Mon esprit est envahi de pensées tourbillonnantes, s'entremêlant dans un chaos émotionnel. D'un côté, je veux honorer l'héritage de ma famille, m'accrocher à ces précieux souvenirs et retrouver le réconfort que j'espère tant.

Mais d'un autre côté, l'idée de dormir dans cette grande maison, seule, sans la présence aimante de mes parents, me terrifie.

La tension monte en moi, créant une vague d'émotions complexes : la tristesse, la nostalgie, mais aussi la détermination et le désir de surmonter mes peurs. Je réalise que la seule manière de faire face à mes angoisses est de les affronter de front.

Je sais que si je cède à la peur et pars, je ne fais que repousser l'inévitable. Je dois faire preuve de courage et trouver la force que ma mère m'a transmise pour rester, malgré la douleur qui peut m'envahir.

Dans un dernier moment d'hésitation, je regarde par la fenêtre vers le ciel étoilé. Je pense à celle qui ma donné l'envie de vivre cette vie, à son sourire bienveillant qui m'encourageait toujours à surmonter les obstacles. Elle qui m'a appris à toujours me battre pour une bonne cause.

Et là, c'est une bonne cause.

Je sens comme une présence invisible, une étreinte réconfortante, qui semble me dire de rester, de ne pas fuir.

Finalement, je prends ma décision. Il est temps pour moi de laisser aller mes craintes, de me confronter à mon passé et d'honorer l'amour de ma mère en trouvant la force de continuer sans elle.

Je fait mon lit avec les draps que les amis de mon père ont posés dessus, puis je m'allonge. Soudain, je pose mes yeux sur l'étagère en face de mon lit, et plus précisément sur ce qui parais être un album photo.

Émue par la découverte de cet album, je m'installe confortablement sur mon lit pour parcourir les souvenirs figés dans les pages. À chaque photo, mon cœur se serre un peu plus, mais je les contemple avec mélancolie et contemplations.

Les clichés racontent une histoire de bonheur et de complicité entre ma mère, mon père et moi. Je me rappelle de tout ses bon moments d'éclats de rire.

Mais l'une des photos, en particulier, attire toute mon attention. C'est une image de ma mère, souriante et radieuse, prise dans notre jardin fleuri.

Je me souviens de cette journée où, ensemble, nous avions planté de nouvelles fleurs colorées. "Ceci sera notre petit havre de paix", me disait-elle, "Notre jardin secret à tous les deux !"

Soudain, une idée traverse mon esprit : je décide de rendre hommage à ma mère en recréant ce jardin qui lui était si cher. Inspirée par les photos. Je me mets à dessiner les plans du jardin, en choisissant soigneusement les espèces de fleurs et les arrangements.

J'imagine déjà le parfum enivrant qui flottera dans l'air et les couleurs éclatantes qui égayeront ce petit coin de paradis. Je veux transformer ce lieu en un véritable symbole de l'amour et du souvenir que j'ai de ma mère.

Avec une détermination renouvelée, je me prépare à passer la nuit dans cette maison.

Alors que je m'allonge dans mon lit rempli de souvenirs, je sais que cette nuit sera un long voyage émotionnel intense, mais essentiel pour guérir et avancer. Dans le silence de la maison endormie, je prends une profonde inspiration, prête à affronter la nuit.

À mon réveil, j'appelle ma meilleure amie pour lui demander de m'accompagner dans une pépinière pour choisir les plantes avec moi et pour m'aider à penser à chaque détail, en espérant qu'elle se rappelle cet espace florissant qui ressemblait tant à ma mère.

Ma meilleure amie entre dans la maison, me saute au cou et me fait des bisous en me demandant comment s'est passée ma nuit.

- Je vais bien, ne t'inquiète pas, ma tête est remplie de souvenirs.

- Tant mieux alors, cela me rassure, car je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Enfin presque, parce que mon chéri voulait savoir comment se sont passées nos retrouvailles ! Je lui ai dit que tu viendrais à la maison ce soir pour dîner et pour finir de raconter ton aventure. Ne t'inquiète pas, je ne lui ai pas dit que c'était un plan à trois.

- Ah d'accord, tu veux vraiment que je finisse mon histoire devant ton mec ?

- Oui, c'était le deal.

- Pas de souci, alors.

Puis, je regarde ma copine et lui explique mon idée, elle est emballée. Nous partons à la jardinerie et nous sélectionnons des fleurs qui reflètent la personnalité joyeuse et lumineuse de ma mère.

Nous passons la journée à creuser la terre, à planter les graines, les plantes et à façonner le jardin selon les photos. Au fur et à mesure que le jardin prend forme, je ressens une profonde satisfaction.

Chaque fleur plantée est un acte d'amour et une pensée pour ma mère. Ma meilleure amie est trop contente de voir le sourire qui se dessine sur mon visage.

Nous savons que nous avons réussi ensemble la réalisation qui rend hommage à la mémoire de ma mère. Cette réalisation est sans aucun doute le fruit d'un travail acharné, d'une passion profonde et d'un dévouement sincère pour préserver et honorer la mémoire de quelqu'un d'aussi cher.

- Voilà ma belle, je vois que tu es satisfaite de ce petit éden.

- Oui, Hoani, et je ne te remercierai jamais assez pour avoir contribué à sa réalisation.

- Bon, maintenant, tu comptes faire quoi aujourd'hui, Féline ?

- Pour être franche avec toi, je n'en sais rien, je vais voir.

- Bon, moi, je te propose que l'on fasse quelques boutiques ensemble. Et ! Tu ne m'as pas dit quand arrive Lola.

- Ah, oui, c'est vrai, Lola ! Arrive demain après-midi.

- Où atterrit-elle ? À Ajaccio ou à Figari et à quelle heure ?

- À Figari à 16 h 30.

- Cool, on ira ensemble pour l'accueillir, tu ne lui as pas dit que j'étais au courant.

- Non, elle ne le sait pas, elle va être trop contente de te voir et peut-être qu'elle aura une petite histoire à nous raconter ?

- Une histoire ?

- Bah ! Oui, imagine qu'elle ait fait un truc dans l'avion avec un steward ou un passager ?

- Mais non ! Tu crois qu'elle aurait pu prendre du bon temps dans l'avion ? Remarque, vous avez déjà fait un plan à trois, donc s'envoyer un steward, pourquoi pas ! Je te rappelle que tu me dois la suite de votre trio.

- On verra, me réponds-je.

- Bon, on se retrouve vers douze heures trente au restaurant de mes parents. J'ai réservé une table pour trois.

- Pour TROIS ?