Lettre de Manu à Bri-Bri
Hier soir, je recopiais mon français, et pensais à vous. Je redoutais ce moment, où vos traits finiraient par me revenir, vos paroles termineraient de me séduire, et vos gestes hanteraient les plus belles de mes nuits. J'ai 16 ans, un âge banal en somme. Mais à cet âge, je perds facilement es moyens, essaye de trouver ma place en ce monde de fous, pose des questions à mes parents, découvre les joies de la croissance et plus précisément, de la puberté. Mes hormones crient votre prénom, mais je les laisse gémir. Je viens ici vous parler d'avenir, de comment pourrais-je conquérir le vôtre, le nôtre pour que nous menions ensemble notre projet à bien. Je me remémore ma rentrée ici. Les lycéens m'acceuillirent fort mal, quoique ceux de la gente féminine semblaient m'accepter plus facilement que les autres. Ma mère m'accompagnait, et je me souviens encore qu'elle me glissa à l'oreille "méfie toi de cette femme-là, car elle ne m'inspire pas confiance", en vous voyant. Mais je ne l'écoutais déjà plus à ce moment précis. Car alors mes yeux se portèrent sur les votres, et je crus que j'allais m'évanouir, comme si mon monde s'écroulait instantanément et que vous étiez la seule à tenter de le sauver. Les premiers jours, je ne voulais plus retourner au lycée, puisque je croyais que je me consumerais, si nous nous recroisions. Ma mère vous appelait "el diablo", bien qu'elle n'ait de mémoire aucun ancêtre Espagnol, et mon père allait convoquer l'administration. Devant la gravité de la situation, je leur mentit, je leur dit que tout allait bien, et le lendemain, je retrouvais mon pupitre. Nous passâmes ensuite 3 mois ensembles, et encore aujourd'hui, je peux affirmer sans prendre de risques qu'il s'agissait des pires 3 mois de ma vie. Le suis-moi, je te fuis, pourrissaient mes journées, l'hésitation faillit me détruire. Et aujourd'hui, je vous pardonne. Car je vous aime. Je vous ai aimé. Et, si Dieu, Allah, ou quelque autre divinité le veut, je vous aimerait toujours. Car c'est cela, l'amour. C'est savoir pardonner l'amante, raconter des carabistouilles à ses parents, trahir les commerçants, en leur promettant que oui, la galette que vous venez d'acheter là, elle est bien pour vous, et pas pour quelquonque consommateur extérieur. Aussi n'ai-je pas peur de le répéter, je vous aime, et ce n'est pas un caprice d'adolescent fébrile et indécis. Ni de la poudre de la perlimpimpin à jeter sur les murs de mon insouciance.
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