Chapitre 1 : Il y a bien longtemps, au fond de la cours
En passant, je m’appelle Rosemary Sander. Pour les intimes, c’est seulement Rose. J’habite au Texas avec mes deux parents et Christopher Red, un bon ami de mes parents, mais aussi notre garde du corps. Le nom de mon paternel c’est Nickolas Sander. Cependant, les gens ont l’habitude de le surnommé Nick. Au fond, nous avons tous l’habitude de se faire appeler par notre surnom. Celui de ma mère est Savly, la réduction de Savlena. Ma mère porte le nom de famille Sander, celui de mon père, car ils sont mariés depuis plusieurs années déjà. Il y a une chose que j’ai toujours trouvée étrange par contre. Mes parents n’agissent pas comme les couples « normaux », si on peut le dire comme ça. Ce que j’essaie de dire, c’est que, quand on est en couple, il est normal de montrer de l’affection envers son partenaire devant son enfant, sans trop exagéré bien sûre, et de dormir dans le même lit par exemple. Je comprends qu’il peut y avoir exception, car, quand ça va mal dans un couple, les parents peuvent prendre la décision de rester ensemble et vivent en coloc. Mais, c’est bien rare que ça fonctionne longtemps ce genre de situation. Dans le cas de mes parents, étrangement, ça fonctionne comme ça depuis des années. Jamais ils ne se sont donnés de baisers, de câlins, etc. D’aussi loin que je me souvienne, ils ont également toujours fait chambre à part. Vous vous dites probablement que c’est invivable chez moi parce qu’ils passent leur journée à se disputer… et bien, non. Ils s’entendent à merveille. Je dirais même qu’ils sont les meilleurs amis. Ils tiennent l’un à l’autre et ils savent avoir du plaisir ensemble. Tout ce que je sais sur mes parents, c’est qu’ils se connaissent depuis le lycée et qu’ils sont inséparables depuis ce temps. Ça faisait un an que ma mère avait fini le lycée quand elle m’a eu, et, à partir de là, je suis devenu leur priorité numéro 1. Mes parents ne cessent de me répéter que tout ce qu’ils font, c’est pour mon bien.
Question apparence, je tiens quelques traits de mon père. Les yeux verts, la chevelure blonde, c’est bien lui qui me les a légués. Ma mère, par contre m’en avait donné un peu plus question apparence. Chaque fois que je me promenais avec elle, où qu’on visitait mes grands-parents, on me commentait sur le fait que j’étais pratiquement le portrait craché de ma mère, mais en version blonde. Les lèvres pulpeuses et le visage rond qu’on avait en commun ne cessait jamais de s’en faire parler.
Pour ce qui est de notre habitation, notre maison est située très loin de tout. Maman et papa avaient fait faire construire une maison immense isolée de la ville probablement pour la même raison que l’engagement des gardes du corps.
Pour ce qui est de mes ambitions, j’ai longtemps voulu suivre les traces de mon père, c’est-à-dire, devenir la patronne de son entreprise de vêtements, mais ce n’est plus dans mes plans d’actualités. J’ai vieilli, et j’ai d’autres désirs. Maintenant, je pense beaucoup à me diriger dans le domaine un peu plus policier, car je suis une fille bien curieuse de nature et je me rends compte que j’aimerais beaucoup étudier le cerveau des criminels. J’aimerais comprendre ce qui se passe dans leur tête et résoudre des enquêtes. Mais bref, j’ai toujours le temps d’y pensé et de changé d’idée, car j’ai seulement 16 ans et je suis seulement à ma quatrième année de lycée.
Cette journée-là, avant que les cours reprennent après le diner, j’avais rapidement regroupé mes amis tous ensemble à la cafétéria et leur avait donné rendez-vous au restaurent d’en face dès que la journée finirait. Bien sûr, ils m’avaient demandé ou j’étais durant l’heure de midi, mais je leur avais répondu que toute question serait inutile puisque la raison de ce rendez-vous après l’école allait probablement répondre à leur questionnement.
La cloche sonna et je me dépêchai de ramasser mes choses à mon casier. Je fis quelques pas à l’extérieur de l’école avant d’apercevoir une voiture luxueuse au loin qui m’était très familière. J’avais complètement oublié ce détail; je devais trouver un moyen de me débarrasser de Chris et de mon père. J’étais resté un moment figé là, au beau milieu du chemin où un troupeau d’élèves sortaient du bâtiment. Tout en me faisant bousculer, après environ deux minutes à essayer d’établir un plan, je descendis enfin l’escalier et couru vers la voiture. En arrivant près de celle-ci, je remarquai aussitôt l’absence de mon père. Chris baissa la fenêtre du côté passager et me fit un sourire.
- Salut Rose, me dit-il.
Sans ni le saluer ni lui sourire en retour, j’appuyai une main sur le rebord de la fenêtre et je me penchai pour ensuite entrer ma tête dans la voiture.
- Où est papa? lui demandai-je en jetant un coup d’œil sur la banquette arrière.
- À la maison, avec ta mère, Brandon et Robin.
Brandon et Robin c’étaient les deux gardes du corps qui venaient chercher et porter ma mère à son travail chaque matin et chaque soir de semaine.
- Chris… euh… ça t’ennuierais si j’allais au Starbucks juste là-bas (je lui pointai la bâtisse sur ma droite) quelques minutes? Ça ne sera pas bien long, je dois simplement… en fait, mes amis et moi ont doit planifier un horaire pour un cours; un travail d’école qui se fait en équipe… Ça ne devrait pas être trop long, ajoutai-je en souriant.
- Pas de problème, j’aviserai ton père qu’on arrivera plus tard.
- Parfait, j’y vais. Je reviens vite.
Je m’apprêtai à partir, mais Chris se remit à parler.
- Rose! me dit-il.
Je m’arrêtai puis je me retournai face à lui.
- Oui? fis-je.
- Pas question de te laisser marcher seule, tu le sais très bien.
- Mais c’est tout près, il n’y a aucune chance qu’il m’arrive quelque chose d’ici là…
Il haussa les sourcils sans rien répliquer. En poussant un léger soupir à peine audible, j’ouvris la portière du côté passager puis je m’installai sur le siège. Aussitôt que j’eu fermé la porte, Chris démarra la voiture puis nous dirigea vers le restaurent.
Mes amis n’y étaient pas encore. Toutefois, je m’installai à une table ronde où l’on pouvait accueillir quatre autres personnes. « Comment allai-je pouvoir les convaincre de faire ça? », songeai-je en attendant leur arrivé qui me paraissait comme une éternité. Northemy Lyn Gracia, ma meilleure amie que moi et la plupart de ma bande aimait surnommer Normy, allait sans aucun doute être la plus difficile à convaincre. Je la connaissais depuis très longtemps et je savais qu’elle ne se gênerait pas de me dire comment ce plan était stupide. Marty Holman, l’un des membres de ma bande, lui, il était très terre à terre et je savais que ce plan que j’avais eu ne l’était pas du tout. En plus, lui aussi, il avait son caractère, donc il ne se gênerait pas de me dire ce qu’il en pense. Heureusement, je ne m’en faisais pas trop pour Clancy et Andrew. Clancy Tuner était toujours partant pour essayer de nouvelle chose. Quant à Andrew Gresham, il se fiait au jugement de Clancy, donc lui aussi il était toujours partant pour tout.
Ça faisait à peine cinq longues minutes que j’étais assise en songeant à tout ça que je vis enfin Clancy passé le seuil de la porte pour faire son entré dans le Starbucks. En le voyant chercher un peu partout, je me levai en le saluant pour qu’il me trouve plus facilement. Quand il me vit enfin, il me fit signe de la main à son tour et venu aussitôt me rejoindre.
- Salut, me dit-il en prenant un siège à côté de moi.
- Salut, lui répondis-je. Je me demandais si vous aviez oublié.
- Non, non. Les autres ne devraient pas tarder à arriver, me dit-il en souriant.
Il détourna le regard pendant un instant en posant ses grandes mains sur la table. Je sentis sa jambe se mettre à vaciller. Depuis le temps que je le connaissais, il avait toujours eu cette manie. Fixant sa jambe sous la table, je relevai les yeux vers lui au même moment qu’il se tourna à nouveau vers moi.
- Bon alors… tu nous a fait venir ici pour nous dire quelque chose d’important j’imagine? demanda-t-il au bout d’un moment de silence.
- Un truc plutôt curieux, je dirais ça plus comme ça. C’est peut-être pas important, mais je pense que ça peut tout de même devenir intéressant. Vous allez peut-être trouver ça dingue, mais je tente pareil de vous en parlez.
Clancy s’apprêta à ajouter quelques choses, mais à cette instant, nos têtes se retournèrent simultanément vers la porte d’entrée du restaurent. Andrew et Marty venait d’arrivé eux aussi. Ils nous saluèrent et vinrent s’installer avec nous à la table. Alors que ces derniers venaient de finir de s’installer, Northemy entra à son tour.
Un autre cinq minutes s’écoulèrent alors que nous revîmes nous installer à notre table avec chacun une boisson différente à la main.
- Et puis, votre dernier cours c’est bien passé? leur demandai-je après avoir pris une longue gorgée de ma limonade aux kiwis.
- Pas mal, répondit Clancy en replaçant sa casquette qu’il portait toujours à l’envers, et toi?
- Ça été, merci, lui répondis-je.
Même si je n’avais pas regardé dans leur direction, je savais que les trois autres me dévisageaient. Et je savais très bien pourquoi. Le problème, c’est que je n’avais toujours pas établi la façon de leur amener le sujet de conversation que je voulais avoir avec eux.
- Bon, on est ici pourquoi, s’impatienta soudain Northemy au bout d’un moment de silence.
C’était le signal, je ne pouvais plus reculer. Un peu découragé, je pris mon sac que j’avais déposé par terre et le mis sur mes cuisses. Je fouillai la poche d’en avant et y sortit la clé antique. Je la posai au milieu de la table pour que tout le monde puisse la voir. Après avoir refermé mon sac et de l’avoir remis au sol, j’accotai mon dos sur le dossier de ma chaise, croisai les bras et observai mes amis chacun leur tour. Avec raison, ils semblaient tous confus.
- Eh… quel est le lien avec notre rencontre ici? se demanda Clancy en arrêtant brusquement de mâchouiller sa paille pour regarder les autres qui se demandait probablement la même chose.
Je ne savais toujours pas comment j’allais m’y prendre. Je poussai un soupir et je pris un court moment pour réfléchir avant d’enfin me décidé à leur dire les premiers mots qui me vint à l’esprit.
- Ok… je ne sais pas trop comment vous dire ça… alors ne soyez pas trop rapide sur les jugements. Promettez-moi que vous allez me laisser vous expliquez avant de prendre votre décision.
En regardant Andrew, je vis qu’il s’intéressait beaucoup plus à ce qu’il y avait au milieu de la table qu’à se que je disais.
- Oh, ne vous gênez surtout pas, dis-je en pointant la clé, prenez-là et observer-là si ça vous chante.
Andrew leva les yeux vers moi et se permis de la prendre le premier. Ensuite, je leur fis un récit rapidement de ce qui s’était passé ce matin dans le grenier et de ce que j’avais fait ce midi.
- Ah, c’est donc pour ça que t’es allé diner chez toi, commenta Andrew en redéposant la clé au milieu de la table après que j’eu fini de résumer l’histoire. Il me semble que tu n’es pas censé prendre le bus d’habitude?
J’approuvai ces dires par un haussement de sourcils et un hochement de tête.
- Écoutez, je sais que ça parait banal, mais j’ai l’impression que cette clé peut m’aider à comprendre certaines choses… certaines choses sur mes parents. Vous aussi vous êtes curieux de savoir ce que mes parents me cachent, non? Et bien…
- Mais attend une minute, me coupa Marty, est-ce qu’on est ici seulement pour parler d’une misérable clé? dit soudain Marty, l’air de se foutre de moi.
Je m’étais attendu à ce genre de réaction, alors j’étais restée calme. Je ne pouvais pas leur en vouloir de trouver ça stupide, car ce l’étais probablement.
- Ça va Marty, laisse-la finir, ajouta Clancy en constatant le malaise qui s’était installé.
Marty ne répliqua rien et pris une gorgée de son thé glacé.
- Je comprends que vous pensez que c’est stupide… mais je continue de croire que si mes parents ont caché cette clé dans un mur, c’est qu’ils ne voulaient qu’elle soit trouvée. Cette clé ouvre certainement une porte, une armoire… sans doute quelque chose qui peut renfermer un truc qu’ils essaient de me cacher.
Je fis une pause en regardant la clé, la seule qui ne portait pas un jugement.
- J’avais envie de vous en parler parce que je me disais peut-être que quelqu’un partagerait la même opinion que moi et qui aurait voulu m’aider à faire mes recherches.
Tous étonné par ces derniers mots, mes quatre amis échangèrent tous un regard. Northemy déposa son verre de plastique qu’elle n’avait pas encore touché sur la table.
- C’est tout? demanda Northemy. Tu nous as fait venir ici pour nous demander de t’aider à trouver ce que cette clé peut ouvrir?
Tous les cinq, nous gardâmes le silence. Je ne pouvais rien faire d’autre que d’attendre qu’ils prennent leur décision, car je n’avais rien à ajouter pour les convaincre.
- Je suis désolé, commença Marty en se levant, mais moi, j’ai autre chose à faire.
En laissant son breuvage sur la table, il quitta l’endroit. Nous l’observâmes tous, et quand nous n’étions plus en mesure de le voir, Northemy se leva à son tour. Elle me regarda longuement, comme si elle s’attendait à se que je m’explique davantage. Malheureusement, je n’avais rien à ajouter. Je ne pouvais tout de même pas l’attacher à sa chaise pour l’obligé à accepter de m’aider. Elle ne patienta pas plus que quelques secondes pour finalement se décider à quitter le restaurent à son tour sans un mot.
Aucun de nous trois avait osé se regarder dans les yeux depuis les départs de Northemy et de Marty.
- Eh… il y a ma mère qui m’attend dans le stationnement de l’école, alors je vais y aller, dit soudain Andrew en brisant le long silence.
Il se leva en regardant par la grande fenêtre située sur sa droite. Il prit sa boisson et se retourna une dernière fois vers moi.
- Je suis désolé Rose.
Alors que je relevai les yeux vers lui, il s’était déjà hâté de partir. L’air déçu, je le regardai jusqu’à ce qu’il disparaisse. Il ne restait plus que Clancy qui lui n’avait pas encore dis un mot. Peut-être qu’il se sentait trop mal de m’avouer qu’il me trouvait complètement cinglé, mais il n’allait pas tarder à se lever et de quitter lui aussi.
- Tu peux partir, lui dis-je, sans néanmoins le regarder. T’as pas besoin de te justifier.
- Quoi? dit-il en fronçant les sourcils.
- Je comprends que tu ne veilles pas m’aider toi aussi.
- Qu’est-ce qui te fais dire ça, je n’ai rien dis du tout?
Surprise d’entendre ces paroles, je levai les yeux vers lui en lui jetant un regard interrogateur et stupéfait à la fois.
- Mais j’ais crus que tu n’osais rien dire, parce que tu ne voulais pas me faire de peine…
- Et bien je crois que tu te trompes. Si j’avais pensé quoi que ce soit de mal, je te l’aurais déjà dit.
Toujours étonné, mon regard s’illumina enfin.
- Tu veux que je te dise ce que je pense, me dit-il en se redressant sur sa chaise pour déposer sa boisson à la fraise et aux noix de cocos sur la table. Honnêtement, je trouve que les autres ont vraiment exagéré. C’est vrai, c’est pas comme si on était débordé à cause de l’école, on n’a pratiquement aucun devoir. Je pense que d’en connaître un peu plus sur tes parents, ça serait vraiment… intéressant.
En l’écoutant parler, je me mis à sourire. Même si je n’avais pas réussi à avoir toute la bande, j’étais vraiment heureuse d’avoir réussi à n’en convaincre au moins un. Je dois avouer qu’à un certain point j’étais persuadé qu’ils allaient tous me trouvé cinglé et ils allaient me laisser faire mes recherches toutes seules.
- Tu veux vraiment m’aider? lui demandai-je, incertaine encore d’y croire.
- Absolument!
Soulagé, je lui souris une seconde fois.
Avant de quitter le restaurent, Clancy et moi étions resté quelques minutes pour commencer à établir un plan. On essayait de réfléchir à comment nous allions pouvoir fouiller ma maison au complet sans que mes parents y soient. C’était une question plutôt difficile à répondre, car, à part pour aller à leur travail, mes parents étaient toujours à la maison. Notre idée était encore floue, mais nous avions décidé de tout de même s’arrêter là, parce qu’il valait mieux ne pas trop faire attendre Chris et mes parents.
Le lendemain matin, je fus la première a arrivé à l’école. Ma bande n’était pas encore là. Je m’étais assise à une table à la cafétéria et je lisais une revue. Du moins, j’essayais. La tête trop occupée à penser à comment trouver en quoi cette clé allait m’être utile, je n’arrivais plus à lire ni à faire quoi que ce soit d’autre. Sans trop m’en préoccuper à ce moment précis, je remarquai que deux personnes s’étaient arrêtées devant moi. Au début, je m’étais dis que c’était probablement deux garçons qui étaient là pour essayer de m’embêter pour le plaisir. Mais après quelques instants à constater que les deux garçons ne bougeaient pas, je perdis patience. Je levai finalement la tête vers eux.
- Salut Rose, me dit la voix Clancy.
Je restais surprise de constater que Clancy était l’un de ses deux garçons qui s’étaient arrêté devant moi et l’autre s’était Andrew.
- Clancy… Andrew…? Ça alors, désolé…, fis-je en fermant ma revue et mes quelques livres d’école que j’avais laissé ouvert sur la table. Je croyais que vous étiez des gars qui… oh, oubliez-ça, ça n’a pas d’importance.
- C’est juste nous, répondit-il. On peut s’assoir où tu préférais être seul?
- Non, non, je vous attendais justement. J’avais peur que vous ne vouliez plus me voir, après ce qui s’est passé hier… Je m’adresse particulièrement à toi Andrew.
Andrew hocha la tête en baissant les yeux, le sourire forcé dessiné sur ses lèvres. Il avait l’air de se sentir coupable.
- Bon, alors…, commença Clancy d’une voix joyeuse en effaçant le malaise. On a quelque chose à te raconter. Voilà… hier…
- J’ai appelé Clancy, le coupa spontanément Andrew. Je lui ai demandé ce qu’il pensait de ton histoire.
- … je lui ai dis la vérité. C’est-à-dire que j’avais trouvé leur réaction vraiment exagérée et que moi j’étais prêt à t’aider.
- J’y ai beaucoup réfléchis pendant la soirée hier, et je crois que Clancy à raison, conclu Andrew.
Je fus à la fois surprise et contente d’entendre ça.
- C’est vrai? dis-je. Et qu’est-ce que Marty et Normy en pense? Ils vous ont mis au courant de ce qu’ils en pensaient après réflexion?
- Je ne sais pas, je ne leur ai pas reparlé, avoua Clancy en adressant un regard à Andrew.
- Même chose, j’ai seulement appelé Clancy, dit-il à son tour.
Un peu déçu, je croisai les bras et détournai mon regard ailleurs, espérant que les garçons n’aillent pas remarquer.
- Et pourquoi ne pas leur demandé maintenant? proposa Andrew.
- Bonne idée. Qu’est-ce que t’en penses? demanda-t-il en prenant mes livres pour me les tendre.
- Merci, lui dis-je en reprenant mes livres. Allons-y.
Adossé contre la case de Northemy, j’observai Andrew et Clancy qui attendait devant celle de Marty. Après les avoir longuement, je levai mon poignet droit où je portais une montre en argent. Je pris la sphère qui affichait l’heure entre deux doigts et la fit gigoter de droite à gauche.
- Rose? m’appela une voix venant de derrière moi.
En tournant la tête, je vis que c’était celle de Northemy.
- Oh Normy, c’est toi! m’exclamai-je en lui offrant un sourire chaleureux.
- Qu’est-ce que tu fais là? demanda-t-elle en donnant un léger coup d’épaule pour rajuster une bretelle de son sac.
- Eh, je t’attendais.
- Ah bon, et pourquoi? demanda-t-elle en prenant son cadenas avant de commencer tranquillement à tourner la roulette.
- Et bien, pour te parler, dis-je en agitant ma montre nerveusement.
Avant de continuer, je poussai un soupire.
- Je me demandais, hier quand t’es retourné chez toi, est-ce que tu as… est-ce que tu y as bien réfléchis?
Elle débloqua son cadenas juste avant de lever la tête vers moi.
- Je ne dis pas ça pour t’embêté, me dépêchai-je d’ajouter. Tu as tout à fait le droit de faire ce que tu veux et peu importe ce que tu décideras je ne t’en voudrai pas. C’est juste que Andrew a changé d’avis après y avoir bien réfléchis et je me demandais si c’était ton cas aussi.
Northemy jeta un regard par-dessus mon épaule et chercha les gars. Après les avoir observés un moment, elle riva les yeux sur moi de nouveau. Elle ne soutint pas mon regard longtemps puisqu’elle baissa la tête pour regarder le sol, toujours sans aucune réaction. Sans la moindre réponse, elle prit le temps d’accrocher son sac sur l’un des crochets dans son casier. Ensuite de cela, elle se décida enfin à me regarder en face.
- Écoute Rose, je vais être franche avec toi. Honnêtement, je ne vois pas pourquoi tu aurais besoin de notre aide pour ça? Il n’y a rien de si compliqué, tu n’as qu’à demander à tes parents et tant pis s’ils ne veulent pas te répondre! Qui sait, cette clé ouvre peut-être seulement un réfrigérateur avec des aliments congelés de surplus. Tu t’imagines, on perdrait notre temps pour rien! S’il te plait, je ne veux plus en entendre parler.
Elle ferma la porte de sa case, remis son cadenas en place et partit avec son cartable et son étui. Je m’adossai contre le casier qui était à côté de moi et je grimaçai en regardant le plafond suspendu. Encore une fois déçu, je marchai vers mes deux amis qui attendaient toujours l’arrivé de Marty.
- J’imagine que c’est toujours non pour elle? s’empressa de dire Andrew.
- Bien deviné, soupirai-je en m’accotant maintenant sur le casier près de lui.
- T’inquiète, on réussira à avoir Marty, j’en suis sûr, me dit-il en me prenant les épaules pour me consoler.
- Bof… c’est pas trop grave s’il ne veut pas, au moins je vous aurai vous, leur annonçai-je en leur souriant. En passant, merci à vous deux.
De longues minutes s’écoulèrent et, pendant ce temps, je réfléchissais.
- Est-ce que ça vous dirait de faire ça ce midi? leur lançai-je soudainement.
- Ce midi? demanda Andrew, étonné.
- Je veux faire ça le plus vite possible.
- Moi ça me va, répondit Clancy. On prend le bus de ville j’imagine?
- Exacte.
- Bon, d’accord, je suis partant aussi, dit Andrew.
Quelques instants plus tard, ce fut le tour de Marty de faire son entrer. Quand il réalisa que nous l’attendions tous devant sa case, il ralentit le pas.
- Qu’est-ce que vous faite là?
- Eh… commença Andrew en nous regardant Clancy et moi. Ça va Marty?
- Ouais… mais c’est plus à vous que je devrais poser la question, dit-il en gardant les sourcils bien froncés.
- La pleine forme, répondit Andrew avec grand enthousiasme.
- On a quelque chose à te demander Marty, se lança Clancy.
- Me parler, mais de quoi?
- Et bien, tu sais, la discussion qu’on a eue au restaurent hier?
Marty confirma d’un hochement de tête.
- Au début, vous étiez trois à ne pas trop être sûr de vouloir embarquer dans ce plan. Mais hier, Andrew m’a appelé pour me dire qu’il avait changé d’avis après avoir mieux réfléchis à la question. Donc voilà, on se demandait donc si toi aussi tu y avais bien réfléchi avant de prendre ta décision?
Il tourna le dos à son casier et pris un moment pour réfléchir.
- Marty, je ne veux pas t’obligé, le rassurai-je.
- Mais tu sais qu’on a l’habitude de tout faire ensemble, ajouta Clancy, peu importe le danger ou si l’idée nous semble un peu étrange au début. Je ne vois pas pourquoi là ça serait différent? Sérieusement, vous n’êtes pas curieux d’apprendre des trucs sur les parents de Rose? Je veux dire, même elle, elle prétend ne pas les connaître. Honnêtement, Marty, l’histoire du garde du corps et tout ça, ça ne t’intéresse pas plus que ça? Moi je pense que ça pourrait être très utile au contraire de savoir ce qu’ils cachent.
Toujours en train de réfléchir, Marty finit par pousser un soupir. Il se tourna vers moi et nous échangeâmes un regard.
- Vous comptez faire ça quand?
- Ce midi, lui annonçai-je.
Il fit une pause en posant les yeux au sol et les releva au bout d’un moment pour délibéré une dernière fois.
- T’as raison Clancy, dit-il. On a toujours tout fait ensemble et je ne vois pas ce qui serait différent cette fois.
Stupéfaite à nouveau, un large sourire s’afficha sur mes lèvres.
- Sérieusement!? dis-je en m’adressant à Marty.
En le voyant sourire en guise de d’approbation, je ne pus m’empêcher de l’enrouler mes bras. Après un long moment suspendu à ses épaules, je me tournai vers les deux autres en leur tendant un bras.
- Venez, leur dis-je.
Souriant à leur tour, nous nous accolèrent tous ensemble pendant quelques minutes
- Je te remercie les gars, dis-je en me reculant. Je croyais vraiment que j’allais devoir faire ça tout seul à un certain moment.
Nous restâmes silencieux pendant un instant.
- Mais il nous manque tout de même Northy, commenta Andrew, l’air déçu.
J’avoue avoir songer à la même chose, mais je n’avais pas osé me plaindre. J’étais vraiment heureuse d’avoir convaincu les trois garçons, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que ma bande comptait cinq membres et non seulement quatre.
L’heure du midi arriva. Quand je sortis à l’extérieur, je vis que les trois garçons m’y attendaient déjà. En passant près d’eux je leur lançai un sourire et continuai d’avancer en pensant qu’ils allaient me suivre. Cependant, je remarquai rapidement que ce ne fut pas le cas. Au bout d’un moment, je m’arrêtai et fis volte-face. Effectivement, les garçons n’avaient pas bougé.
- Qu’est-ce que vous faite? leur demandai-je. Nous sommes tous là. Aller, venez, on va rater notre bus.
- C’est vrai, ajouta la voix de ma meilleure amie.
- Normy? dis-je en la voyant apparaître de derrière les trois garçons.
- On ferait mieux de partir maintenant pour ne pas rater le bus, reformula-t-elle.
Me demandant qui avait bien pus réussir à convaincre Northemy de nous suivre, je dévisageai les trois garçons chacun leur tour. Je remarquai rapidement que le seul à ne pas m’avoir fait de sourire était. Voyant que je le dévisageai longuement en souriant, il haussa les épaules d’un air faussement innocent et commença à marcher le premier. Alors que tous les autres l’imita, je resté les deux pieds cloués au sol en les regardant s’éloigner. En secouant légèrement la tête pour reprendre mes esprits, je courus rattraper Northemy qui fermait la marche.
- Hey, mais qu’est-ce qui t’as fait changer d’avis? lui demandai-je réellement surprise.
- Quoi? fit-elle.
- Ce matin tu ne semblais bien décidé à ne pas venir, tu voudrais bien me dire ce qu’il a pu te dire?
- Qui?
- Et bien Andrew, dis-je en le pointant devant nous.
- Andrew ne m’a rien dis Rose. J’ai changé d’avis, c’est tout. Je leur ai seulement demandé quand vous aviez l’intention de faire ça et à quelle heure.
- Tu es sûre?
- S’il te plait Rose, n’insiste pas, me dit-elle gentiment. N’attend pas que je revienne sur ma décision.
- Ok, désoler.
Après une quinzaine de minutes de voyagement plus un dix minutes de marches, nous étions enfin arrivés chez moi. Je sentais un mélange d’angoisse et d’excitation en moi. Mais en même temps, je restais persuadé qu’on était sur le point de découvrir quelques choses. Après être tous entré dans la maison, je fermai la porte derrière moi et je fis regrouper tout le monde autour de moi dans l’entrée.
- Bon, il faut faire ça rapidement puisqu’on a seulement quinze minutes pour faire ça. Tout à l’heure, dans le bus, j’ai eu une idée pour que ça l’aille un plus vite. On va devoir fouiller une pièce différente. Je crois que j’ai réussis à regrouper les pièces qui seraient susceptible de contenir quelques choses. D’abord, il y aura une personne pour le placard au sous-sol, dis-je en énumèrent à l’aide de mes doigts. Il y en aura deux autres sur cette étage-ci, car il y le salon et la cuisine qui seront à fouiller. Finalement, en haut, je vois seulement deux options; la chambre de mes parents et le grenier. Je vais m’occuper du grenier et maintenant, à vous de décider qu’est-ce que vous souhaitez faire.
- Je fais la chambre des parents, répondit Northemy sans hésitation.
- Parfait, les gars? dis-je en me tournant vers eux.
- Je vais faire le placard, dit Marty.
- C’est bon, alors Andrew et Clancy vous pouvez vous occuper de faire le salon et la cuisine? leur demandai-je.
- Aucun problème! répondirent-ils en chœur.
- Parfait, on fait comme ça. Si vous trouver quelques choses, prévenez-moi immédiatement.
Alors que Marty partit au sous-sol et que Northemy monta dans la chambre de mes parents, je restai dans l’entrée avec Andrew et Clancy.
- Je m’occupe de la cuisine, dit Clancy en se dirigeant dans la pièce.
Alors qu’Andrew s’apprêta à partir fouiller le salon, je le lui attrapai la manche pour l’obligé à rester avec moi loin des oreilles de tous les autres.
- Andrew, je dois te dire quelques choses.
- Quoi?
- Je… je voulais te remercier d’avoir réussi à convaincre Normy. J’ignore ce que tu lui as dis de spéciale pour qu’elle finisse par accepter de nous aider, mais ça l’a porté fruit.
- De quoi tu parles?
- Arrête, je sais bien que c’est toi. Elle n’a pas pu changer d’avis subitement comme ça.
- Je suis sérieux, je ne lui ai rien dit, dit-il en prenant un air sérieux.
Je connaissais bien Andrew et c’était tout à fait son genre de jouer la comédie. Nous étions tous d’accord pour dire que c’était le plus drôle d’entre nous. Tout en pensant à cela, je lui souris et me rendit ensuite à l’étage.
Ça faisait environ cinq minutes que nous étions en train de fouiller et, de mon côté, je n’avais toujours rien trouvé. Je ne voyais ni armoire, ni porte, ni aucun autre objet ou meuble qui aurait pu s’ouvrir à l’aide d’une clé. Étant sur le point de perdre espoir, debout, les bras croisés, je survolai la pièce du regard, alors que mon attention fut attirée ailleurs.
- Hey, Rose! m’appela Andrew d’en bas.
Sans aucune hésitation, je me précipité en bas de l’escalier escamotable où j’y trouvé Northemy qui avait penché la tête pour regarder vers l’étage principal. Quand elle me vit arriver à coté d’elle, elle leva la tête et nous échangeâmes un regard confus.
- Et puis, de ton côté? demandai-je à Northemy.
- Rien, et toi?
- Non plus.
Un peu déçu de sa réponse, je penchai la tête par-dessus la rampe à mon tour.
- Andrew? dis-je en m’appuyant les mains sur celle-ci. Qu’est-ce qui se passe?
- Marty à trouvé quelque chose je crois.
Northemy et moi levèrent les yeux l’une vers l’autre. La seconde suivante, Northemy me suivit à la course dans l’escalier. Andrew était en bas de l’escalier et nous regarda arriver sans dire un mot. Clancy, quant à lui, venait de sortir de la cuisine et regarda la porte loin devant lui qui menait au sous-sol.
- Il est encore au sous-sol? leur demandai-je.
- Oui, me répondit Andrew.
Suivis d’Andrew et le reste de la bande, je descendis les marches qui menaient au sous-sol. Je dirigeai mes amis jusqu’au placard en question, mais Marty n’était pas là.
- Par ici, nous appela la voix de Marty dans le couloir.
J’étais maintenant celle qui fermais la marche. Clancy nous guida jusqu’à l’endroit d’où provenait la voix de Marty. Je fus surprise de le trouver dans la chambre d Chris. Même si je savais où elle se trouvait, je n’avais jamais eu le courage de m’en approcher.
- Marty, qu’est-ce que tu fais ici? lui demandai-je en prenant les devants sur mes amis. Tu…
- Oui, j’ai fouillé le placard, mais il n’y avait pas grand-chose. Je me suis donc permis d’entrer ici.
- Est-ce que c’est la chambre du deuxième petit copain de ta mère? demanda soudain Andrew.
- Quoi? fit Northemy en le dévisageant. Tu parles de Chris?
- Si tu veux, oui, répondis-je à Andrew en ignorant le commentaire de Northemy.
J’étais plutôt préoccuper à attendre les explications de Marty. Effrayé d’entré dans les affaires de notre garde du corps, je m’avancé tranquillement vers Marty qui se tenait au fond de la pièce.
- Regarde ça, me dit-il en pointant quelque chose derrière le lit.
Tout en observant la pièce en m’avançant, je jetai un œil à se que Marty m’avait pointé. Ce que je vis me sembla plutôt étrange. Le mur où le dossier du lit était accoté n’était pas un mur ordinaire. Ce que Marty me pointait c’était ça; le mur n’était pas complet. Il y avait un espace pour aller s’aventurer derrière. Intrigué par cette découverte, je me rendis de l’autre côté. J’étais maintenant dans un court couloir que je m’empressai de longeai jusqu’au bout. Me menant sur finalement sur la droite, je faisais maintenant face à une porte. La main tremblante, j’attrapai la poigner et, après un moment d’hésitation, je tirai. Cependant, la porte resta immobile.
- Rose? fit la voix de Marty qui me sembla étrangement loin.
- Venez, c’est sans danger.
Des pas s’approchèrent tranquillement derrière moi. Une forte lumière blanche m’éclaira soudain par derrière.
- Bon dieu, c’est quoi cet endroit? se demanda Northemy qui avait allumé la lampe sur son portable.
- Il doit en avoir des copines qui viennent lui rendre visite à celui-là, ria Andrew. C’est peut-être lui qui aurait besoin qu’on garde un œil dessus.
Clancy, le dernier qui avait entré dans ce couloir beaucoup trop étroit pour rentrer cinq personnes, ria à son tour.
- Venez voir, l’interrompis-je.
Tous les cinq tentèrent difficilement de s’approcher.
- Aille, Andrew! lui souffla Northemy. C’est mon pied enfin!
- Désoler, c’est que je n’y vois rien.
- Qu’est-ce qu’il y a Rose? demanda Marty derrière mon oreille.
Avant de répondre, je reposai ma main sur la poigner de la porte puis je fis une nouvelle tentative.
- Elle ne s’ouvre pas, dis-je à voix basse en me tournant vers lui. Tu veux bien sortir la clé de mon sac? Elle se trouve dans la première poche de devant.
Marty obéit sans hésiter. Il fouilla la poche en question de mon sac d’école que je portais toujours à mes épaules. Après avoir pris soins de bien refermer la poche, il me tendit gentiment la clé antique. La respiration haletante, j’échangeai un regard avec tous les membres de ma bande qui me regardaient.
- Allez vas-y, m’encouragea Andrew.
C’était le moment de vérité. J’enfonçai la clé dans la serrure et je tentai de la tourner. Cependant, ce fut impossible de la faire bouger dans aucun sens. Désappointée, je fus donc obligé de la retirer.
- Ça ne fonctionne pas, dis-je en leur faisant face.
Devant l’expression déçu de mes amis, je m’empressai d’ajouter :
- Marty, est-ce que tu avais trouvé autre chose?
- Eh… et bien, si on veut. Par contre, ça m’étonnerait qu’on puisse l’ouvrir avec cette clé, me dit-il en pointant la clé que je tenais dans ma main droite.
Chacun notre tour, nous sortîmes de ce passage secret qu’on venait de découvrir. Alors que les trois autres s’étaient immobilisé devant l’ouverture du mur, je suivis Marty. Nous nous arrêtâmes devant le lit et il s’accroupie. Il glissa une main sous le lit et y sortit une grosse mallette en cuire brun. Il la prit à l’aide de ses deux mains et la souleva avec légère difficulté et la déposa sur le lit.
- Tu vois, il y a une serrure, me dit-il en me pointant le dessus de ma mallette.
Il avait raison, la serrure semblait beaucoup trop petite pour y rentrer la clé antique. Cependant, je ne voulais pas tirer de conclusion trop vite, donc j’avais décidé de quand même essayer. Comme on s’en était douté, Marty et moi, je n’avais pas réussi à l’insérer à l’intérieur. À cet instant, je sentis tout espoir de démasquer un des secrets de mes parents s’envoler. Mais je devais tout de même poser la question. Tout en essayant de dissimuler mon découragement, je levai la tête vers mes trois autres amis.
- Andrew, Clancy, vous avez trouvé quelques choses dans la cuisine ou le salon? Demandai-je sans le moindre espoir.
Avec un sentiment de culpabilité dans leur geste, ils me firent non d’un signe de la tête.
Durant le trajet pour retourner à l’école, je m’étais sentis coupable. J’avais amené ma bande d’ami absolument pour rien. Mais même après tant d’espoir, on n’avait réussi à rien dénicher. Ce n’est que rendu au lycée que je leur fis part de ce tracas.
- Écoutez, je suis vraiment désolé, dis-je alors qu’on venait de se regrouper devant le casier de Marty, celui qui avait hérité du casier le plus proche du couloir pour se rendre au cours. Vous aviez peut-être raison finalement.
La cloche qui indiquait que les cours allaient bientôt reprendre retentit. Mais aucun de mes amis ne semblaient avoir remarquer puisqu’ils se retournèrent tous en même temps vers moi sans faire le moindre pas pour sortir de la ranger de casier.
- Désoler de quoi? demanda Clancy.
- Avoir sus que ça mènerait à rien ces recherches, j’aurais fait ça tout seul. Je vous ai fait perdre votre temps pour rien.
- Qui a dit qu’on avait mieux à faire? intervint Andrew. Je pense que ça valait plus le coup de perdre notre temps à fouiller ta maison que de rester ici à se tourner les pouces comme d’habitude.
- Au contraire, continua Clancy. Moi je pense que ça nous a aidé, parce que maintenant nous savons que cette clé n’ouvre rien chez toi Rose. Peut-être que ce que cette clé ouvre est caché ailleurs… par exemple à l’endroit où travail tes parents… Et n’oublier pas qu’on a trouvé autre chose, cette porte cachée dans la chambre du garde du corps. Même si on n’a pas réussi à l’ouvrir, on sait qu’elle est là. Et moi je pari qu’il y a quelque chose de bien intéressant derrière.
- Bien dit, je suis tout à fait d’accord, manifesta Marty.
- Hum, moi aussi, conclut Northemy alors qu’Andrew approuva lui aussi dans un signe de tête.
Malgré l’explication très concrète de Clancy, je ne fus pas tout à fait convaincu de rien. En détournant les yeux, je poussai un léger soupire.
- Si vous le dite…, finis-je par dire.
Clancy s’avança vers moi et enroula un bras autour de mon épaule en guise de réconfort.
- Ne t’en fait pas, me sourit-il. Allez vient, avant qu’on soit en retard à nos cours.
Coucher sur le dos dans mon lit, je fixais le plafond depuis un bonne dizaine de minutes. Mon cadran affichait 23h et je n’avais toujours pas fermé ma lumière de chevet. J’avais une telle envie de prendre la clé et de demander à mes parents à quoi elle servait, mais le petit ange en moi me répétait que j’allais le regretter. Je pouvais m’empêcher de penser qu’on avait probablement mal chercher ce midi parce que notre temps avait été très limité. Pourquoi ne pas sortir de ma chambre et viré la maison à l’envers? Une autre idée stupide. Alors que l’existence de la porte cachée dans la chambre de Chris refit surface dans ma mémoire, la porte de ma chambre s’ouvrit. En serrant ma couverture contre moi, je me redressai tranquillement, les yeux maintenant fixé devant moi.
- Ma chérie, tu ne dors pas encore? me dit ma mère en passant sa tête dans la petite ouverture de la porte.
- Non, mais j’allais bientôt la fermer, dis-je en me tournant vers ma lampe de chevet sur ma gauche. Je commençais à me sentir fatiguée, mentis-je.
Ma mère se permit d’entrer en fermant la porte derrière elle. Sans dire un mot, elle vint prendre place à côté de moi. Assise face à moi, elle posa une main sur ma cuisse.
- Est-ce que ça va ma chérie? me demanda-t-elle doucement.
- Pourquoi ça n’irait pas?
- Je sais pas… ton père et moi on s’inquiète pour toi. On te trouve plutôt tranquille depuis quelques jours.
- Et bien… mes études me préoccupe beaucoup ces derniers temps. J’ai des examens qui s’en vienne à grand pas et ça me stress beaucoup je dois dire, improvisai-je rapidement.
Un grand sourire rassurant se dessina sur ses magnifiques lèvres qu’elle m’avait légué.
- Tu vas-y arrivé ma chérie, me dit-elle en posant une main sur ma joue. Mais je ne veux pas que tu te rendre malade pour autant. Tu es bonne et tu le sais, il n’y a aucune raison que tu t’en fasses, j’en suis sure.
Ma mère se leva et vint poser un baiser sur le dessus de ma tête.
- Je t’aime tellement chérie, me dit-elle en me serrant maintenant les épaules.
Je fermai les yeux et profitai de cette accolade. L’envie de la harceler de toutes sortes de questions se manifesta, mais je m’étais abstenu. Après m’avoir serré pendant environ une bonne minute, elle retira son menton de sur le dessus de ma tête et colla à présent sa joue sur la mienne en s’asseyant à côté de moi.
- T’es sûre qu’il n’y a pas autre chose? C’est seulement l’école, c’est ça?
Même si j’en voulais à mes parents, ça ne m’empêchait pas de les aimer. J’avais cette envie de me confier à ma mère, mais je savais au fond de moi que je ne pouvais tout simplement pas.
- C’est les études, c’est tout, répondis-je en retenant une larme avec le bout de mon doigt.
- Je te crois. Je vais te laisser dormir dans ce cas. Je t’aime très fort ma chérie, chuchota-t-elle en déposant un dernier baiser sur ma joue.
Elle se leva à nouveau et se dirigea vers la porte. Pendant qu’elle ouvrit la porte, elle me lança un dernier regard par-dessus son épaule. Alors qu’elle s’apprêta à quitter ma chambre, sans réfléchir, je lui lançai ces mots :
- Qu’est-ce qu’il y a dans la chambre de Chris?
Je fus autant surprise qu’elle. Je n’avais pas vraiment eu envie de lui poser la question, ça m’avait seulement échappé.
- Quoi? dit-elle en reculant pour revenir dans ma chambre.
- Désoler… je me suis toujours demandé ce qu’il y avait dans sa chambre et… oh, je sais pas pourquoi j’ai demandé ça…
- Ce n’est rien chérie. Rassure-toi, on est entre bonne main avec Chris.
- Je sais, répondis-je d’un ton ferme.
- Bonne nuit chérie.
- Bonne nuit maman.
Ma mère sortit de ma chambre, me laissant seule dans mes pensées. Je tendis le bras et éteignis ma lampe de chevet qui plongea instantanément la pièce dans le noir.
Ma mère n’avait pas osé mentionner l’existence de cette porte cachée dans la chambre de Chris. Pourtant, je savais qu’elle était au courant, parce que ce sont mes parents qui avaient fait construire la maison. Il y avait sans doute bel et bien une raison derrière la conception de cette pièce. Elle n’était pas là par hasard et je comptais bien découvrir un jour se qui se cachait derrière. Mais pour l’instant, je devais rester concentré sur la clé. Ma bande et moi avions certainement échappé à un détail. Malgré tout, je restais persuadé que cet objet dont j’ignorais encore l’identité se cachait tout prêt.
**
Vêtu d’une belle robe de nuit bleu pastel, ma mère était figée devant la fenêtre de la cuisine. Ma mère n’avait pas encore remarqué ma présence puisque j’avais réussi à entrer dans la cuisine à pas de sourit. J’étais intrigué par ce qui semblait de si intéressant à voir dehors, mais, étant encore trop courte sur mes jambes, je n’arrivais qu’à voir le ciel là d’où j’étais.
- Maman, qu’est-ce que tu fais? demandai-je en m’avançant vers celle-ci.
- Rose, que fais-tu debout? Retourne te coucher.
Elle se précipité sur moi et me prit dans ces bras. Enfin, je fus capable de voir à travers la fenêtre givrée par la grosse pluie qui tombait fortement. Malgré la pénombre, je fus capable de distinguer la silhouette de mon père. Je compris également qu’il était entré dans le cabanon, car je pouvais apercevoir la lumière d’ici.
- Maman, pourquoi papa est dehors? Il pleut beaucoup trop pour être dehors et en plus il est tard.
- Ne t’en fais pas ma chérie, me rassura ma mère en me caressant la tête. Papa sait ce qu’il fait.
Elle me ramena dans ma chambre et elle m’aida à me réinstaller dans mon lit.
- Maintenant tu dois dormir ma chérie, dit-elle en m’embrassant sur le front.
- Mais pourquoi tu ne dors pas encore toi?
- J’y vais bientôt. Toute suite après que papa soit rentré. Allez, maintenant au lit. Je t’aime très fort ma chérie.
Elle posa un second baiser sur ma tête et quitta ma chambre en fermant la porte derrière elle.
Le lendemain, après le petit-déjeuner, je m’étais précipité dans la cour. Comme je l’avais souhaité, mon père y était. Il était encore dans le cabanon, alors j’allai le rejoindre. Alors que j’arrivai au bas de l’escalier de la terrasse, je tombai face à face avec Chris.
- Salut Rose, me dit-il.
- Allo Chris, lui dis-je brièvement en continuant ma course.
Arrivé dans le cabanon, je surpris mon père en train d’accrocher des pelles sur des crochets installé sur le mur au fond de la cabane.
- Papa! dis-je en lui sautant sur le dos.
- Salut ma chérie, me dit-il en se penchant pour que mes pieds touchent à nouveau le sol.
Je descendis de son dos et il se tourna face à moi. Il posa ses grosses mains sur mes épaules en me souriant.
- Qu’est-ce qui t’amène comme ça ma puce? me demanda-t-il.
- Qu’est-ce que tu faisais avec les pelles?
Le temps de regarder les pelles qu’il venait d’accrocher, il se releva.
- Et bien, c’était pour enterrer le trou.
- Le trou?
Mon père me tendit une main. Sans dire un mot, j’attrapai sa main et il m’emmena dehors. Sans me dire où nous allions, je le suivis derrière la terrasse. La première chose qui me sauta aux yeux c’était ce carré de terre.
- Pourquoi il y avait un trou papa? lui demandai-je en levant la tête vers lui.
- C’est compliqué. Mais dit toi que le plus important, c’est qu’il soit caché maintenant. De toute façon, quand le gazon aura repoussé, ça ne paraitra plus.
**
Depuis deux semaines, chaque fois que j’étais loin des regards, je fouillais une nouvelle pièce chaque jour. Après tout, ma bande et avions peut-être bien fait notre boulot en fouillant rapidement les pièces les plus suspectes à mes yeux.
Il ne me restait plus que le chambre à mes parents et celle de Chris à faire, mais ça, c’était déjà peine perdu. Je n’avais aucune chance d’entrer discrètement dans l’une de ces deux pièces. De toute façon, je savais déjà que la chambre de Chris contenait quelques choses d’intéressant. Et selon Northemy, il n’y avait rien de particulier dans la chambre de mes parents. Maintenant, ça faisait deux jours qu’elle trainait dans le tiroir de ma table de nuit. Je songeais sérieusement à aller la reporter là d’où elle venait.
Découragé, je fermai le tiroir de ma table de chevet. Incapable de prendre la décision d’aller la reporter ou non dans le grenier, je me relevai de mon lit et descendis avec mon portable à la main. Avant de sortir dans la cour, je me couvris du manteau vert que mon grand-père paternel m’avait supposément légué avant de décédé un peu après ma naissance. Je m’étais installé dans les marches de la terrasse et je commençai à composai une réponse au message que Northemy m’avait envoyé. Pendant que je faisais cela, je vis mon père du coin de l’œil sortir du cabanon. Cela avait attiré mon attention, alors je levai les yeux et constatai qu’il était en train de sortir la table qu’il avait l’habitude d’installer sur la terrasse pendant la période d’été.
- Tu veux un coup de main papa? lui dis-je en me levant pour le laisser passer avec quelques morceaux de la table.
- Oh, c’est gentil ma puce. Tu pourrais peut-être amener les chaises si tu veux.
- D’accord, je m’en occupe.
Je glissai mon portable dans l’une de mes poches arrière et je me dirigeai vers le cabanon. En entrant, je remarquai immédiatement que les chaises dont parlait mon père était resté sur le sol. Je réussis à occuper mes bras avec deux d’entre elle. Avant de sortir, j’avais brièvement regardé devant moi et j’avais remarqué la présence de deux pelles accrochées sur le mur du fond. Alors que je m’apprêtais à poser un pied à l’extérieur du cabanon, un sentiment de déjà vu m’interrompit dans mon élan. Cette image de pelle accroché au mur me rappela un évènement que je pensais avoir oublié. Quand cet évènement avait eu lieu, je n’étais qu’une fillette âgée d’environ 8 ans à l’époque. Pourtant, avant ce jour, ça m’avait toujours paru banal comme moment.
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