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Nous avons roulé tout le reste de la journée pour arriver après la tombée de la nuit à notre logement. Une petite caravane posée au fond d’un jardin. J’ai dû louer une voiture, mais j’espère que le calme et la nature environnante te feront du bien. Nous nous sommes couchées toutes habillées, sans nous changer. Tu t’es endormie aussitôt.
La lumière du jour filtre à travers les rideaux. Pelotonnée sous la couette, tu dors encore. Je tente de me glisser discrètement hors du lit, attrape un pull et enfile mes chaussures avant de sortir dans l’air du matin. Je veux voir le décor que la nuit avait caché à notre arrivée.
Les montagnes se dressent de l’autre côté des champs, majestueuses et imposantes. Les oiseaux chantent gaiement tandis que le soleil s’élance dans son ascension quotidienne, surplombant lentement la cime des arbres. Sa lumière fait briller l’herbe humide et les toiles d’araignées imprégnées de rosée. Les papillons volent près des buissons et en regardant avec attention les arbres les plus proches, il est possible d’apercevoir des oiseaux sautiller de branche en branche.
Là, debout dans le froid, accueillant avec un sourire les premiers rayons du soleil qui caressent ma peau, je me dis qu’on est peut-être au bon endroit. Quand tu verras tout ça tu souriras, tu iras de l’avant. Au même moment, je sens ta présence derrière moi. Je me retourne, impatiente de voir à nouveau un sourire sur ton visage. Mais il n’y en a pas. Tu sembles toujours éteinte. Sans le moindre regard pour le spectacle qui s’offre à nous, tu retournes te coucher.
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