Mon voyage, ma philosophie

Une minute de lecture

Les choses viennent sans que l'on puisse les prévoir, sans avertissement, si ce n'est quelque prémonition ou pressentiment.

Cependant, pas de déterminisme.

Rien que l'inéluctable de la vie, pour un temps donné à passer sur cette terre.

*

Je pourrais sans doute tenter d'anticiper les évènements à venir.

En modifiant mes choix, mon attitude, mon lieu de vie, mes relations. Mais que pourrais-je face aux aléas émanant de ceux qui m'entourent, rencontrés par le passé ou qui demain viendront à moi ?

La route qui se présente propose des croisements, des tracés sinueux et d'autres bien rectilignes. Aucun cependant ne m'incite à aller vite ou prudemment. Car pour rejoindre l'horizon, qui sans cesse s'éloigne, il me faut vivre l'expérience du voyage.

*

À bord de mon vaisseau de chair et d'os, j'entreprends depuis longtemps un périple, tel un astronaute marchant sous les étoiles.

Je guette les signes, en apesanteur, je me berce d'illusions.

J'apprends de tout ce qui m'entoure.

Je goûte, je respire, je ressens.

J'entends et j'écoute.

Seul dans mon habit d'humain, je navigue, sans cesse bouleversé par le flot incessant de mes émotions. À chaque instant, ma perception cognitive du monde change, évolue, en nuances volatiles de couleurs, en instantanés d'images, en souvenirs qui s'agrègent à ma mémoire.

*

J'aimerais parfois renouer à mon instinct animal.

Voir au loin, telle une girafe.

Courir à une vitesse folle dans la trace du guépard.

Voler, les ailes déployées, en majestueux vautour dans l'air brûlant, en quête d'une proie à disputer aux hyènes et aux chacals.

Les choses seraient sans aucun doute bien plus simples, élémentaires, primaires,

Une lutte incessante pour ma survie.

Peut-être ferais-je aussi le bonheur de chasseurs d'images qui, dressés dans des véhicules utilitaires, guetteraient la meilleure prise de vue, au bout de téléobjectifs installés, sur des sacs de riz, en batterie comme des canons.

*

Dans ce monde, je me demande qui est le spectateur.

Et je ne veux pas être celui de ma vie.

Il me reste tant à faire, à rencontrer, à ressentir, à aimer.

Alors je poursuis ma route, mon voyage, ma philosophie.

=O=

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