La fin du voyage
Encore et toujours, je déteste les fins. En général, je m'arrange pour les fuir, je courage, je ris, j'arrache la dernière page. Mais ce n'est pas toujours possible. Parfois, les seules options que nous avons sont les mauvaises. Parfois, quoi que nous fassions, la fin est malheureuse. Pour repousser l'inévitable, je prends le chemin le plus long. Je rejoins la fin du voyage, en faisant des détours, des vas et viens, je réponds aux différents appels, je fuis. Je fais des kilomètres, traverse des années-lumière, vois le temps passé, j'ai vu le Dernier Jour, j'ai vu bien des vies se terminer, ça fait quelque chose au début, mais avec le temps, c'est triste, mais on s'y habitue, on fait avec. La seule chose à laquelle on ne s'habitue pas, c'est cette idée, l'idée que tout, toujours, à une fin. Et ce voyage ne fait pas exception.
Ce texte aussi en aura une, ce texte sera peut être même le plus courts des voyages. L'univers, le temps, ils ne sont que des variables, les Humains pensent que ces choses sont des lignes droites, une constante, vous vous trompez souvent mes amis, mais rarement à ce point... Enfin, non, vous vous êtes déjà trompé plus que cela, mais pas rarement sur des choses aussi importante... Quoi que si je me rappel les vingt et vingt-et-unième siècles, vous vous êtes bien plantés sur pas mal de choses, de sacrés blagues que ces siècles la. Particulièrement en Occident, on aurait dit voir de véritables blagues, je vous le dit, même les Praetus se sont moqués de vous, c'est dire ! Je connais même des Humains qui me soutiennent qu'ils aiment les poires ! Ou les mandarines ! Personne n'aime ces trucs ! Drôle d'espece que la votre... Mais je dérive, encore une fois, je repousse la fin.
Les étoiles défilent sous mes yeux, je voyais les planètes naitre, vivre, et s'éteindre, des nébuleuses magnifiques, des naines blanches si triste, rien n'égale la beauté de l'univers. Il est la vie, la mort, le cycle, mais même lui, fait partie du cycle, ce cycle dont il est la manifestation se pérpetue en lui. Et un jour, lui aussi s'éteindra, c'est inévitable. Cette route, je l'ai emprunté un nombre incalculable de fois, je l'ai vue, encore, et encore, je n'en ai perdu le compte.
À nouveau, j'atterris sur ces pierres que je ne connais que trop bien, devant ces mers que j'ai tant de fois explorées, ces montagnes dont j'ai arpenté chaque flanc, ma planète, elle est belle, toujours aussi belle. Je suis rentré, enfin. Le chemin fut long. Je me suis battu, pour toujours être bon, la bonté, l'amour, ce sont toujours les meilleurs des conseillers, j'ai pu être dur par le passé, froid, je le regrette. Mais je suis revenu, j'ai changé, bien, bien des fois, j'ai appris à de nombreuses personnes, et appris de la part de nombreuses autres. Et je suis revenu. Par le chemin le plus long. Mais voici enfin le moment que je craignais tant, le retour chez moi. Cette petite ferme sans prétention, c'est ici que je suis devenu Le Professeur, que j'ai fait le vœu d'instruire ceux à qui il manque les connaissances. Combattre le mal par l'intellect, c'était mon vœu. Et je devais faire face au lieu de ces vœux. La fin du voyage.
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