Chapitre Vingt Quatre : Traquée écrit par Lizette ;)
Chapitre Vingt Quatre : Traquée écrit par Lizette ;)
J'étouffais, la claustrophobie me rongeait en même temps que mes sables mouvants...
J'entendis le bruit de la porte qu'on arrachait de ces gons et qui tombait sur le sol. Les pas résonnèrent dans ma tête, puis un cri en mandarin retentis :
" Wǒ zhǎodàole xiǎng yào de shītǐ ! " *
Je retenais ma respiration, ils ne devaient pas devinés où j'étais.
" Quèbǎo shì tā, ér bùshì nàxiē kèhù huò huǒbàn zhī yī. "**, parut ordonner une voix sèche.
La panique me compressait les poumons, combien étaient-ils ?
***" Nàgè nǚhái hé tā zài yīqǐ ? demanda la même voix
_ Bù, xiānshēng, dàn shītǐ pángbiān fàngzhe zhè bǎ qiāng, répondit une voix plus jeune
_ Zhǐwén xūyào sǎomiáo
_ Bùcuò, lǎobǎn
_ Er zuì zhòngyào de shì zhǎodào nàgè nǚhái
_ Wǒmen huì xúnzhǎo tā
_ Dàn bùyào shānghài tā, wǒmen zhǐ xūyào bǎ tā dài huí tā de jiārén shēnbiān, zài tā shīqù suǒyǒu jìyì zhīqián dédào yīxiē zhàogù.
_ Hǎo ba, wǒ tōngguò mìnglìng
_ Tā de jiārén hěn dānxīn, yīnwèi tā méiyǒu rènhé xiāoxī jiù pǎole, tā yīdìng shénme dōu bù jìdé, duì tā hǎo.
_ Shì de xiānshēng "
Je ne comprenais rien au dialogue, tout ce à quoi je pensais, c'était qu'ils pouvaient me retrouver à tout moment. Pourquoi est-ce que je devais me cacher d'eux déjà ? Je ne savais plus, mais j'avais la certitude que je ne devais pas bouger. Je ne savais même pas qui étaient ces personnes dehors. Peut-être pouvaient-elles m'aider ? Mais m'aider à quoi ? Non, Léonore ne devait pas bouger, je ne devais pas bouger. Comme ça... comme ça quoi ? Rester immobile, juste ça, retenir son souffle.
" Ná zǒu shītǐ hé wǔqì. Bié wàngle, zhǎo nàgè nǚhái. " ****
Les pas retentirent une dernière fois avant de s'effacer. Mais je ne bougeais pas, ne pas bouger. Après un long moment, mes membres commencèrent à s'engourdir, je me risquais à entrouvrir la penderie. Par terre gisait encore la porte et on pouvait voir que la maison avait été fouillée. Je me risquais à sortir de ma cachette. Il n'y avait personne. Rassurée, je soupirais et m'accroupissais par terre, libre de respirer quelques instants. Quelque chose s'enfonça dans ma hanche lorsque je m'assis. Curieuse, je sortis de ma poche plusieurs petits carnets. Est-ce à moi ?
Je finis par ouvrir le premier, qui avait pour titre "Berlin". Je ne me rappelais pas de Berlin, est-ce un lieu, une personne ? Les sables mouvants avaient faim et ils me dévoraient tous mes souvenirs petit à petit. Des photos de moi avec un homme étaient collées aux pages, qui était-il ? Des phrases dispersées ici et là sur les pages. J'en lus une qui m'attirais particulièrement :
" On me considère comme étant un cagnard, je me contente de mener une vie cagnarde. Et ça énerve mes proches qui me poussent à faire des choses “grandioses” ! Ne peut-on pas être grandiose en faisant des choses simples ? Je ne veux pas quitter cette ville, je ne veux pas quitter mon travail - vendeur, je veux vivre comme je l’entends. Le monde, c’est de la merde, vous le savez autant que moi, alors que les cons aillent se faire foutre ! Je vis comme je l’entends. Vous, ma chère, avez un projet très intéressant. Je vais m’abonner à votre page, c’est honorable ma chère. "
Puis je pris le carnet suivant "Suisse".
Montagnes immenses, main chaude dans la mienne, goût sucré sur la langue.
Page blanche.
Où étais-je ?
J'avais un petit cahier dans ma main. Le titre était "Suisse".
Brûlure, frissonnement, bons ou mauvais souvenirs oubliés, je ne savais plus.
Suivant.
Celui-ci s'intitulait "Italie-Venise". Un acrostiche invitait à la lecture :
A chaque fois qu’une idée lui venait,
Mécaniquement elle la notait,
Ne voulant l’oublier à jamais.
Évidemment cela la rassurait,
Si souvent elle l’avait fait,
Insistant sur les mots qui la touchaient,
Et chaque fois elle recommençait.
Sans même que je m'en rende, compte, une larme coula et mouilla l'encre.
Celui de la "Croatie, île de Kurcal" elle le lut aussi et toute la solitude et les paroles échangés avec le vieillard résonnèrent de nouveau en elle.
"Les pays de l'Est", toutes ces photos avec cet homme.
"Ukraine" et les immeubles effondrés, tout comme leurs habitants.
"Istanbul" "La vallée de Thors" et encore d'autres bien douloureux.
Ses larmes trempaient les pages froissées des cahiers.
Qui était-elle ? Où était-elle ?
Qui étais-je ? Où étais-je ?
Elle suffoquait, je tremblais.
Je jetai les cahiers à travers la pièce. Mais il m'en restait encore un dans la poche. Lentement, je le sortis, au début, je n'osai pas lire le titre. Mais il s'imposa de lui-même, "Inde". Je l'ouvris, pages après pages. Un long gémissement sorti de ma gorge.
Je ne savais pas.
Je ne savais plus.
Des temples impressionnants, un autre homme qui tenait une caméra, une famille dans un champ... et moi ? Etais-ce moi ? Une belle femme qui souriait.
Puis des pages vides, la page blanche.
Et enfin une écriture, comme couchée sur le papier à toute vitesse.
"Je dois fuir, mes pensées s'envolent, non, elles ne s'envolent pas, elles s'engloutissent les unes les autres, submergées par les sables mouvants. Il me reste tant à découvrir, encore tant de pays et de cultures qui méritent d'êtres éclairées. Tellement de guerres, de dangers et d'injustices qui doivent êtres révélés. Je dois poursuivre mon voyage avec ou sans pensée. Je dois fuir. Ils voudront m'empêcher d'aller plus loin, maintenant que les sables mouvants sont plus présents à chaque secondes. Il m'est impossible de le cacher, il vont savoir."
Puis des pages dénudées encore et encore. Comme mon esprit enseveli.
Encore quelques mots écris rapidement :
"Je dois le retrouver, lui aussi il voulait voyager comme moi."
Puis une lettre, dont l'écritude n'était pas la même...
"Ma chère fille,
Tu n'auras aucun souvenir de moi et je ne serais pas là, mais saches que je t'aime. Si j'avais pu, je serais resté. Mais tu vois, mon enfant, je n'aurais le droit qu'à une vie, peu importe qu'elle soit compliquée. Mais je dois montrer au monde entier, toutes ces faces. Ta mère le savait, elle m'a quand même aimé. Et moi aussi, je l'ai quand même aimé.
Peu importe, qui tu es, peu importe tes difficultés dans la vie.
Si tu te sans mal, pense à moi. Dans la vie tu auras toujours des moments tristes et douloureux, mais tu seras forte. Et quoiqu'il arrive tu resteras debout. Suis la voie pour laquelle tu es née et n'abandonnes pas... comme moi.
Je ne t'oublierais jamais toi et ta mère.
Ton père pour toujours."
Les larmes ne coulaient plus, mais mon cœur se déchirait.
Une photo était également glissé dans l'enveloppe. On y voyait un grand homme au sourire plein de fossettes. Je compris comment ma mère avait pu tombée amoureuse de lui en regardant cette photo. Dans ces yeux brillaient la joie de vivre. Et je ne pus me détacher de son regard étincelant.
Mais une ombre se dressa soudainement sur le seuil d'entrée. Comme par réflexe je me leva précipitamment et me dirigea vers la penderie. Après un moment, coincée dans le noir, je sortis. Une silhouette se tenait devant la porte, depuis quand était-elle là ? Je ne me souvenais pas. Mais elle ne ressemblait pas à celle d'un humain. Je m'approcha, un grand chien au longs poils roux se tenait à la porte. Quand il me vit il pencha la tête sur le côté et approcha sa truffe de ma joue. Immédiatement je m’agenouille et lui caressa la tête, il parut apprécier et me suivit à l'intérieur. Je m'assis de nouveau, ramassa la lettre, qu'est-ce que c'était ? Mais quand je vis l'inscription en italique en bas de la photo j’eu une flash back.
"Pékin, 1999, le Temple du Ciel"
Papa... Qu'est-ce que j'avais fait ? Avais-je... tuée ?
Je sentis une langue chaude lécher mes larmes. Le chien me regardait pleurer et je me vis dans le reflet de ses yeux... si misérable. J'enfouis ma tête dans les poils doux de l'animal et pleura tout mon soul.
Pourquoi pleurais-je déjà ? Je ne savais plus.
Je devais juste retrouver mon père. Pour ça, direction Pékin. Précipitamment je me leva et sortie dans la rue, mon nouvel ami à quatre pattes sur mes talons.
Je devais savoir où j'étais, alors je vagabondais dans des rues au hasard. Mais personne ne comprenait ma langue.
Je commençais à avoir très faim, fouillant dams mes poches je découvris une petite liasse de billets. Cherchant aux alentours j'aperçus un petit marchand ambulant. Je m'approcha, miais il ne parlait pas français, tant pis. Je regarda ce qu'il proposait, des petits raviolis étaient joliment entreposées dans des assiettes, je les désigna au marchand. Il hocha la tête et je fis le nombre cinq avec ma main, alors il en pris le nombre qu'il posa dans un sachet. Je lui donna de l'argent, sûrement beaucoup trop, mais tant pis. Il me remercia :
"Merci, merci, ça nourrir ma famille,
_Vous parlez français ? le questionnais-je, surprise
_Peu, répondit-il en baissant la tête
_Où suis-je ?
_Ici est Pékin, répondit le marchand
-Pékin !?
_ça est spécialité d'ici, s'appelle Dumpling, m'informa t'il en désignant ce que je venais d'acheter
_Merci beaucoup, monsieur
_Plaisir pour moi, dame, sourit l'homme"
Alors j’étais déjà à Pékin ?!?
D'ailleurs... pourquoi Pékin ?
Papa ! Ne penser qu'à Papa ! Je ne devais pas l'oublier !!
Je m'assis sur un banc tout proche et commença à manger les Dumpling, c'étaient très bon. J'en donna deux au chien qui avait continuer à me suivre. Quand j'eus finis j'alla jeter le sachet dans un poubelle que me proposa toujours le même marchand. Avant de lui dire au revoir je devais lui poser une question. Je l'avais noté sur le carnet "Inde", c'étai le seul carnet qu'il me restait, les autres je les avaient abandonnés.
"Où se trouve le Temple du Ciel ?
_Temple du ciel ? répéta t'il perplexe sans comprendre"
Je sortis la photo et lui montra.
"Oh ! Loin !
_Loin comment ?
_Autre côté de Pékin
_Comment je peux y aller ?
-Vous aller là ?
_Oui, comment je fais ?
_Ami va aider, lui guide, aidez vous, proposa le marchand
_Où est votre ami ?
_Ami habité ici, vous suivre route, tourner gauche sur chemin pierre et arriver à maison ami, me décriva t'il
_Votre ami parle français ?
_Oui, dame, lui parle votre langue, lui m'a appris à parler votre langue
_Merci beaucoup monsieur, le saluais-je
_Au revoir dame !"
Je suivais le trajet noté sur mon carnet. Mais soudain, je vis un chien marché à mes côtés. Que faisais t'il ? Je me pencha et lui caressa la tête. Amicalement il approcha son museau et me lécha la joue. Je souris et me remit en route, mon nouveau compagnon sur mes talons. Le chemin de terre apparu à ma gauche et je tourna. Au loin une belle maison se dressait, j'y étais presque. J’accélérai, courant presque avec le chien à mes côtés.
Je ne savais plus, j'ignorais tout...
Mes pensées s’effritaient au fil des secondes, où se faufilaient or de ma tête pour partir jouées dans le vent qui fouettait mon visage. L'ivresse de la course, la douleur de mes pensées. Je jeta ma tête en arrière et je ris à gorge déployée, pendant que les larmes coulaient le long de mes joues. Mon pied glissa sur une pierre et je tomba. Mais je ne me releva pas, je me roula juste en boule, riant et pleurant en même temps, sans bouger. Un corps chaud se lova contre le mien et une truffe se posa sur ma joue. Le chien gémit et sécha mes larmes.
Je finis par tomber dans l'inconscience, sans entendre les pas qui se rapprochaient de moi.
- Traduction -
*" J'ai trouvé le corps du recherché ! "
**" Vérifiez que c'est bien lui, et pas un de ces clients ou acolytes. "
***" La fille est avec lui ? "
_ Non, monsieur, mais il y avait cette arme poser à côté de lui
_ Il faut analyser les empreintes digitales
_ Bien, chef
_ Et le plus important, il faut retrouver la fille
_ Nous la chercherons
_ Mais ne lui faites pas de mal, nous devons juste la ramener à sa famille et lui apporter des soins avant qu'elle perde toute sa mémoire.
_ Bien, je transmet les ordres
_ Sa famille s'inquiète car elle s'est enfuie sans donner aucune nouvelle, elle ne doit se souvenir de rien, soyez gentils avec elle.
_Oui, chef. "
**** "Prenez le corps et l'arme. Et n'oubliez pas, cherchez la fille. "
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