D'ombre et de feu.
À cette époque, je venais à peine de quitter Prima, dire que j'étais jeune serait un mensonge, mais en même temps, pour ces gens que j'allais rencontrer, nombre de choses étaient vieilles. Ces gens mourraient si jeunes, ils étaient semblables aux milliards d'étincelles éphémères qui virevoltaient Napoli B 327. Des milliards d'étincelles qui donnèrent leur nom à cette planète sur laquelle la fête est permanente, Napoli B 327, Napoli, la ville d'une chanson Humaine, Gigi l'amoroso, c'est à cette chanson que nous devons le nom de cette planète. Les Humains, à cette époque, je ne vous connaissais que de loin, comme un enfant qui connaît parfaitement les lions, mais n'en a jamais vu. Je connaissais vos chansons, vos traditions, vos conflits et vos pays. Et quels, pays. Deux d'entre eux me captivaient particulièrement, l'un d'entre eux dont j'ai déjà fait les éloges dans mes précédentes Chroniques, et un qui restera toujours à mes yeux cet amour inaccessible car trop libre.
La France était sage, elle avait beaucoup voyagé, vue, le monde, avait fait la guerre, puis s'était posé, elle était cette fille avec laquelle on s'imaginait aisément s'installer, avoir un chien, une jolie maison, deux enfants et un jardin. Mais sa sœur elle, était différente. Cette sœur aux couleurs de feu, qui vivait de la fête et qui mourrait sur scène, Italie, quelle belle femme elle était..
Quand je mis pour la première fois le pied sur la Terre, je fis le tour de cette si belle France, j'eus de nombreuses aventures avec de nombreuses femmes, peut-être vous en parlerais-je un jour. Une fois ce tour fait, je pris la direction de la sublime Italie. Je fus instantanément séduit par la beauté de ses paysages, le Piemont était aussi beau que ses femmes, mais la province qui déroba mon cœur se nicher à quelques kilomètres de Milano. Au nord de la sublime Lecco, reposait tranquillement un petit village, Varenna, il était sublime, moi qui avais déjà voyagé à travers les étoiles n'avait que très rarement vus telle beauté. Il était petit, si petit, et pourtant, si vivant. Tous les soirs, il y avait un bal, pour une raison ou une autre, ils fêtaient un saint, un roi, un empereur, et quand il n'y avait plus de Saint, d'Empereur, ou de Roi à fêter, ils fêtaient la joie, le bonheur, l'amour et la danse. Au cœur d'un de ces nombreux bals, elle se dessina, une fête d'une beauté unique. Je n'oublierais jamais son nom.
Je venais d'arriver, le bal était déjà lancé depuis longtemps, et elle dansait, elle virevoltait, sa robe rouge illuminait la nuit et chacun de ses pas faisait donnaient naissance à des étincelles. Tous les hommes l'aimaient, les femmes la jalousée, Sienna, la rouge, elle ne se vêtis sait presque que de cette couleur. Ses robes aux nombreux volants lui donnaient l'air d'une rose qui tournoyait, son regard de braise enflammé les cœurs et sa voix angélique suffisait à apaiser n'importe lequel des conflits. À elle seule, elle me retint dans ce village de nombreuses années, ses mains, et sa dance étaient semblable à une prison pour moi qui ne cherchait que le voyage. Une prison d'ombre et de feu. Ensemble, nous dansions jusqu'au bout de la nuit, dans un ballet infernal, un ballet passionné qui se finissait bien souvent au sein de draps froissés. Chacune de nos journées était rythmée par la course au frisson, et nos nuits par la danse, les bals. Nous étions devenus de vraies célébrités, les icônes du village, des icônes ardentes comme les flammes du feu de joie, et couvert par un voile de mystères, semblables aux ombres d'un brasier. Notre vie, ensemble, était une danse, une danse d'Ombre, et de feu.
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