Sans Frontières
Mes amis, je souhaite que vous ne ferez pas que lire ces mots, mais en comprendrez le sens. Cette histoire est celle d'un homme qui a vu de nombreuses civilisations tombées. De nombreux mondes mourir. Des villes brûlées, des Hommes mourir.
S'il y a bien une chose que l'Homme à travers le cosmos à toujours cherché, c'est le progrès. Un progrès qu'importe son prix. Sous n'importe quelle forme, n'importe quel visage, le progrès est le but, il est le parcours, et il est la récompense. Si les Humains cherchent ce progrès, ce n'est pas dans le but d'améliorer le monde, non, c'est pour le progrès. Une course folle qui le pousse à toujours plus d'idioties.
Sur Terre, la première, l'originale, les Hommes vivaient en quelque sorte en harmonie avec eux même. Évidemment, ils sont belliqueux par nature et se faisaient donc la guerre, mais rien qui ne les empêche de s'entendre. Drôle de concept n'est ce pas ? Les Hommes se battent, et pourtant, ils vivent en harmonie, cela n'a pas de sens, car cette race n'a pas de sens. Et la décision qui causa leur perte, en fut la dernière preuve.
Alors que l'Homme avait colonisé jusqu'à la dernière place habitable de sa galaxie, La Voie Lactée ( Vous comprendrez que j'utilise ce nom pour éviter des confusions inutiles. ), il décida de faire une expérience. Une expérience idiote, mais c'est le propre des Humains de faire des expériences idiotes, ils sont comme... Des enfants, des enfants turbulents qu'il faut en permanence materner, ils sont invivables. Vraiment, vous devriez les rencontrer un jour, et puis leur vie est si courte, liez vous d'amitié avec l'un d'entre eux, et le lendemain il sera mort. Mais revenons en à cette stupide experience.
Pour vaincre leurs défauts, ils pensèrent à une idée. Abattre les frontières. Grossière erreur, tous les peuples un peu évolués du cosmos le savent. Mais les Hommes n'ont pas atteint ce niveau d'évolution, eux qui en sont encore à se demander s'ils sont homme, ou femme, ne comprenant pas, que la réponse est sous leurs yeux...une réponse pendouillante pour certains. Ce qui pour nous semble évident, pour eux ne l'est pas. Ils se posent des questions ridicules, et parmi celles-ci, la question qui les poussa à s'auto-détruire : pourquoi les frontières existent ?
Tout commença vers la fin de leur vingtième siècle, ces questions commencèrent à germer dans certains esprits, et elles firent un bon bout de chemin, restant dans les têtes jusqu'au trente-sixième siècle. Et c'est à l'aube de ce trente-sixième siècle que l'Humain mit son idée en marche : ils coloniseraient une planète, sans langue, sans frontière, sans pays, sans appartenance. Et c'est à l'aube de ce trente-sixième siècle, qu'ils disparurent.
Les premiers temps se passèrent bien, très bien même, la colonie évolua à une vitesse folle et rapidement, elle se transforma en " Nouvelle Terre ". Les habitants de cette planète ne connaissaient pas de sentiment d'appartenance, pas de nation, pas de grande chose qui les liaient. Les premiers colons maintenant âgés passèrent l'arme à gauche, les Humains sont si fragiles... Et avec eux, les souvenirs de la Terre, de leurs pays. Les gens devinrent de plus en plus isolés, de plus en plus solitaires, ils ne se reconnaissaient pas dans le voisin, ils n'avaient pas de liens, et pas de raison d'en avoir. La société Humaine s'était délitée, l'expérience, était un fiasco.
Mais tout cela, ne serait pas si grave si le cosmos était un lieu pacifique. Oh oui, si l'univers était en paix, il n'y aurait pas eu de problème, une autre société décadente qui a perdu ses repères, une parmi tant d'autre. Mais non, l'univers, c'est la guerre.
Ces gens sans frontières, sans raison de se battre, avaient oublié comment le faire.
C'est alors que le deuxième soleil de la Nouvelle Terre se levait, qu'ils arrivèrent. Armés jusqu'aux dents et montés sur d'étranges véhicules fondus dans un alliage que les pauvres Hommes ne connaissaient pas, ils venaient conquérir. Mais les Hommes étaient devenus faibles, apathiques, et par-dessus tout, ils ne voulaient pas se battre. Ils n'avaient aucune raison de le faire. Ils n'avaient pas de frontière, pas de pays, pas de drapeau à défendre.
Ce fut un massacre. Les Hommes se firent abattre tel des porcs, et la Nouvelle Terre fut prise en quelques heures seulement. Ce jour signa la fin de l'espèce Humaine. La moitié du peuple Humain s'était rendu sur cette Nouvelle Terre. Mais l'autre moitié manquait maintenant de bras, la Terre tomba quelques semaines plus tard. Et avec elle, l'Humain.
Annotations
Versions