Chapitre 12
PDV Julie
Un rictus sur les lèvres, je reconnais tout de suite cet inconnu.
- Benoît ! dis-je toute joyeuse.
- Ah et bien enfin. J'ai cru que tu n'allais jamais me reconnaître.
Benoît est un garçon de ma classe de mon ancien Lycée. Nous n'avons pas gardé le contact. D'ailleurs, j'ai gardé le contact avec personne de mon ancien établissement.
- Tu nous présentes Ju' ? Dit Alexis
Je présente donc Benoît a Alexis et Solène. J'invite Benoît à s'asseoir à notre table sous le regard méfiant de mon cousin. Je fais un signe de la main à Alexis pour lui dire que tout va bien. Benoît est gay, je n'ai rien à craindre de lui.
Nous restons une dizaine de minutes jusqu'à que Benoît m'invite à aller danser un slow. Ce que j'accepte sous l'œil désapprobateur de mon cousin. Après tout, je ne fais pas de mal, c'est juste une dance avec un ami gay.
Arrivé sur la piste de dance, il m'enlace en gardant une distance respectable entre nous.
- Tu es belle Julie.
Le rouge me monte au rouge et j'essaie de regarder ailleurs que ses yeux.
- Et sinon tu fais quoi maintenant. Dis-je.
- Je travaille dans un garage en temps que mécanicien.
- Complètement diffèrent de ton cursus.
- L'école n'a jamais été mon fort. Du coup, j'aide mon oncle à son garage.
La musique change, mais reste sur un slow nous restons encore pour cette danse. Cette fois Benoît rapproche nos deux corps un peu trop prêts, je commence à me sentir mal à l'aise, ce qui ne lui échappe pas.
- Julie, détends-toi un peu.
- Je suis détendue.
Je me tends encore quand je sens sa main glissée presque au-dessus de mes fesses. Elles sont bien trop basses à mon goût. Je le lâche pour et passe une main derrière mon dos afin de lui remonter ses mains, je souffle de soulagement quand il reprend sa position initiale.
- Tu as quelqu'un dans ta vie Julie ? Murmure-t-il à mon oreille.
- Oui et toi alors tu es encore avec ce mec de terminal ?
Il me regarde avec un rictus en coin.
- Qu'est-ce qu'on t'a dit sur moi au juste ?
Je le regarde perdue.
- Bien que tu sortais avec un mec de terminal de vente.
Et là, il éclate de rire. Je me sens vraiment gênée, j'essaie de mettre fin à notre danse, mais Benoît me retient.
- Julie, c'était une rumeur. Une rumeur que Julian avait lancée suite à un pari.
Julian.... L'entendre prononcer son prénom me donne froid dans le dos.
- Je ne suis pas gay. Loin de là même. Et pour tout avouer, tu m'as toujours tapé dans l'œil.
Je le regarde surprise de sa révélation. Et merde dans quelle situation, je me suis mise encore !
- Pardon ?
- Je ne te touchais pas, car tu étais la propriété de Julian.
Je n'ai jamais été la propriété de personne. Il se prend pour qui lui ? Benoît met une main sur mes fesses délibérément.
- Bon, je crois Benoît que l'ont s'est mal compris aussi tous les deux. Enlève ta main s'il te plait !
Il se rapproche de mon oreille et me souffle d'une voix mielleuse :
- Arrête de jouer la petite prude, ton mec n'est pas là, il ne saura rien de notre petite escapade.
Je tente de me dégager de ses bras, mais il me serre de plus en plus fort. Il tente même de m'embrasser. Ma main part toute seule sur sa joue, je lui inflige une gifle monumentale. J'arrive à m'extirper de ses griffes, le cœur affolé.
Sans rien comprendre, mon cousin lui saute dessus et l'attrape par le col de sa chemise. Benoît blêmit de toute évidence tout de suite, ses pieds touchent à peine le sol.
- Mec dégage, si je te vois encore une fois tournée autour de ma cousine, même ne serais se lui adresser un regard, je te fais bouffer le sol. C'est mon premier et dernier avertissement !
Alexis fait partie des commandos dans l'armée, ce n'est pas le mec à qui se frotter. Benoît hoche la tête puis part les jambes à son cou.
- Ça va, Julie ? Demande Alexis assez froidement
- Ça va. Je lui assure d'une voix à peine audible.
- OK, maintenant, on rentre. Dit'il.
So', que je n'avais pas vu à côté de moi, me prend par la main et dans un silence de mort nous rejoignons tous les trois la sortie du Mickey's. Pendant tout le trajet de voiture, personne ne dit un mot.
Nous rentrons dans l'appartement des jumeaux, avant de rentrer dans la chambre de ma cousine Alexis m'interpelle.
- Ju' ça va ? Je suis désolé, je ne voulais pas être aussi froid.
- C'est bon, je comprends, merci de m'avoir aidé.
Alexis me répond rien, se contente te prendre mon visage en coupe et de me faire un baiser sur le front. Nous sommes tous fatigués, avec Solène nous allons directement nous coucher.
Les rayons du jour commencent à me brûler les yeux. Je mets quelques minutes avant de me réveiller. Solène n'est déjà plus dans le lit. Je prends mon téléphone et regarde l'heure, treize heures. Outch. Il va falloir que je rentre chez moi.
Je tente de me lever. Une fois debout, je ressens les effets de l'alcool d'un lendemain de soirée. Un mal de tête vient se loger instantanément. Ça tape fort. Je me rassois quelques minutes sur le lit, le temps que ma tête arrête de tourner. Ma cousine rentre dans sa chambre toute fraîche. Je me demande comment elle fait. Elle me tend un verre d'eau avec un comprimer de paracétamol.
Je la remercie et j'ingurgite avec du mal se comprimer. Je prends tout mon courage pour me mettre sur mes deux jambes. Je rejoins la cuisine. Mon oncle et ma tante y boivent un café. Je leur fais la bise pour leur dire bonjour.
- Tu as une tête à faire peur, la soirée a été liquide ? Ricane ma tante.
- Sans commentaire. Dis-je en tentant un sourire.
Mon oncle pouffe. Je me dirige vers le réfrigérateur, prends le jus d'orange et ouvre le placard pour y prendre un verre. Chez mon oncle et ma tante, je fais comme chez moi, tel est la règle, tu veux quelque chose, tu ne demandes pas, tu sers. Si j'attends qu'on me propose et me serve, je peux attendre longtemps. Mon oncle me montre le sachet de croissants, mais honnêtement, je ne suis pas sûr de pouvoirs avalé la moindre nourriture solide. Je tire une chaise puis m'y assois pour siroter le liquide d'agrume. Je regarde la pendule dans la cuisine et quand je vois l'heure afficher, je me décompose. Il est presque quatorze heures, il va falloir que je rentre chez moi. J'ai encore quelques cours à réviser que je n'ai pas eu le temps de le faire samedi matin.
J'attroupe mes affaires, me débarbouille juste pour avoir l'air un peu plus potable, je m'habille, et part en direction le salon pour leur dire que je rentre chez moi. Bien que je n'en ai pas totalement envie.
Alexis me fait un câlin avant de partir. Je ne sais pas quand on se révéra maintenant. Je dis au revoir au reste de ma famille et me dirige vers la porte.
J'arrive devant ma maison à pied, mon cœur se serre, j'ai un mauvais pressentiment. Pour le moment tout l'air plutôt calme. Je passe la grille et ouvre délicatement la porte de la maison. J'entre en prenant soin de ne pas faire trop de bruit, puis je lâche d'une voix vraiment peu assurée :
- C'est moi, je suis rentrée.
Je vois arriver ma mère en trombe vers moi ce qui me fait immédiatement reculer et mon dos percute la porte par laquelle je suis rentrée.
- Julie, où étais-tu ?! Dis ma mère sur un ton peu commode. Ce qui ne promet rien de bon.
Je la regarde droit dans les yeux et lui dit :
- Chez Solène et Alexis, je te l'ai dit hier que je faisais une soirée pizzas et télé avec les jumeaux.
Ce qui n'est pas totalement faux d'ailleurs, nous avons mangé des pizzas et regardé la télévision. Du moins la première partie de la soirée.
- Et c'est tout ? Dit-elle.
Mon père vient de se poster juste derrière ma mère.
- Mais oui, c'est tout !
Ma mère lève la main et me met une claque à travers la figure, ce qui me fait tourner la tête sur le côté gauche. Je suis sûr que s'il y avait quelqu'un derrière la porte, il aurait entendu le bruit de la main de ma mère rejoignant ma joue. Des larmes commencent à rouler sur mes joues.
- Menteuse ! Tu étais au Mickey's.
- Oui et alors qu'est ce que ça peut te faire ? Je crie.
Une deuxième ! Je me reprends une deuxième gifle sur la même joue. Ma joue droite me brûle et je n'ose pas bouger. Mon père essaie de répliquer, mais du regard, je lui supplie de ne pas le faire. Il est au courant, il sait que j'allais au Mickey's hier soir et s'il le dit à ma mère, ça va juste empirer les choses. Ils vont se disputer, mon père va partir pour se calmer et je vais prendre encore plus cher. Cela doit être encore une de ses vipères de copines qui m'a dénoncée ce matin.
Ma mère me hurle dessus en me disant de monter tout de suite dans ma chambre et de ne plus en sortir, ce que je fais immédiatement sans broncher. Je monte en trombe dans les escaliers de la maison sous les yeux peiner de mon père puis me dirige vers ma chambre. Je me faufile sur mon lit, sous ma couette telle un bouclier. Pas un pied, pas une mèche de cheveux ne dépasse à l'extérieur, je me répète sans cesse que je suis en sécurité, que personne ne peut m'atteindre et je n'en sors plus du reste de la journée.
Ça aurait pu être pire, cela a déjà été bien pire. Ce n'est pas souvent qu'elle s'en prend à moi physiquement, mais quand elle le fait, ça fait mal.
Je cherche mon téléphone de ma poche de jean pour regarder l'heure, il est presque vingt-deux heures, j'ai dû m'endormir. Je remarque aussi que j'ai reçu un message de Lumy.
✉Lucas : Coucou ma belle brune, pas de nouvelle ? Désolé pour hier j'étais trop crevé. Je tu... . Lucas.
Je n'ai pas le courage de rentrer dans une longue conversation avec lui ce soir. Alors je ne lui réponds tout simplement pas. Tout est calme dans la maison, je me décide donc à aller prendre ma douche, préparer ma valise pour l'internat et me coucher. Demain est un autre jour, demain j'irais mieux. Enfin, je crois.
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08/01/2022
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