Chapitre 1: la foire du livre
Lutis était une ville hostile où les habitants se surveillaient entre eux. Les aventuriers étaient perçus comme des criminels, on interdisait le culte de la lumière pour ne pas offenser les fils d’Azgaal, Xaroth ainsi que les princes du chaos sauf Elvareth y étaient adorés. On accueillait les paysans et les habitants de Tagazok. Les demi-orcs, les demi-démons et les elfes de l’ombre disposaient d’une totale liberté dans cette ville contrairement aux humains et aux simples elfes. Le peuple percevait les personnes blondes aux yeux bleus, les prêtres de Celeana et les nobles d’Epuryon comme des oppresseurs qu’il fallait vite exterminer. Dans cette ville, se dressait une immense forteresse qui était le donjon de Lutis. Ce bâtiment était aussi une école de sorcellerie. La reine Morgana y était la reine. Elle discutait avec sa vice-reine, une sorcière d’Azgaal nommée Clarcy Leoven qui était la directrice : « Les gobelins ont enfin trouvé Elvira ! Je veux lui faire subir une exécution mémorable car le sang de Narissa coule dans ses veines ! Je suis sûre qu’elle sera aussi prétentieuse qu’elle !
— Peu importe comment elle est, il faut la tuer ! Les descendants des cultistes d’Elvareth doivent mourir ! Ce sont des petits privilégiés, comme leurs parents ! » S’exclama Clarcy.
Soudain, la porte de la salle du trône s’ouvrit et trois gobelins entrèrent avec un sac qui s’agitait. Le chef ouvrit le sac, et Elvira en sortit toute décoiffée et pleine de poussière sur le visage. Le chef gobelin la saisit par les cheveux et la traîna jusqu’à Morgana : « Excusez-nous, elle c’est un peu débattue ! » Puis il donna une puissante gifle à Elvira. La poussière de son visage s’envola aussitôt. Un autre gobelin demanda : « C’est ça que vous cherchez ? »
Morgana afficha un visage de déception : « Je m’attendais à voir une petite princesse richement habillée avec un air prétentieux et j’aperçois une voleuse de bas niveau au visage mélancolique ! » Mais elle voulut connaître son identité. Ses yeux changèrent de couleur et elle put lire le passé de la prisonnière. Elvira était maltraitée par sa mère, les cultistes d’Elvareth se moquaient d’elle et n’a pas hérité du château de Krenetis. Il se trouve qu’elle est une guerrière magique qui possède la pierre arc-en-ciel violette. En voyant ce passé, Morgana éprouva un peu de compassion : « Moi non plus je n’ai pas été aimée de ma mère ! J’ai aussi été humiliée par ces privilégiés d’Elvareth ! Mais j’ai vu qu’elle souhaite apprendre la magie !
— Morgana ! C’est la fille de Narissa ! Si elle n’a pas l’air d’une princesse, nous l’habillerons comme telle et nous l’exécuterons quand même ! S’écria Clarcy.
— Non ! J’ai une autre idée ! C’est une guerrière comme celles qui ont vaincu Narissa ! Si elle accepte d’être des nôtres, nous changerons son identité et lui donnerons ses pouvoirs ! Elle ferait une bonne sorcière de Liemmos ! »
Un gobelin montra Bran à Morgana : « On a trouvé cette créature à ses côtés !
— C’est son dolyte ! Je vais l’envoyer dans la salle du trésor du donjon ! » Avec ses pouvoirs, elle téléporta le petit loup.
Morgana emmena Elvira dans une cellule du cachot et l’y enferma. Elle lui dit : « Elvira, je voulais t’exécuter, mais tes souvenirs malheureux me font de la peine ! Je vais t’enfermer ici pendant quelques jours. C’est une prison pour les élèves dissidents. Si tu es sage, tu seras libérée et tu auras des cours de magie. Si tu t’évades, tu seras exécutée !
— Où est Bran ? Qu'avez-vous fait de lui ?
— Je l'ai placé dans la pièce la plus sécurisée du donjon. Ton petit loup se porte bien. Bon, je dois te laisser, j'ai des choses à faire. »
Morgana entra dans un bureau où elle convoqua une de ses élèves : « Stella ! Je t'ai appelée !
— Je suis là ! » répondit une jeune sorcière vêtue d'une robe noire avec un corset de métal.
— En ce moment, la ville de Solaris organise la foire du livre ! Ceux qui ont détruit ton rêve s'y trouvent ! Il est temps de montrer ce que tu sais faire ! Tes ennemis sont des cultistes d'Elvareth et rappelle-toi que tous les écrivains sont des égoïstes qui méritent de voir leurs livres brûler ! Venge-toi ! De mon côté, je m'occuperai de leur réputation. Tu n'es pas leur première victime ! Sur lynchat, je publierai une compilation de tous leurs méfaits et de leurs répercussions ! Xaroth m'a dit que ces gens ont conduit certaines personnes au suicide et à l'abandon de leurs rêves. Ils aiment se moquer de ceux qui rêvent d'écrire mais qui n'en ont pas les moyens ! »
La jeune sorcière serre les poings, son regard s'enflamme, et elle vocifère en franchissant la porte : « Vous allez le payer ! Je n'ai plus de rêves, mais j'ai ma haine ! »
Lors d'une belle journée à Solaris, Solange, Karin et Taïs se rendaient à la foire du livre quand soudain, Camélia les rejoignit : « Salut les copines !
— Camélia ! Alors, comment vont Galduil et ton peuple ? » demanda Karin.
— Grâce à mes recherches, la prêtresse sait maintenant comment identifier les cultistes d'Elvareth et elle a aidé Galduil à créer un sort de détection à l'entrée de Turiel pour repérer tous ceux qui portent la marque d'Elvareth. La prêtresse a dit que si ces gens-là entrent à Turiel, il faut les fuir et les ignorer.
— Au moins, c'est réglé ! » dit Solange.
— Par contre, à Epuryon, les débilus n'ont rien compris ! On s'est débarrassé d'une cultiste d'Elvareth, mais ils ont mis un autre cultiste d'Elvareth au pouvoir ! »
Solange et ses amies se couvrirent les yeux de leurs mains : « Qu'ils sont bêtes ! Tout ça pour rien ! » proposa Karin : « Veux-tu nous accompagner à la foire du livre ? On va voir si le tome 20 de Yogen no Ryu est sorti !
— Et je veux acheter le roman Mélissandre et les elfes ! » ajouta Taïs.
— Je n'aime pas trop ces endroits-là ! Ils sont infestés de cultistes d'Elvareth ! Mais je vous accompagne quand même, car j'ai un drôle de pressentiment ! » dit Camélia. Les quatre amies arrivèrent dans un coin animé de Solaris, où plusieurs auteurs se tenaient fièrement derrière leurs stands en exhibant leurs romans. Dans les allées, la foule circulait et poussait des cris de joie devant les auteurs les plus célèbres. Camélia scruta la section « Œuvres du moment » et repéra quatre écrivains en meute, richement vêtus, qui les dévisageaient avec arrogance avant de rire. L'elfe examina leurs vêtements et découvrit le symbole d'Elvareth sur leurs bijoux. « Je le savais !
— Qu'y a-t-il ? demanda Solange.
— Ce sont des cultistes d'Elvareth ! »
Soudain, une personne s'approcha du stand des quatre écrivains et écrivit au feutre rouge : « Harceleurs ! » Puis, d'autres personnes passèrent près des écrivains en les insultant avec des gestes grossiers. Karin regarda sur son téléphone et accéda à Lynchat. Dans le fil d'actualité, une vidéo virale intitulée « Des écrivains égoïstes persécutent des débutants ! » apparut. Elle regarda la vidéo avec Solange et Camélia et comprit ce qui se passait. Les quatre écrivains, paniqués, vérifièrent leurs comptes Lynchat et furent submergés par une vague de haine. L'un d'eux déclara : « Aucun humain ne peut créer ce genre de vidéo ! Je sais qui a fait ça ! C'est un coup de Morgana ! Elle a utilisé ses pouvoirs et a fait appel à Xaroth pour invoquer cette vidéo !
— À cause d'elle, nous ne vendrons aucun livre ! Les gens nous traitent comme des criminels ! »
Soudain, une explosion retentit, suivie de hurlements. Taïs regarda autour d'elle et vit Stella en train de brûler des livres avec ses sorts de feu : « Une sorcière brûle des livres !
— Sa tenue... ça me rappelle celle de Sharon quand elle servait Balmoth ! dit Solange.
— C'est une cultiste de Balmoth. Je vous conseille de vous cacher. Nous allons l'observer pour essayer de comprendre pourquoi elle fait ça », conseilla Camélia.
Stella s'approcha des quatre écrivains : « Vous avez détruit mon rêve de devenir écrivaine ! Je n'avais pas assez d'argent pour me payer un correcteur et vous vous êtes moqués de moi en me disant de brûler mon manuscrit et de me suicider ! Puisque tout le monde est de votre côté, les écrivains sont tous des monstres et des égoïstes !
— Qui t'a initiée à la magie ?
— J'ai failli me donner la mort, mais Morgana m'a sauvée et initiée au culte de Balmoth pour vous détruire ! Et il se trouve que vous vous êtes moqués d'elle lors de son couronnement ! C'est impardonnable ! »
Les quatre écrivains rirent puis confrontèrent Stella. Leurs sorts, devenus inefficaces, ne purent contrer les puissants sorts remplis de colère et de haine de la jeune sorcière qui finit par les anéantir. Les guerrières s'interposèrent et essayèrent de raisonner Stella. Taïs dit : « S'il te plaît ! Arrête de brûler ces ouvrages !
— Les livres et les maisons d'édition obéissent à Elvareth ! Seules les personnes riches et célèbres peuvent publier des livres ! Pour l'autoédition, il faut passer par des correcteurs qui coûtent 3000 kinas. Donc, je n'ai plus de rêve à part celui d’écraser mes ennemis, les voir mourir devant moi et d’entendre les lamentations de leurs alliés.
— Je connais une boutique impopulaire où les employés aiment ce qu'ils font ! Elle s'appelle la Crypte Noire ! Ils n'ont qu'une seule cliente, malgré les critiques négatives sur leur boutique ! Des tas de gens ont souhaité leur fermeture, mais ils n'ont pas abandonné ! dit Taïs.
— Pourtant, ces quatre arrogants méritent ce qui leur est arrivé ! affirma Solange.
— Taisez-vous ! Je ne veux plus être écrivaine ! Je veux servir le royaume de Lutis et aider Morgana à détruire les cultistes d'Elvareth ! C'est ma nouvelle raison de vivre, au nom de ceux qui rêvaient d'être écrivains et qui ont été humiliés ! Je les vengerai ! »
Les paroles enflammées de Stella résonnaient dans l'air, créant une tension palpable entre elles. Camélia, Solange, Karin et Taïs échangèrent un regard empreint de préoccupation et de détermination. Elles savaient que si elles ne trouvaient pas un moyen de raisonner Stella, elle s'engagerait dans une voie sombre et destructrice. Solange, cherchant ses mots avec prudence, s'avança doucement vers Stella. « Stella, nous comprenons ta colère et ta douleur, mais la vengeance ne résoudra pas les injustices que tu as subies en tant qu'écrivaine. Nous devons trouver un moyen de canaliser cette énergie et de créer un changement positif, mais la voie que tu as choisie ne mènera qu'à plus de destruction. » Les yeux de Stella vacillèrent entre la colère et la confusion. Elle réalisa que ses actions ne faisaient qu'aggraver le problème, en alimentant un cycle de haine et de violence. Une lueur de remords traversa son regard.
Soudain, Camélia s'approcha de Stella, ses yeux brillant d'une compassion profonde. « Stella, je vois en toi une force et un talent incroyables pour l'écriture. Tu as le pouvoir de toucher les cœurs et de faire une différence, mais seulement si tu choisis une voie de paix et de réconciliation. Abandonne tes pouvoirs de sorcière, libère-toi de leur emprise sombre, et embrasse la possibilité d'un nouveau départ. »
Les mots de Camélia trouvèrent écho dans le cœur de Stella. Elle comprit que pour avancer, elle devait renoncer à la magie qui avait alimenté sa colère et sa soif de vengeance. Une détermination nouvelle et empreinte de repentir se répandit en elle.
Finalement, Stella leva les mains tremblantes vers le ciel et ferma les yeux. Une lueur dorée entoura son être, puis se dissipa lentement, emportant avec elle ses pouvoirs de sorcière.
Un calme apaisant enveloppa la clairière, tandis que Stella abaissait lentement les bras. Les autres filles la regardèrent avec un mélange de respect et de compassion. Elles savaient que ce n'était que le premier pas sur le chemin de la rédemption pour Stella.
C'est alors qu'une femme élégante, portant une écharpe en soie et tenant un livre entre ses mains, s'approcha du groupe. C'était l'écrivaine renommée de "Mélissandre et les elfes", un roman adoré par des millions de lecteurs à travers le royaume, malgré son imperfection.
Elle posa son regard bienveillant sur Stella et dit d'une voix douce : « Stella, je sais que tu as souffert et que tu as été profondément blessée par les injustices du monde de l'écriture. J’ai aussi reçu des moqueries de la part de ces gens-là. Mais la vengeance ne t'apportera pas la paix que tu recherches. Laisse-moi t'offrir une autre voie, une voie où ton talent pour l'écriture pourra s'épanouir et où tu pourras trouver ta place. » Stella, surprise par cette intervention, regarda l'écrivaine avec étonnement. L'écrivaine lui tendit son livre et ajouta : « Dans mes mots, tu trouveras une histoire de résilience, de courage et de rédemption. Je veux te prendre sous mon aile, t'encourager, et t'aider à retrouver l'amour de l'écriture sans laisser la colère te consumer. » Les mots de l'écrivaine touchèrent profondément Stella. Elle accepta le livre avec gratitude, sentant l'espoir renaître en elle. Elle savait que cette opportunité était précieuse, une chance de transformer sa douleur en une force créative et de se débarrasser des ténèbres qui avaient envahi son cœur.
Alors que Stella se tournait vers les guerrières, elles lui offrirent un sourire sincère, la soutenant dans ce nouveau chapitre de sa vie. Elles savaient que la présence de l'écrivaine serait une source d'inspiration et de guidance pour Stella.
Alors que les flammes dévoraient les livres et menaçaient de causer davantage de destruction, un doux bourdonnement se fit entendre. Des ailes chatoyantes apparurent dans les airs, et deux fées descendirent vers le lieu de l'incendie. Ces fées étaient envoyées par la Caisse des Donjons et devaient réparer les dégâts causés par les sorciers chez les humains. Leurs ailes iridescentes produisant une brise apaisante qui atténua les flammes. Des étincelles magiques émanaient de leurs mains alors qu'elles formaient un cercle autour des livres en feu, chantant des incantations anciennes pour invoquer le pouvoir de la guérison. Des lueurs scintillantes enveloppèrent les ouvrages brûlés, les transformant en cendres qui flottaient doucement vers le sol. Mais les fées ne s'arrêtèrent pas là. Elles utilisèrent leur magie pour réparer les étagères carbonisées et restaurer les rayonnages endommagés par l'incendie. Une à une, les fées passèrent leurs mains délicates sur les livres survivants, infusant chaque page d'une lueur magique curative. Les mots effacés par les flammes commencèrent à réapparaître, les histoires reprenaient vie sous leurs doigts bienveillants. Seuls les livres écrits par les cultistes d’Elvareth restaient en cendres.
Camélia, Solange, Karin, Taïs et Stella regardaient avec émerveillement cette scène de réparation magique. Elles réalisèrent l'importance de la préservation des histoires et de la magie contenue dans chaque page.
Lorsque les fées eurent terminé leur travail, un silence empreint de gratitude enveloppa le lieu. Les livres réparés et restaurés brillaient d'une nouvelle vie, prêts à être lus et partagés à nouveau.
De leur côté, Stella accompagnée par l'écrivaine de "Mélissandre et les elfes", ressuscitait son rêve de devenir écrivaine et se lança dans un nouveau projet en se disant : « Au diable les cultistes d’Elvareth ! »
Dans le château de Lutis, Elvira était assise dans sa cellule du donjon, observant les murs qui l'emprisonnaient. Ses cheveux bleus tombaient autour de son visage, soulignant son regard vert étincelant. Sa dague reposait près d'elle, et elle rêvait de se libérer de cet endroit sombre. Soudain, des murmures provenant de la cellule voisine attirèrent son attention. Elle s'approcha de la grille et découvrit deux hommes vêtus de robes de chambre, les sorciers de Liemmos. Leurs visages portaient les marques des épreuves qu'ils avaient endurées, leur détermination brûlait dans leurs yeux fatigués. « Je suis Arian, et voici Thalos », déclara l'un des sorciers d'une voix feutrée. « Nous sommes ici depuis trop longtemps, contraints par les enseignements corrompus de ce donjon. Il promeut la vénération du démon Xaroth, la haine envers ceux qui sont blonds aux yeux bleus et la détestation de la déesse de lumière Celeana, la profanation de la nature. Cet endroit n'est pas une école de magie véritable. Nous voulions être des mages blancs, mais l'école d'Epuryon était hors de notre portée financière. Nous devons nous échapper, et nous pensons que tu devrais le faire aussi.
— La prof de morale est une fille de Balmoth et est une vraie psychopathe ! Si on ne lui obéit pas, elle nous frappe et nous fait un long monologue pour nous dire qu’on est désobéissants ! Une fois un demi-démon disait que chez les blonds aux yeux bleus, il y a des gens bien et alors, la prof n’a rien dit et a continué son cours normalement ! Alors que nous avons fini au trou !»
Les paroles des sorciers firent écho dans l'esprit d'Elvira. Les enseignements tordus du donjon ne correspondaient pas à son idéal de magie. Elle était une jeune fille de 12 ans, en quête de confiance en elle et de son chemin dans le monde de la magie. Une lueur d'espoir s'alluma en elle alors qu'elle envisageait la possibilité d'une évasion. Se rapprochant de la grille, Elvira demanda : « Comment puis-je m'échapper seule ? Je sais crocheter des serrures pour m’évader.»
Les sorciers échangèrent un regard complice et Arian répondit : « Nous avons étudié attentivement les mouvements des gardes orcs. Nous utiliserons nos sorts du sommeil pour les endormir temporairement pendant que tu te feras passer pour une simple servante qui vide les poubelles. Les gardes ne soupçonneront pas ta fuite. Une fois dehors, tu pourras trouver refuge chez les elfes de Turiel, et j’espère que tu rencontreras les autres guerrières et être amie avec elles ! Elles ont vaincu ta mère de manière incroyable. »
« Je suis prête », déclara-t-elle avec résolution. « Aidez-moi à mener cette évasion, et je trouverai mon chemin vers les elfes de Turiel. Si je trouve ces guerrières, je pourrai probablement revenir pour vous libérer et pour sauver Bran. » Les sorciers acquiescèrent avec un sourire bienveillant et commencèrent à élaborer un plan détaillé pour l'évasion d'Elvira. Ils lui donnèrent des conseils et des instructions précises, soulignant l'importance de la discrétion et de la prudence. Lorsque le moment fut venu, Elvira se faufila hors de sa cellule, se glissant silencieusement à travers les couloirs sombres du donjon. Elle resta camouflée dans les ombres, évitant les gardes orcs endormis grâce aux sorts des sorciers. Elvira se tenait devant la porte principale du donjon de Lutis, son cœur battant rapidement dans sa poitrine. Elle était habillée humblement, portant un tablier de domestique et tenant un panier rempli de sacs à ordures. Son amulette magique était dissimulée sous sa tenue, prête à être utilisée pour se déguiser au besoin.
Respirant profondément pour calmer ses nerfs, Elvira ajusta son expression pour paraître indifférente et déterminée. Elle savait que sa réussite dépendait de sa capacité à agir naturellement et à passer inaperçue. Avec un dernier regard déterminé vers les gardes de la porte, elle franchit le seuil. « Je m'occupe de vider les poubelles, comme d'habitude !», dit-elle d'une voix résolue aux gardes, qui hochèrent la tête distraitement sans prêter attention à son visage. Ils étaient habitués à la présence des domestiques qui sortaient les déchets régulièrement. Elvira traversa les rues de Lutis, son pas assuré et son regard fixé droit devant elle. Elle devait rester calme et confiante, faisant en sorte de passer inaperçue parmi la foule. Elvira sentait l'oppression qui régnait dans les rues de Lutis. Les regards méfiants et les murmures haineux la faisaient frissonner. Elle savait que son apparence, avec ses cheveux bleus et ses yeux verts, lui valait le rejet et la suspicion. Mais malgré tout, elle gardait une lueur d'espoir dans son cœur. Elle savait que son évasion était un pas crucial vers sa liberté, mais elle devait rester prudente. Elle planifiait méticuleusement son départ de Lutis, sachant que chaque pas la rapprochait de la possibilité d'une vie meilleure. Le regard fixé sur l'horizon, Elvira se prépara à affronter les dangers qui l'attendaient au-delà des murs de cette ville hostile.
Pendant qu'elle se dirigeait vers la sortie de la ville, Elvira gardait un œil attentif sur son environnement, évitant les regards trop curieux. Elle repéra finalement une sortie peu fréquentée, moins surveillée que les autres. C'était sa chance.
Saisissant l'opportunité, Elvira accéléra le pas, son cœur battant encore plus fort. Elle se dirigea vers la sortie avec détermination, priant pour que personne ne la remarque ou ne pose de questions indiscrètes. Le vent caressait ses cheveux bleus, lui donnant un semblant de liberté. Finalement, elle franchit les portes de Lutis, ses mains serrées autour de la poignée du panier à ordures. Elle était hors de danger immédiat, mais elle savait que sa fuite ne faisait que commencer. Les gardes ne tarderaient pas à se rendre compte de sa disparition et à la rechercher.
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