Incipit
La monarchie. À la tête de ce régime régissaient les plus grands seigneurs de haute classe sociale, leur expérience aguerrie et leur bonne fortune leur permettant la jouissance de certains privilèges dont ils bénéficiaient de génération en génération.
Toute une dynastie s'était formée au fil des années, chaque descendant royal veillant sur son pays avec beaucoup d’attention. La population s'était toujours montrée travailleuse et reconnaissante, une foi profonde l'animant vivement du plus petit des pauvres au plus grand des riches.
Aucun désagrément ne venait à l'encontre de ce système, les paysans restaient bons et le roi tentait au mieux de prendre les décisions les plus justes pour préserver son pays. Il était aimé de tous, bienfaiteur et honnête envers son peuple. Ses successeurs firent de même dans le but d'accomplir leur devoir fidèlement jusqu'au jour où, fatidiquement, la famille Larceroy arrivât au trône. Ce fut un terrible chamboulement gravé dans l'Histoire ; une guerre se profilait vaguement à l'horizon déjà, cependant, nos pauvres Larceroy provoquèrent l’animosité du pays voisin qui prévoyait d'assiéger la France.
Ce pays, qui n'était autre que la Lombardie aux dirigeants assoiffés de pouvoir et désireux d'étendre leur territoire, était une menace pour le royaume des Larceroy. Cette famille, qui était simplement composée d'une fratrie de trois frères, était au comble du désespoir ; tandis que le cadet enrôlé dans l'armée surveillait les frontières, l'aîné, qui était destiné à hériter du pouvoir de ses parents, fut assassiné dans la nuit d'un sombre été. Une atrocité qui suscita la terreur chez les paysans ainsi que chez le personnel dans le château du comté d'Agen.
Le cadet fut aussitôt rappelé à l'ordre. Il était le second espoir du pays prêt à succéder à ses parents. On lui présenta la femme et l'enfant du malheureux défunt pour qu'il prît ainsi sa place, cependant, le cadet refusa de remplacer son frère injustement tué, envahi par la rage et la tristesse qui poussaient sa vengeance à s'accroître au plus profond de son cœur. À la fois aveuglé et perdu, il trouva comme excuse son absence due à l'armée et, par conséquent, son incapacité à diriger le pays, puis il quitta le comté.
On ne le revit plus jamais. Les rares personnes qui le connaissaient racontaient qu'il s'était réfugié à la frontière du pays, dans une forêt, repoussant les ennemis qui s'entêtaient à vouloir pénétrer le territoire. Il était une vraie légende à leurs yeux. Pour d'autres, il n'était qu'un lâche s'étant éclipsé pour fuir ses responsabilités, égoïste et indigne d'être le fils du roi.
Le benjamin de la fratrie, quant à lui, fut l'héritier légitime du trône. Il était l'unique, le dernier en qui les villageois avaient espoir. Jamais un jour il n'aurait pensé être formé auprès de ses parents pour gouverner le royaume qui était censé appartenir à l’aîné de la famille. Lui qui avait été destiné à s'occuper des finances toute sa vie, il ne pouvait qu'en être réjoui ; il accepta sans hésitation de se marier à la femme de son frère, fit de son mieux pour s'occuper de l'enfant et profitait pleinement de la vie de rêve qui s'offrait à lui.
Plusieurs années s'écoulèrent, et le cadet dans l'armée fut définitivement oublié de tous. Seul le benjamin de la fratrie était reconnu comme étant le sauveur du pays, le peuple s'étant épris d'admiration pour lui.
Tout allait pour le mieux.
Mais la menace de la Lombardie pesait encore ; quelle était la suite de son plan après avoir semé la terreur en France ? C'était ce que le cadet de la famille allait à tout prix tenter de découvrir.
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