Chapitre 3
PDV Lucas
Trois jours que je rumine. Je joue à mon jeu en réseau, je m'énerve plus qu'autre chose dessus. Je décide d'arrêter avant de casser quelque chose. Je quitte donc mon jeu et me connecte à mon Skype.
Avec la roulette de ma souris, je fais défiler mes contacts et m'arrête quand j'arrive sur son nom. Je la vois, elle est connectée, je clique sur son pseudo, cela m'ouvre une page de dialogue.
"Salut !" j'écris.
Deux minutes passent et rien, pas de réponse, pas même la petite phrase "... est en train décrire " il faut peut-être que je lui laisse du temps. Quand même un peu déçu, je me lève de ma chaise et sors de ma chambre. Je prends la direction des escaliers, puis les descends pour rejoindre la cuisine. J'ai besoin d'un café.
- Lumy, que fais-tu ? Me demande ma mère.
Je lui montre la dosette et la tasse que j'ai en ma possession. Elle me fait un signe de tête et repart dans le salon.
Mon café coulé, je remonte dans ma chambre avec ma tasse et me réinstalle sur ma chaise de bureau devant mon ordinateur. Mes yeux s'écarquillent quand je lève ma tête vers mon écran, le stresse fait battre mon cœur un peu plus fort que d'habitude, elle m'a répondu.
De Elle :
"Salut, mais on se connaît ?"
De Moi :
" Tu ne te souviens pas de moi ?"
De Elle :
"En fait non... Je ne t'ai plus dans mes contacts à vrai dire et je ne sais pas qui tu es !"
Sa réponse me fait mal. Mais après tout, quatre ans sont passés. Elle a fait son chemin, je n'ai peut-être été personne pour elle. Je tente tout de même de lui rafraîchir la mémoire.
De Moi :
"On est sortie ensemble... Je suis en quelque sorte ton ex, on avait 14 ans, on s'est connue sur un site d'élevage virtuel ".
Elle tarde un peu à répondre ou alors c'est moi qui ne suis pas patient.
De Elle :
"Ah, mais oui, je me rappelle ! Je sortais avec plusieurs en même temps à ce moment-là sur Internet. Ne m'en veux pas, vraiment, j'étais totalement immature ! Lumy bien sûr dont je me souviens de toi ! Je suis vraiment désolé ! Ça fait vraiment plaisir. Je t'avais plus dans mes contacts. Oh, je me rappelle de tout maintenant. J'espère que tu ne m'en veux pas trop".
J'écarquille les yeux et je tente de ne pas recracher mon café en lisant sa réponse, je relis deux fois pour être sûr d'avoir bien lu ce que je vois. Je lui réponds quand même. Après tout, elle s'est excusée et elle se souvient de moi, il faut que je lui laisse une chance.
Nous nous parlons une bonne partie de l'après-midi. Elle m'apprend qu'elle est au lycée en bac qu'elle y est interne. Ses cours reprennent demain matin et que l'on pourra se parler le weekend prochain. Elle peut rester encore un peu ce soir, mais pas trop tard. Demain matin, elle doit prendre son train tôt et m'avoue que l'internat, c'est tout aussi fatiguant. Arrivé au mercredi elle a juste envie de se coucher le soir et n'arrive pas à veiller.
Nous nous échangeons des photos à ma demande dans la soirée. Elle ne dit pas non. Je souris niaisement en voyant la sienne. Elle a grandi, elle a beaucoup changé. Plume est assise sur un muret, ses cheveux bruns détachés qui lui arrivent un peu en dessous des épaules. Elle est habillée d'un simple débardeur et d'un jean qui épouse parfaitement ses formes. Elle est n'a pas la taille mannequin, mais n'est pas non plus en surpoids. Elle a tout ce qu'il faut là où il faut, tout le contraire de Justine, qui elle s'habille un peu trop court, mais qui physiquement est très fine.
Avant, je n'avais pas eu de photo d'elle et moi non plus on avait mis directement la webcam, je crois que l'on était moins timide en étant plus jeune. Après lui à avoir envoyé la mienne, je fais une demande vidéo, mais sans l'audio. Je lui dis que ça sera mieux que ma photo date un peu quand même. Oui bon, j'avoue, c'est juste une excuse pour la voir en vrai de vrai et en temps réel.
Quand nos cameras s'activent, je sourie et elle aussi, mais un peu plus timidement. Je peux presque voir qu'elle rougit un peu.
Les jours passent, on se parle tous les weekends. J'attends tous les vendredis soir qu'elle rentre chez elle, malheureusement le vendredi soir elle est fatiguée et elle ne reste pas très longtemps. On se parle plus le samedi soir dans la nuit tard et dimanche après midi et en soirée du dimanche jusqu'à minuit maximum, car elle va se coucher du a prendre son train. En général le samedi elle part avec sa mère en ballade dans les magasins.
~ Janvier 2017 ~
Deux mois sont passés. J'ai été chanceux, nous avons bien profité des vacances de Noël. On parle de tout et de rien, on rigole beaucoup. En fait, on a de plus en plus de mal à se quitter le dimanche soir.
Ce soir, on est le deux Janvier et elle reprend les cours demain matin. Elle se remet doucement de sa cuite du réveillon du jour de l'an. Moment mémorable, hier après-midi, a la webcam, pas doucher, son maquillage qui a coulé ce qui faisait des yeux de panda, pas coiffé, de gros cernes, mais toujours avec le sourire.
Depuis peu, elle commence à être sans filtre ou presque. Je la vois dans tous ces délires et il faut dire que j'adore. Sauf quand elle n'est pas bien. Ça, je le sais, quand elle coupe la webcam sans prévenir. Elle croit que je ne me rends compte de rien. Je sais qu'elle n'est pas bien. Ce que j'ai cru comprendre elle a des soucis avec ses parents, leur relation n'est pas au top. Je n'ose pas lui poser de questions, elle m'a fait comprendre qu'elle ne parlera pas. Mais si elle veut m'en parler, je serai là pour elle.
Je soupire en me connectant tout en sachant qu'on ne va plus pouvoir se reparler avant le weekend prochain et encore, j'ai cru comprendre qu'elle avait un anniversaire de prévu le samedi soir. On ne va pas se parler encore beaucoup.
- Lumy, demande-lui son numéro,m'ordonne ma soeur.
Ma sœur est dans ma chambre sur mon lit avec son ordinateur portable en train de faire des papiers au calme.
- Non, elle ne me le donnera jamais.
- Lumy ne dit pas "jamais". Je suis sûr que si ! Et d'ailleurs, tu lui as annoncé que tu étais plus avec ta copine ?
- Non Ludivine... Je ne l'ai pas fait. Pas encore et de toute façon, ça ne changera rien.
- Écoute-moi bien. Vous vous parlez tous les weekends. Soit c'est elle qui vient te parler dès que tu te connectes soit c'est toi qui vas direct lui parler sans même lui laisser le répit d'arrivée. Et tu t'impatientes quand elle n'arrive pas. Vous avez la même complicité qu'il y a quatre ans, c'est exactement la même chose. Sauf que vous avez grandi et que je pense aussi, si vraiment, il n'y avait rien eu entre vous, elle ne se serait pas excusée. Et qu'elle n'aurait pas passé aussi temps de temps avec toi à la webcam. Certes, c'était une amourette d'ados. Toi non plus tu n'étais pas mature. Vous ne vous êtes vraiment disputé pour rien du tout. Je suis sûr que tu ne te souviens même pas. Maintenant vous avez dix-huit ans tous les deux, cette année vous allez avoir vos dix-neuf ans, vous êtes majeurs tous les deux. Alors réfléchie bien, si tu la laisses filer, tu vas le regretter. Vous avez la possibilité de vous voir maintenant.
- M..
- Chut ! Laisse-moi finir ! Maman, un problème ? Non. J'ai une maison, tu sais. Et j'ai trois chambres non utilisées sur les cinq. Alors vous pourrez venir à la maison si vous décidez de vous voir et qu'elle veut venir ici en Bretagne. Tu es mon frère Lucas, je ne te mettrais pas des bâtons dans les roues. J'y crois à votre histoire. Même si pour l'instant il n'y a rien, ça sera peut-être dans deux mois ou un an que vous vous verrez et que vous serez ensemble réellement ensemble. Prenez votre temps, laisse-la se mettre en confiance avec toi et toi avec elle et puis si votre "amourette d'Internet" ne va pas au-delà, vous aurez essayé.
- Je sais. Mais elle habite à 900 kilomètres, elle est en Bourgogne, moi en Bretagne.
- Vous n'avez rien à perdre et tout à y gagner dans un certain sens. Demande-lui son numéro. Ne la noie pas de message. Appelle-la une fois dans la semaine ou envoie un message pour lui montrer que tu es là. Je ne te dis pas non plus de la demander en mariage. Juste son numéro et au moins tu t'arrêteras de torturer à attendre le vendredi soir. Et peut-être qu'elle n'ose pas non plus te demander. Alors soit un homme demande lui son numéro. Avec Justine, tu as fait comment sérieusement ?
- Je n'avais pas aussi peur, on va dire.
- Tu fais vraiment ton timide avec elle, trop mignon, dit-elle en m'ébouriffant les cheveux. Bon regarde un peu ton écran, tu as quelqu'un qui te parle.
Ma sœur finit ses mots tout en sortant de ma chambre. J'ai cru qu'elle n'allait jamais partir ! Je peux enfin rester un peu seul.
Je me retourne et vois que Julie m'a parlé. Nous parlons jusqu'à environ vingt-trois heures trente.
Plume est fatiguée, elle veut aller se coucher un peu plus tôt. Je vois quand même qu'elle traîne un peu. Et j'essaie de la faire traîner aussi. À ce moment-là, je me lance, je lui demande son numéro, mais elle se déconnecte au même moment. Un peu dégoûté, je vais me lancer une partie de mon jeu en réseau pour passer un peu le temps. De toute façon, je ne suis pas fatigué.
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26/05/2020
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