, parce que Kate espérait, croyait de tout son cœur, et il lui était difficile d'excepter.
Fred Weasley, celui qu'elle aimait, qu'elle chérissait, sa moitié, sa vie était mort. Pour toujours et à jamais. Il était allonger sur ce sol froid, la bouche s'étirant en un sourire joueur, le regard regardant dans le vide, dans laquelle ne brillait plus cet éclat qui aurait assurer à Kate qu'il était encore vivant. Elle ne le verrait plus jamais avec cette air malicieux sur le visage, et cette pensée était de trop. Son corps ne répondait plus à ses ordres et elle se sentit flancher. Ses genoux heurtèrent sans délicatesse le sol emplie de gravats de pierre qui l'écorchait la peau. Une douleur fulgurante lui traversa les jambes, mais rien était comparable à celle qui était tout au fond de son cœur, de son être. Rien était comparable aux déchirements de son cœur, couper, briser en trilliard de morceaux irréparable.
Ses larmes coulèrent en torrent sur son visage couvert de suie et de poussière, lui brouilla la vue sur cette image tellement atroce. Elle porta une main tremblante sur la joue encore chaude, mais pour combien de temps encore ? de son compagnon et apprécia ce doux contacte déchirant, une tout dernière fois. Puis, avec deux doigts, ferma délicatement les paupières de son doux et tendre, laissant ainsi disparaitre à jamais ce regard qui autrefois,
l'observait avec tout l'amour et l'admiration du monde.
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