Allez la vie !
J'avais tellement de colère en moi, que je voulais venir la défouler ici, sur une belle page blanche.
Colocataire de cinq personnes, je me vois forcé de changer toutes mes habitudes.
Se faire discret, jouer de la musique APRES midi, se faire tout petit, ne pas claquer les portes, ne pas cuisiner tardivement, bien ranger tout à chaque fois dans le bon endroit, quand j'invite, se faire encore plus petit, interdit de cuisiner des crêpes de bon matin à sa petite amie.
Ici on n'a pas le droit de montrer l'amour que l'on a pour quelqu'un.
Ici il y a le silence, on ne claque SURTOUT pas les portes. Si je fais ça le matin, la plus casse-pied vient me dire "oh mon dieu Manuel, tu comprends pas que tu es en train de me traumatiser, tous les matins quand j'entends ta porte claquer, je sursaute, je me réveille dans la peur, c'est horrible! je ne peux pas vivre comme ça. Une co-location c'est "vivre", "avec" ". Elle me fait rire, elle, ne ferait-elle pas tout le contraire?
Collatéralement, dans cette histoire, j'ai l'impression que la condition pour survivre, c'est de ne plus vivre. Toujours à faire le moins de bruit possible, à avoir le moins d'invités possible, à passer le moins de temps possible en cuisine, toujours à bien se tenir, à bien ranger, à devoir "communiquer"!
Soit je suis un ours qui ne peut vivre avec autrui, soit je suis tombé sur quatre personnes qui ne savent pas vivre. Les Hommes s'expriment: ils crient, ils baisent, ils rient. Ils marchent AUSSI, ils cuisinent AUSSI, ils rangent AUSSI et ils claquent les portes AUSSI.
Bref ils vivent et oui cela fait du bruit.
La vie en communauté, elle n'est pas libre.
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