Il ne sentait plus ses pieds. La mort le suivait. Il ne détectait pas non plus ma présence derrière la porte. L’odeur du sang baignait la pièce d’une ambiance horrifique. Je le voyais en train d’essayer de s’en sortir. En vain. Il n’y arriverait pas, je le savais. Un coup de couteau dans le foie suffit à faire agoniser un homme.

Lorsque je suis sorti de ma cachette, il tremblait, souffrant de tout son être. Chaque mouvement était une douleur atroce pour lui, un bonheur pour moi. Le sourire se manifesta sur mon visage. Au bout de quelques minutes, plus de mouvements. Plus rien. Juste mon souffle chaud et putride qui déstabilisait le silence incertain créé par mon acte impuni. Et qui le resterait.

Au fond de mon cœur un sentiment. Dans ce sentiment, l’amour d’un père qui vient de perdre la vie il y a quelques minutes. Et au plus profond, une racine. Une racine noire où tourne autour une âme sombre aux actes barbares.

Je me rappelle de mon pantalon qu’il baissait. De ce qu’il me demandait de lui faire. Mon père d’un côté, un démon de l’autre. J’ai tué un violeur, mais j’ai également achevé mes sentiments. Maintenant, je vais vivre doucement et rejoindre l’ange du ciel en compagnie de mon père. Adieu la vie, accepte moi dans la mort et procure-moi meilleure existence.