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Toi, Matilda, la fille à la crinière de lion, celle qui n’a pas peur de danser devant une salle comble, celle qui vit si fort, tu as peur du noir. Tu ne supportes pas les histoires de fantômes. Tu pleures devant Bambi, Le Roi Lion et Titanic. La moindre chose qui te rappelle la noirceur de notre monde te touche en plein cœur.
À tes côtés, je me sentais parfois comme un pantin sans cœur, une personne dépourvue d’empathie. Bambi et Simba ne me faisaient pas pleurer. Rose et Jack m’énervaient. Je dévorais les histoires de fantômes. Je m’isolais dans le noir.
Je recherchais la peur, les frissons, la chair de poule. Je savais que j’allais faire des cauchemars, mais je jouais avec les limites. Quand mon cœur battait fort et que la trouille me tordait les entrailles, je me rappelais que j’étais vivante, que j’étais capable de ressentir.
Je n’étais pas un monstre.
Je n’ai plus cherché à me faire peur depuis que je t’ai rencontrée. Tu es ma nouvelle histoire, celle que j’explore, que je découvre un peu plus chaque jour. Celle qui fait battre mon cœur et vibrer mes entrailles. Celle qui me rappelle que je suis en vie.
Je vis pour les émotions.
Tu fais vivre les émotions.
Allez, réveille-toi.
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