"Bonjour, c'est moi, Laure.

Vous êtes sûrement en train de vous demander ce qu'il se passe, et pourquoi diable ai-je écrit une lettre à lire à mon propre enterrement. Je ris déjà d'imaginer la tête de certains à la lecture de ce morceau de papier.

Je suis heureuse, tout d'abord, de savoir que je ne suis très probablement pas morte de mon propre chef, que je ne me suis pas ôtée la vie comme j'en avais l'intention il y a un temps. Et ça, c'est une importante victoire. J'ai passé trop d'années à me battre pour que ce soit réduit à néant.

Je vais bien. Ma propre mort ne me terrifiais plus depuis dejà quelques années. Là où je suis, je suppose que tout est plus simple que dans la vraie vie. Si mes volontés ont été respectées, cet enterrement n'était pas triste, car ma mort n'est pas triste. Elle n'est que le commencement et le renouveau d'autre chose, d'un autre univers, d'une autre vie.

Si vous êtes à mon enterrement, c'est que vous teniez un tant soit peu à moi, et je vous remercie de vous être déplacés et d'avoir pris le temps de venir. Et, si vous vous êtes perdus ou que vous êtes une personne fausse avec qui je n'ai eu aucun contact, veuillez quitter cette endroit tout de suite, s'il vous plaît il y a un Mac donald's pas très loin, merci.

Je m'excuse également de la quantité d'argent dépensé dans cette cérémonie, j'ai été outrée de savoir que même mourir était payant, dans quel monde vivons-nous ?

Comme vous pouvez le constater, mes traits d'humour maladroits sont une tentative assez vaine de vous faire sourire, j'espère au moins avoir réussi à vous arracher un rictus. Je ne suis pas très douée pour réconforter. Imaginez ça comme une tape sur l'épaule un peu gauche, avec un haussement d'épaule et une phrase bateau du style "tout va s'arranger".

La vie va me manquer, et vous allez me manquer. Merci d'avoir fait partie de ma vie.

Je vous aime,

Laure."